La démocratie sociale est un défi pour les relations du travail que, depuis les années 2000, bien des réformes - Sapin, Rebsamen, El Khomri, Macron - cherchent à relever. Il ne s'agit plus de développer l'expression directe des salariés mais, sur la base de négociations patronats/syndicats, de promouvoir une autorégulation dans chaque branche d'activité, chaque entreprise, voire pour chaque travailleur. Ce livre analyse la démocratie sociale, ses enjeux, ses tensions, en croisant différentes perspectives (science politique, sociologie, sciences de gestion, droit), en prenant appui sur des terrains précis et en cherchant à évaluer l'application des réformes récentes. La réalité des relations sociales en entreprise, le financement du syndicalisme, la représentativité patronale, la fabrique du droit du travail, les tensions propres à la SNCF constituent quelques-uns des thèmes abordés qui éclairent la démocratie sociale aujourd'hui, ses impasses ou ses succès.
Les partis politiques, historiquement et intrinsèquement liés au développement de la démocratie, sont de nos jours souvent décriés, présentés comme en crise, voire rejetés sans autre forme de procès...
Ce livre se propose de mettre en évidence la manière dont le phénomène partisan et la question démocratique se nourrissent l'un l'autre et évoluent de concert dans la période contemporaine.
Cet ouvrage de science politique s'appuie sur des études de cas concrets dans plusieurs pays et régions du monde. Les contributions portent sur des démocraties installées de longue date.
EXTRAIT
Les contributions de cet ouvrage rejoignent aussi une appréciation, communément partagée, sur la fin de la démocratie des partis qui, comme l'a notamment montré Bernard Manin (1995), s'est étalée sur une grande partie du XXe siècle et se caractérisait par une identification partisane des électeurs et une discipline de vote des élus dans les assemblées parlementaires. La démocratie des partis correspondait aussi au développement des partis de masse qui, contrairement aux partis de cadres, s'appuyaient sur un militantisme actif, une intégration sociale et une organisation structurée (Duverger, 1951). Différents phénomènes viennent conforter l'idée de la fin d'un âge d'or des partis politiques : à côté de la baisse de l'identification partisane, mise en exergue par la volatilité électorale, on retrouve le déclin continu du nombre d'adhérents et le développement du militantisme intermittent. Les partis ressemblent de plus en plus à des organisations sans partisan ou à des machines électorales professionnalisées (Wattenberg, 2002). Cette transformation tient, pour une part, à l'épineuse question de leurs ressources financières. Dans les Etats européens, l'accord entre les partis de gouvernement autour des règles de leur financement public s'est soldé par ce que Peter Mair et Richard Katz appellent la cartellisation partisane (Katz, Mair, 1995). L'avènement du parti-cartel a ensuite animé le débat scientifique notamment dans le monde anglo-saxon. Une vaste analyse critique et comparée de ce modèle, parue en français, montre qu'on est en présence d'une hybridation des différentes formes de partis existantes plutôt que d'un nouveau modèle explicatif applicable en toutes circonstances (Aucante, Dézé, 2008). L'intensification de la compétition partisane dans les démocraties montre, notamment, la difficile monopolisation du pouvoir par les partis établis via le contrôle des ressources de l'Etat.
Pour la première fois de l'histoire contemporaine, des centaines de milliers de personnes souffrantes, assurées sociales, se sont vues refuser une rencontre avec un médecin, l'écoute et les soins auxquels ils avaient droit.
En termes de mortalité, l'épidémie du Covid-19 ne constitue pas un record (elle est le 9e épisode important de surmortalité en France depuis 1945). Le bilan est néanmoins lourd comparé à d'autres pays. Selon le mode de calcul, la France se classe au 4e ou au 6e rang des principaux pays occidentaux en termes de mortalité. Seuls la Belgique et le Royaume-Uni font moins bien. Manifestement, le système de santé a été mis en difficulté. Des dysfonctionnements sont intervenus.
Comment expliquer un tel niveau de mortalité ? Pour répondre à cette question, il est d'abord nécessaire de comprendre comment il est fait face habituellement à ce type d'épidémies depuis plus d'un siècle. Cette lutte suit quelques principes simples : protéger les plus faibles, dépister les malades, les mettre à l'écart et les soigner.