À propos

"C'est moi qui remplace la peste", s'écriait Caligula, l'empereur dément. Bientôt, la "peste brune" déferlait sur l'Europe dans un grand bruit de bottes. France déchirée aux coutures de Somme et de Loire, troupeaux de prisonniers, esclaves voués par millions aux barbelés et aux crématoires, La Peste éternise ces jours de ténèbres, cette "passion collective" d'une Europe en folie, détournée comme Oran de la mer et de sa mesure.
Sans doute la guerre accentue-t-elle la séparation, la maladie, l'insécurité. Mais ne sommes-nous pas toujours plus ou moins séparés, menacés, exilés, rongés comme le fruit par le ver ? Face aux souffrances comme à la mort, à l'ennui des recommencements, La Peste recense les conduites ; elle nous impose la vision d'un univers sans avenir ni finalité, un monde de la répétition et de l'étouffante monotonie, où le drame même cesse de paraître dramatique et s'imprègne d'humour macabre, où les hommes se définissent moins par leur démarche, leur langage et leur poids de chair que par leurs silences, leurs secrètes blessures, leurs ombres portées et leurs réactions aux défis de l'existence.
La Peste sera donc, au gré des interprétations, la "chronique de la résistance" ou un roman de la permanence, le prolongement de L'Étranger ou "un progrès" sur L'Étranger, le livre des "damnés" et des solitaires ou le manuel du relatif et de la solidarité - en tout cas, une oeuvre pudique et calculée qu'Albert Camus douta parfois de mener à bien, au cours de sept années de gestation, de maturation et de rédaction difficiles...


Rayons : Littérature > Romans & Nouvelles


  • Auteur(s)

    Albert Camus

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Gallimard

  • Date de parution

    27/04/2012

  • Collection

    Folio

  • EAN

    9782072442193

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    288 Pages

  • Action copier/coller

    Non

  • Action imprimer

    Non

  • Partage

    Dans le cadre de la copie privée

  • Nb Partage

    6 appareils

  • Poids

    481 Ko

  • Entrepôt

    Eden Livres

  • Support principal

    ebook (ePub)

  • Version ePub

    2.0.1

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Albert Camus

1913-1960 - Le père d'Albert Camus travaillait dans un domaine viticole, près de Mondovi, pour un négociant de vins d'Alger. C'est dans ce département de Constantine que l'écrivain voit le jour en novembre 1913. Un an plus tard, Lucien Camus meurt à la bataille de la Marne et la famille s'installe à Alger. Albert y fait ses études, encouragé par ses professeurs dont Jean Grenier. Il commence à écrire très jeune et ses premiers textes paraissent dans la revue Sud (1932). Après le bac, il obtient un diplôme d'études supérieures en Lettres, section philosophie, mais la tuberculose l'empêche de passer l'agrégation. En 1935, il commence à écrire L'Envers et l'Endroit qui sera publié deux ans plus tard. A Alger, il fonde le Théâtre du Travail qu'il remplace en 1937 par le Théâtre de l'Equipe: entretemps, il a quitté le parti communiste auquel il adhérait. Il entre au journal du Front Populaire, créé par Pascal Pia: son enquête "Misère de la Kabylie" aura une action retentissante. En 1940, le Gouvernement Général de l'Algérie interdit le journal et s'arrange pour que Camus ne trouve plus de travail. Il s'installe à Paris et travaille comme secrétaire de rédaction à Paris-Soir. En 1943, il est lecteur chez Gallimard et prend la direction de Combat quand P. Pia est appelé à d'autres fonctions dans la Résistance. La rupture avec Sartre a lieu en 1952, après la publication dans Les Temps Modernes de l'article de Jeanson qui reproche à la révolte de Camus d'être "délibérément statique". En 1956, à Alger, il lance son "Appel pour la trêve civile", alors que dehors, on hurle des menaces de mort. Il obtient le prix Nobel de littérature en 1957.Le 4 janvier 1960, au Petit-Villeblevin, Camus trouve la mort en voiture. Il est enterré à Lourmarin où il avait acheté une maison.

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