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Bernard Guetta
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« J'ai beaucoup appris au Parlement. J'y ai vécu le retour de la guerre en Europe. J'y ai vu l'Union se rallier à l'idée d'une Défense commune et entamer sa marche vers l'Europe politique. J'y ai tant évolué aussi que ce récit est celui d'une profonde et double mue, d'un homme et de l'Europe. »
B. G. -
Dans l'ivresse de l'histoire ; mémoires sans frontières
Bernard Guetta
- Flammarion
- 13 Septembre 2017
- 9782081413313
« Je n'ai pas de certitudes mais, en témoignant de ces années, en disant la manière dont je les ai vécues et les ai fait vivre sur le papier ou par les ondes, par la plume ou le micro, je voudrais tenter d'en éclairer le cheminement. Je voudrais laisser un état des lieux à ceux qui nous succèdent, à ceux qui se cherchent une feuille de route dans ce brouillard mondial et dont la vie sera infiniment moins facile et belle que la nôtre, celle des soixante-huitards. »
Ce livre est donc un récit, à la première personne. J'y raconte, telles que je les ai vécues, les cinq révolutions de ma génération - la décolonisation, les années soixante, la révolution conservatrice, l'écroulement du communisme et les révolutions arabes. Je le fais avec les partis pris et les enthousiasmes, les déceptions et la subjectivité d'un enfant de l'après-guerre. Je le fais en message d'espoir aux générations montantes dont la tâche est immense, presque impossible mais, au fond, pas plus qu'au début des années soixante où tout était, déjà, à reconstruire. -
«J'ai hésité sur la première étape mais pas sur la nécessité d'entreprendre ce tour du monde en dix livres. Cette exigence s'était progressivement imposée à moi depuis que la Grande-Bretagne avait choisi de quitter l'Union européenne et les États-Unis de porter Trump à leur présidence.
Si je ne voulais pas devenir aveugle et sourd, je devais quitter le confort d'un studio où je n'avais que des amis et une écoute à nulle autre pareille, abandonner ce fauteuil rouge, reprendre la route et vous emmener avec moi. Je devais retourner sur le terrain, entendre, voir, tenter de comprendre pourquoi le monde entier, partout, changeait de base.
Voilà où j'en étais le 16 août 2018 en prenant le vol d'easyJet pour Budapest, première capitale avant Varsovie, Vienne et Rome de cette partie de l'Europe qui a choisi de porter l'extrême droite au pouvoir, et maintenant... J'écoute, observe, note et me tais, quoi que j'entende, voie et pense.» -
Éloge de la tortue : L'URSS de Gorbatchev (1985-1991)
Bernard Guetta
- FeniXX réédition numérique (Le Monde Éditions)
- Actualité
- 5 Novembre 2015
- 9782402034975
Il n'y a pas eu normalisation. En trois jours d'août 1991, la jeune démocratie soviétique a su mettre en échec le putsch des conservateurs et donner aussi un nouvel élan au changement. Et lequel... Il fallut ce séisme pour que le monde comprenne à quel point la perestroïka avait bouleversé l'URSS, à quel point ces courtes années de travail gorbatchévien avaient brisé les monolithismes soviétiques et donné naissance à une autre Russie. Il a fallu que tout tangue, qu'on prenne peur du naufrage et de ses remous pour qu'on voit à quel point la prudence entêtée du dernier secrétaire général avait jusqu'au bout canalisé le chaos. Il a fallu qu'on découvre l'ampleur de ce front du refus, l'étendue de cette conspiration pour réaliser ce qui aurait pu se passer six mois ou deux ans plus tôt, avant les élections, avant la démocratie, avant la liberté de la presse : avant tout ce qu'ont permis Mikhaïl Gorbatchev et son train de tortue obstinée.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Peut-être est-il déjà trop tard. Peut-être est-il trop tard pour réconcilier les Européens et l'Europe mais je me refuse à l'admettre. Je me refuse à baisser les bras car mon intime conviction est qu'aussi pitoyable que soit l'état de l'Union, ses peuples auraient tout à perdre à confondre une ambition historique et ses déboires, à se détourner de leur unité parce qu'elle est semée d'embûches.
C'est donc cartes sur table que je défendrai, ici, l'ambition européenne.
Je le ferai en analyste des rapports de force internationaux mais, avant tout, en témoin d'assez de ruptures historiques jugées impossibles pour avoir appris que rien ne l'était, pour peu qu'on veuille.
C'est un cheminement que je voudrais faire partager – ces moments d'une vie qui, de l'enfance aux révolutions arabes en passant par Solidarité et l'effondrement soviétique, ont fait de moi un Européen, habité par une rage de ne pas laisser reculer ce continent qui est le nôtre et de réaffirmer ses nations en bâtissant, envers et contre tout, leur unité politique.
B.G.
Bernard Guetta est chroniqueur de politique internationale à France Inter et Libération.
Après avoir couvert, comme correspondant du Monde, la naissance de Solidarité en Pologne, l'essor du libéralisme dans l'Amérique de Reagan et l'effondrement communiste dans l'URSS de Gorbatchev, il a dirigé les rédactions de L'Expansion et du NouvelObservateur.
Bernard Guetta est lauréat de cinq prix de journalisme, dont le Prix Albert Londres et le Grand prix de la presse internationale.
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Deux journalistes, deux générations, deux expériences... Lacouture ? Il fut le grand contemporain de la décolonisation d'Extrême-Orient et d'Afrique du Nord. Correspondant à Saïgon, interlocuteur de Giap et d'Ho-Chi-Minh, témoin des évènements égyptiens de 1956, mendésiste, il a longuement médité, en tant que « journaliste engagé » sur les droits et les devoirs de sa profession - sur ses éventuels égarements, aussi. Guetta ? Sa grande affaire, ce fut la « décommunisation » de l'Est, les débuts de Gorbatchev, la Pologne de « Solidarnosc » - complété par un rôle de « correspondant permanent » aux Etats-Unis sous Reagan. Face-à-face, ces deux hommes dialoguent donc ici, confrontent leurs expériences, leurs enthousiasmes, leurs déceptions. Peut-on « tout » dire ? Choisir la vérité ou la « tamiser » ? Quelle est la place des convictions dans le devoir d'informer ? Ces questions - qui pourraient n'être que des questions de cours - sont ici traitées à partir d'expériences fortes, captivantes, profondément sincères et généreuses. On apprendra une foule de choses, au passage : sur Nasser, Norodom Sihanouk, Reagan, les Khmers Rouges, Walesa, Gorbatchev et tant d'autres. Le Monde et Le Nouvel Observateur sont, bien entendu, au centre de cette autobiographie croisée : n'importe quel journaliste débutant apprendra son métier en lisant ce livre frémissant.