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Myriel
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Mort précoce, penseur décisif, philosophe en rupture ; Spinoza cultiva les fulgurances en modernité. Inventeur de l'exégèse moderne, pionner en tolérance, c'est d'abord à la lumière de sa propre existence qu'il convient d'appréhender ses démonstrations en rationalité religieuse. Son verdict, implacable d'humanisme, lumineux d'intelligence ; moment d'exceptionnalité philosophique est simple tout autant qu'élaboré. Résumons-le, par sa conclusion : le fait religieux laissé aux commandes de notre devenir politique ne saurait apporter la concorde et la liberté. Pour Spinoza, tout est entendu, par l'étude des Religions, par l'exemple de leurs actions historiques : elles professent jusqu'à l'embrigadement bien plus qu'elles n'élèvent.
Pour que liberté se fasse, il faut à la politique se détacher des religions. Précurseur, l'auteur de l'Ethique, réclame l'instauration, pour de vrai, du fait laïc. Il poursuit même : pour que modernité advienne, il faut à cet Etat laïc les attributs de la Démocratie. Ainsi vivra la Liberté, par la concorde entre les façons de penser toutes aussi nombreuses qu'il y a d'hommes ; ainsi laissera-t-on prospérer l'audace intellectuelle de ceux que l'on voue, pour le moment, à l'excommunication, au retranchement. Démocratie réelle qu'engendre la Laïcité, avec, pour parachèvement le régime des Libertés. Triptyque philosophique indispensable à toutes modernités selon Spinoza. Démonstration géniale tout autant qu'universelle et moderne. Démonstration assurant à l'auteur de l'Ethique une sorte d'immortalité dont il convient, à travers ce texte, de relire les démonstrations.