Culture, violence, finance, pauvreté et place de l'espoir dans une société du risque, tels sont les principaux thèmes de ce livre.
L'esprit du capitalisme, ce ne sont pas ses doctrines ni son idéologie, mais une sensibilité culturelle, un style moral, une psychologie. C'est moins le marché, le profit, le calcul, et plus un tempérament. Il intègre de l'irrationnel, donc du risque et de l'incertitude. Tel est le thème du célèbre chapitre 2 de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904), chef-d'oeuvre de Max Weber, l'un des trois pères, avec Simmel et Durkheim, de la sociologie moderne. Le texte de Weber est suivi, en postface, d'un essai d'Arjun Appadurai, "Le fantôme dans la machine financière", où l'auteur d'Après le colonialisme montre combien la pensée de Weber permet de comprendre le capitalisme financier de ces dernières décennies.
Le dernier modèle du capitalisme est surprenant : il repose sur ce qui ne marche pas. La panne, la crise, la dette sont devenues les moteurs de l'économie mondiale. Plus nous sommes trahis par la finance et les défaillances des produits technologiques, plus la « machine à promettre » du capitalisme nous persuade que la réussite est au bout du chemin, et plus nous en redemandons. Pourquoi oublions-nous si vite les échecs répétés ? De l'obsolescence programmée et de la précarité délibérée des technologies numériques à la crise financière mondiale, quelle est cette société qui ne veut plus entendre parler d'entretien ou de réparation, où plus rien n'est fiable ni durable ? Nous croyons être plus libres, plus heureux ; en réalité, notre univers s'est rétréci. Il est celui du lien social brisé, de la solitude infinie, de la culpabilité et de l'animosité. Il est urgent de réagir.
Un grand débat international sur la situation contemporaine, porté par 15 intellectuels du monde entier : Arjun Appadurai, Zygmunt Bauman, Nancy Fraser, Bruno Latour, Eva Illouz, Ivan Krastev, Paul Mason, Pankaj Mishra, Robert Misik, Oliver Nachtwey, Donatella della Porta, César Rendueles, Wolfgang Streeck, Slavoj Žižek.
Nous vivons un tournant historique.
Non, nous n'avons pas assisté à la "fin de l'Histoire". Loin de marquer le début du règne d'une démocratie universelle et d'un capitalisme heureux, la chute du mur de Berlin a inauguré une période de tourments politiques.
Ascension de partis nationalistes (pensons par exemple au Front national), démagogie (telle que l'incarne Donald Trump), souverainisme (Brexit), tendances autoritaristes d'Europe centrale et d'Europe de l'Est (Hongrie et Pologne), appels à la " grandeur " et à la " pureté " nationale (Narendra Modi en Inde, Vladimir Poutine en Russie), vague générale de xénophobie et de crimes haineux, brutalisation des discours politiques, complotisme, " ère post-vérité ", appels à l'érection de murs toujours plus nombreux, toujours plus hauts...
Tout se passe comme si nous assistions à un grand retour en arrière.
Comme si la peur, la violence et le repli sur soi l'emportaient sur les espoirs jadis nourris par la mondialisation.
Quinze intellectuels, chercheurs et universitaires de renommée internationale explorent les racines profondes de la situation qui est la nôtre aujourd'hui, et qu'il est permis d'appeler une "grande régression". Ils la replacent dans son contexte historique, s'attachent à élaborer des scénarios possibles pour les années à venir, et débattent des stratégies susceptibles de la contrecarrer.
" Un ouvrage passionnant. " Télérama
" Une boîte à outils pour penser la période actuelle. "
France Inter
" Les intellectuels de L'Âge de la Régression tentent de construire une nouvelle grille de lecture. (...) Une opération saute frontière pour diagnostiquer un mal global. Un livre en commun pour un monde qui se claquemure. "
Libération.
" La manifeste mondial contre le populisme. (...) Ouvrage magistral (...) qui acte l'effondrement d'un monde né après la chute du Mur en 1989. "
L'Obs.
Wall Street and Silicon Valley - the two worlds this book examines - promote the illusion that scarcity can and should be eliminated in the age of seamless "flow." Instead, Appadurai and Alexander propose a theory of habitual and strategic failure by exploring debt, crisis, digital divides, and (dis)connectivity. Moving between the planned obsolescence and deliberate precariousness of digital technologies and the "too big to fail" logic of the Great Recession, they argue that the sense of failure is real in that it produces disappointment and pain. Yet, failure is not a self-evident quality of projects, institutions, technologies, or lives. It requires a new and urgent understanding of the conditions under which repeated breakdowns and collapses are quickly forgotten. By looking at such moments of forgetfulness, this highly original book offers a multilayered account of failure and a general theory of denial, memory, and nascent systems of control.