Agnès est peintre. Elle peint inlassablement les chemins de traverse de son existence : une mère morte à sa naissance ; un père, marin, qui l'a déposée à l'orphelinat ; un silence terrible que lui ont laissé Joshua, son fils, et le bruit des pas de son grand frère Charles, le danseur étoile ; Henri, finalement, l'époux déchu qui attend le pardon derrière son journal. Toile trop sombre. Elle y rajoute de l'or, une étoile et là... il se met à briller. Il n'a pas de prénom. Pas de regard. C'est un peintre... Le peintre de nuages. Entre eux, il n'y a rien. Juste quelques ombrages étonnants, des lueurs mystiques, des bleus outremer et des ors féeriques pour les verres de champagne... L'histoire d'Agnès est une histoire comme bien d'autres, un tout petit sentier qu'elle essaye de peindre encore et encore pour arriver chez elle. Un chemin que nous cherchons tous.
Randall Versevent, écrivain désabusé, émerge d'une biture carabinée. Sa nouvelle réalité ? Une cité post-apocalyptique habitée par des types rébarbatifs à l'allure franchement gothique. Ce que l'on attend de lui ? Mais qu'il sauve l'univers, bien évidemment !
À s'arracher le coeur après la besogne, il n'aura guère le loisir de découvrir le monde parallèle dans lequel on l'a parachuté ni encore moins celui de séduire la belle Aubelande.
Au bout de sa quête, trouvera-t-il malgré tout comment rallumer le coeur au détriment des Polymathes et de leurs démons ? Et s'il le fait, ne risque-t-il pas que ce soit son propre coeur à lui qui se rallume ? Car ça, bien sûr, il ne faudrait pour rien au monde que cela arrive...
Lorsque le coeur s'arrête à nouveau, les Polymathes ont besoin d'un bouc émissaire et c'est Randall qui sera leur premier choix. S'enfuyant avec Jourdan, le scientifique qui l'a prélevé jadis à son univers, ils traversent dans un monde parallèle où ils espèrent trouver l'homme qui détient le remède à tous leurs maux. Mais au lieu de cela, c'est Orepha Vastras, un physicien du monde d'Obscure dont l'érudition n'a d'égale que la bestialité, qui les accueillera.
L'homme, bien décidé à les tuer pour obtenir ce qu'il veut, devra pourtant repousser son funeste projet, cédant à sa furie, les relents éperdus de son pauvre coeur amoureux ; l'enfant de sa belle Haehils a disparu, enlevé, paraît-il, par le Magister d'Hyrial...
Il y a un trou entre les univers. Arselières est aux portes de grandes glaciations. Devant l'urgence, et puisque Jourdan et Randall sont toujours introuvables, les Polymathes décident d'emmener le peuple dans la Bouche des Arses. Même si certains pensent que la mort les attend au fond de ces cavernes, tous sont bien loin de se douter de ce qu'elles leur réservent...
De leur côté, les moines d'Absolu destituent le vieux Magister pour son erreur inqualifiable. Le jeune moine Jébédiah commence donc son ministère en ayant pour charge le sacrifice de Dhalme, enfant hermaphrodite de Haehils. Toutefois, sa rencontre avec Orepha pourrait bien contrecarrer ses plans... et anéantir le projet d'Apocatastase caressé par le Monde d'Absolu.
L'enfant et le chevalier sont atteints d'un mal mystérieux que seule la reine Mazelieure pourrait guérir. Ils gagnent le Monde 33 afin de la rencontrer. Fatale erreur ! La vamp amalgame Arselières à son monde, emprisonnant le peuple de la Cité à même le sien. Ainsi, lorsque la capitaine Desespringalle accoste avec sa flotte, il ne trouve guère plus que Randall pour l'accueillir. Sans hésitation, l'héroïque marin n'hésite pas un instant à payer de sa personne afin de leur venir en aide.
Pendant ce temps-là, dans un univers inférieur, Jébédiah pleure la disparition de son amour. Ayant réussi à trouver un ordinateur quantique pouvant recevoir la carte ADN, mémoire d'Orepha qu'il porte sous sa peau, il parvient à le retrouver sous forme d'hologramme. Celui-ci lui fait alors une demande des plus inusitées : la tête de Randall et l'anéantissement d'Arselières. Et Jeb n'a jamais été capable de lui refuser quoi que ce soit...