Le mercredi 10 décembre 1947 à 23h15, le téléphone sonne à la gendarmerie de Baugé, gros bourg du Maine-et-Loire situé à une qua- rantaine de kilomètres d'Angers : un assassinat vient d'être commis au domicile des époux Leloy, marchands de charbon. Albert, le mari, a été retrouvé le crâne fendu. D'après Germaine, son épouse, un individu aurait fait irruption chez eux vers 23 heures, alors qu'Albert était déjà couché et qu'elle s'affairait à des travaux de couture. L'agresseur aurait violemment frappé son époux et l'aurait menacée avant de la blesser au visage et de s'enfuir avec toutes les économies du ménage. Rapidement, les fonctionnaires constatent des incohérences dans les déclarations de la veuve éplorée. Interrogée pendant près de vingt heures, Germaine Leloy finit par craquer : c'est elle qui a massacré son mari à coups de hache, avec la complicité de son amant, Raymond Boulissière, le jeune commis employé par le couple.
Commence alors une affaire judiciaire à la fois ordinaire - l'homicide conjugal est loin d'être rare dans les annales judiciaires - et excep- tionnelle, en ce sens que, condamnée à mort, Germaine Leloy sera la dernière femme à être guillotinée en France.
À travers son histoire, Catherine Valenti livre une réflexion sur le statut des femmes en France à la fin des années 1940, dans un pays encore marqué par la guerre. Quelle est la place des femmes au sein de la socié- té et de la famille, où en est alors l'émancipation féminine, comment la justice trait
Elle est l'une des six femmes « compagnons de la Libération ».
D'autres figures de femmes résistantes sont passées à la postérité,
ce n'est pas le cas de cette modeste employée de l'administration
postale. Simone Michel-Lévy va pourtant contribuer de façon décisive
à la lutte contre l'occupant nazi. En poste à Paris en 1940, est
profondément choquée par l'invasion de la capitale et les débuts de
l'Occupation. Elle va organiser avec des collègues un réseau aux
multiples ramifications : le mouvement « Action PTT » qui secondera
l'action des résistants tout au long de la guerre.
Avant de devenir un homme de lettres, il était un homme qui voulait
se battre. Si on connaît Romain Gary comme l'un des plus grands
écrivains du XXe siècle, on ignore souvent le rôle important qu'il a
joué pendant la Seconde Guerre mondiale. Incorporé dans l'armée de
l'air en 1938, Gary se distingue par sa bravoure. En Angleterre, il
intègre les Forces aériennes françaises libres pour combattre
l'ennemi nazi. Le 25 janvier 1944, il réussit à bombarder des rampes
de lancement de V1 allemands au sud de Saint-Omer, et bien que
blessé, parvient à ramener son équipage sain et sauf. Ce fait d'armes
lui vaut de recevoir le titre de Compagnon de la Libération.
L'homme du 17 juin Lorsque le jeune sous-lieutenant Pierre Messmer
entend à la radio que le maréchal Pétain a demandé l'armistice aux
Allemands, il n'en revient pas. Pour lui, c'est inadmissible, on ne
peut pas cesser le combat. L'armistice s'apparente à une trahison. Il
ne voit qu'une seule solution : désobéir, car désobéir à un traitre,
c'est son devoir de Français. Avec Jean Simon, soldat comme lui,
celui qui deviendra ministre des Armées, puis Premier Ministre, prend
la route de l'Angleterre, prêt à livrer le combat de sa vie à
l'invitation de De Gaulle : celui de la résistance.