"Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu'ils sont en droit d'exiger des explications."
Trente-six ans et célibataire, Keiko travaille comme vendeuse dans un konbini, ces supérettes japonaises ouvertes 24 h/24. Elle n'envisage pas de quitter ce petit univers rassurant, au grand dam de son entourage qui désespère de la voir un jour fonder une famille. Son existence bascule à l'arrivée d'un nouvel employé, Shiraha, lui aussi célibataire.
Éloge des anticonformistes, La fille de la supérette a connu un succès retentissant au Japon, où il a reçu le prix Akutagawa, équivalent du prix Goncourt.
Au Cap, les inspecteurs Benny Griessel et Vaughn Cupido sont confrontés à un crime déconcertant : le corps d'un ex-flic a été balancé par une fenêtre du Rovos, le train le plus luxueux du monde. Le dossier est pourri, rien ne colle et pourtant, en haut lieu, on fait pression sur eux pour qu'ils lâchent l'enquête...
À Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de l'ANC, mène une vie clandestine. Mais un jour d'août, un camarade lui demande de reprendre du service pour un attentat. Darret est aussitôt embarqué dans sa mission la plus dangereuse. Traqué par les Russes comme par les agents sud-africains, il ne lâchera pas sa proie pour autant...
"Quand on couche pas, même si on est convaincu que ça avance à rien, animal triste et tout, eh bien on est angoissé, assez connement je dois dire mais voilà. Alors on essaie de trouver des plans, avec même de l'amour des fois, ce qui complique les choses, ou au contraire ça les simplifie, enfin faut voir, il y a un peu de tout dans ce dossier-là."
Selon un subtil désordre chronologique, ce roman à épisodes brouille les pistes de l'existence de Jules, amateur de plans improbables, journaliste sportif et célibataire intermittent. De malentendus jouissifs en gags à répétition, l'auteur tient la chronique de ses aventures et fiascos parmi une dizaine de trentenaires des deux sexes. À moins que ce jeu de rôles archi-contemporain n'implose in extremis, pour s'ouvrir à une fantaisie sentimentale, assumée dans toute sa douceur.
"Les fantômes nous chatouillent mais dès qu'on les appelle ils répondent pas, ils font juste mal."
Dans une société de plus en plus autoritaire, Lily habite une ville cernée de tours et traversée de voies rapides. Pour échapper à ce cadre de vie déshumanisant, elle intègre un petit groupe d'activistes clandestins. Ils tentent de contrer les lois qui imposent couvre-feu et régulation des déplacements. En tout, neuf hommes et femmes qui, un soir, acceptent de livrer leur histoire familiale, souvent pétrie de honte et de manque. À mesure que la parole se libère, ce rituel, loin de les détourner de leur visée militante, va permettre leur union et nourrir leur révolte...
Prix Transfuge du roman français 2019.
Alix de Saint-André a pris trois fois la route de Compostelle. La première fois, elle est partie de Saint-Jean-Pied-de-Port, sur le chemin français, avec un sac plein d'idées préconçues, qui se sont envolées une à une, au fil des étapes. La deuxième fois, elle a parcouru le chemin anglais depuis La Corogne, lors d'une année sainte mouvementée.
L'ultime voyage fut le vrai voyage, celui que l'on doit faire en partant de chez soi. Des bords de Loire à Saint-Jacques-de-Compostelle, de paysages sublimes en banlieues sinistres, elle a rejoint le peuple des pèlerins qui se retrouvent sur le chemin, libérés de toute identité sociale, pour vivre à quatre kilomètres-heure une aventure humaine pleine de gaieté, d'amitié et de surprises.
Sur ces marcheurs de tous pays et de toutes convictions, réunis moins par la foi que par les ampoules aux pieds, mais cheminant chacun dans sa quête secrète, Alix de Saint-André, en poursuivant la sienne, empreinte d'une gravité mélancolique, porte, comme à son habitude, un regard à la fois affectueux et espiègle.
'Et l'enfant?
Il dort, il dort.
Que peut-il faire d'autre?'
Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans personne pour l'aider, elle vit avec lui une relation fusionnelle. Alors, certaines nuits, la mère s'autorise à fuguer. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus longtemps, à la poursuite d'un semblant de légèreté. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore?
' Pour moi, une confidence, c'est une histoire que l'on garde pour soi parce qu'elle concerne tout le monde. Si elle ne concernait pas tout le monde, on n'aurait pas besoin de la garder pour soi. '
Dans un appartement meublé de deux chaises, une table et un immense philodendron, Marie Nimier recueille, les yeux bandés, des confidences. Un à un, les volontaires se livrent anonymement à de troublants aveux, souvent pour la première fois. Remords, regrets, culpabilité, mais aussi désirs, rêves et fantasmes se dévoilent. Jusqu'à ce qu'un jour, Marie perde pied. Celle que son père surnommait enfant la Reine du Silence prend finalement la parole. La dernière confidence sera la sienne.
« Comme si l'univers en avait quelque chose à carrer que tu te sois cassé le cul ou non au boulot, que tu aies payé tes impôts et ta redevance télé, et que tu étais la première à lever la main en classe. Il arrive des trucs horribles aux gentils tout le temps. Tu regardes pas les infos ? »
Londres, années 1990. Hannah, Cate et Lissa sont trois jeunes amies ambitieuses et inséparables, portées par le vent de rébellion qui souffle sur le monde. Mais les années passent et, à trente-cinq ans, aucune ne se sent accomplie et chacune jalouse ce que les deux autres semblent posséder : mariage, carrière ou indépendance. Qu'est-il arrivé aux femmes qu'elles pensaient devenir ?
Avec subtilité, l'autrice de La salle de bal explore l'interstice entre les espérances et la réalité, cet espace fait de rêves, de désirs et de douleurs où se joue toute vie.
Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l'Angleterre attend l'arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d'hommes ont disparu, cette cérémonie d'hommage est bien plus qu'un simple symbole, elle recueille la peine d'une nation entière.
À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l'armée ; Ada, qui ne cesse d'apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d'anciens soldats sur la piste du Hammer-smith Palais pour six pence la danse.
Dans une ville peuplée d'hommes incapables de retrouver leur place au sein d'une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l'équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les coeurs s'apaisent.
Lors de l'hiver 1911, Ella Fay est internée à l'asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature où elle travaillait depuis l'enfance. Révoltée puis résignée, elle participe chaque vendredi au bal des pensionnaires, unique moment où hommes et femmes sont réunis. Elle y rencontre John, un Irlandais mélancolique. Tous deux dansent, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Ella et John.
Après Le chagrin des vivants, Anna Hope transforme à nouveau une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.
Grand prix des lectrices de "Elle" 2018.