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Alina Nelega
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« En écrivant, elle se dit qu'elle réussira à mieux comprendre - en interchangeant le personnage de Nana avec celui d'un garçon, peut-être, avec Dani ou Mits, par exemple, ce serait plus facile - ah non, ce ne serait pas plus facile. Elle devrait s'instruire davantage sur les corps et les émotions, comprendre pourquoi son ventre est serré, noeud de désirs et d'inquiétudes, elle les reconnaît bien, ils sont clairs ces mots, mais elle a peur de les exprimer. Ah, si elle pouvait courir, voler, se jeter sur le sable chaud d'une mer, écouter, éperdue, le bruit des vagues. Elle s'imagine les vagues et au-dessus, la montagne. » A. N.
Cristina traverse son adolescence dans les années 1980, durant la dernière décennie de la dictature roumaine. Élève dans un lycée de province, elle s'éprend d'une camarade de classe issue d'un milieu plus élevé et se découvre une passion pour l'écriture. Mais les diktats imposés par le régime lui barrent le chemin. Jeune adulte, elle s'efforce de naviguer entre les contraintes politiques, familiales et sociales qui pèsent sur les femmes. Elle essaie d'écrire, jonglant entre précarité, censure et autocensure. Avec un humour corrosif, les plus subtils rouages de l'oppression
sont mis à nu.
« Alina Nelega a chamboulé avec "Comme si de rien n'était" les habitudes littéraires roumaines par un sujet peu abordé jusque-là : l'homosexualité féminine. Placé dans un cadre historique précis, mais qui s'éloigne du souvenir des Roumains - la dernière décennie du « règne » Ceausescu
-, le livre se présente comme un arrêt sur image de toute la société roumaine. Il y est question de la fameuse Securitate, du contrôle de la sexualité par le Parti, de pénurie, de corruption, de relations interethniques en Transylvanie - où se déroule principalement la narration -, d'abus politiques, de révolte étouffée. Il y est question d'amour et de féminité
mais surtout de liberté. » F. C.