La politique économique n'échappe pas aux défis que notre époque fait peser sur les capacités de décision des États. La réduction des rythmes de croissance avait montré que ses objectifs ne pourraient être difficilement tenus ensemble, par exemple la lutte contre le chômage et la réduction de l'inflation. L'intégration de l'économie mondiale rend aujourd'hui peu efficace l'utilisation de certains instruments, tels les révisions du taux de change ou les déficits budgétaires. L'image de centres de décision qui modifieraient, comme ils l'entendent, les variables économiques et sociales ne tient plus guère, et cela est encore plus fort pour les pays en développement que pour les autres.
Aussi, les références de la politique économique doivent-elles être élargies.
Elle doit réviser ses repères : la hiérarchie entre les objectifs doit être modifiée, le caractère opératoire de ses instruments traditionnels remis en cause. Elle doit aussi envisager de nouveaux outils, qu'il s'agisse des dépenses fiscales, de l'aménagement du temps de travail ou du revenu minimum.
Elle doit veiller à ce que le marché réponde aux impulsions qui lui sont transmises, et mettre ainsi en place des mécanismes d'ajustement positif. La politique économique prend donc en considération les ajustements au niveau micro-économique, autant que macro-économique.
Elle doit aller plus en avant sur le chemin de la coordination des politiques économiques, voire leur intégration dans des ensembles régionaux, économiques autant que monétaires, dont l'Union monétaire et économique européenne constitue sans doute la manifestation la plus significative.
Cet ouvrage montre pourquoi les cadres traditionnels de la politique économique sont mis en cause et l'état des chantiers ainsi ouverts.