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Edouard Balladur
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Conçu de manière originale, l'ouvrage d'Édouard Balladur apporte une vision singulière des événements qui, au printemps 68, menacèrent de faire sombrer la France dans le désordre et le chaos. Cette originalité tient sans doute, d'abord, à la personnalité du témoin qui sait toujours raison et humour garder. En aucun moment, il ne s'érige en censeur, ne se veut exemplaire. Elle tient aussi au poste qu'il occupait à Matignon, où il était tout proche de Georges Pompidou. Nous avons affaire ici à un reportage de première main. Elle tient, enfin, à la composition même du récit, au choix délibéré, et de prime abord insolite, d'une chronique alternée. Placé au centre du régime, et de ses appareils de défense, Édouard Balladur aurait pu se contenter de nous faire revivre, heure par heure, la révolte étudiante, les grèves ouvrières, les défilés et les meetings, le tout avec l'oeil du gouvernement. Il n'y manque d'ailleurs pas, et le fait avec le recul nécessaire ; la gravité des nouvelles ne lui cache pas la couleur du soir, ou les ibis des tapisseries. En outre, il mêle aux personnages vrais des personnages inventés, dont on devine qu'ils sont parfois quelqu'un. L'auteur en a imaginé toute une galerie : un étudiant et sa famille, un journaliste, un ancien syndicaliste... attachants et complexes, qui apportent le vent de la rue, le souffle de l'espérance - bientôt détrompée - le flux et le reflux des autres. Ainsi, a-t-on l'impression d'être partout à la fois. Cette démarche de mémorialiste permet, sans déroger au devoir de réserve, de dire davantage, et surtout de dire plus profondément les choses essentielles. On n'oubliera plus le portrait qu'Édouard Balladur trace de Georges Pompidou, sans doute le meilleur qu'il nous ait été jusqu'ici donné de lire. L'arbre de mai avait-il des racines très profondes et, sans ramage, bruissant, multiple ; n'a-t-il pas contribué à nous masquer la forêt ? Au bout d'un mois, tout était rentré dans l'ordre et, cependant, tout avait changé.
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" Mon effort a tendu à dégager, à travers la gangue des modes qui suscitent tellement d'emballements pour des hommes ou des idéologies dont on se détourne aussi vite qu'on y a adhéré, quelques principes avec lesquels on ne transige pas.
Pour y parvenir, j'ai tenté d'y voir plus clair. La comédie qui, trop souvent, se joue sur le théâtre de la vie publique, doit céder la place à l'authenticité. Le courage de dire ce qu'on croit vrai ne nourrit pas un plaisir amer et destructeur, mais suscite des convictions fortes: ce ne sont pas de simples modes, elles ne passeront pas comme elles.
Depuis des millénaires, on parle de liberté et de justice. On en parlera toujours, malgré les déceptions et les reculs. Demeurons stables dans nos croyances, ne tentons pas d'être à la mode. Ne perdons pas l'espoir: nos concitoyens se lassent du clinquant, du versatile, du superficiel; convainquons-les que, malgré les changements du monde auxquels ils doivent s'adapter, il est des valeurs permanentes auxquelles s'attacher.
Dans notre pays comme déboussolé, nous vivons une période où les engouements de l'opinion changent tellement vite que chacun s'interroge, cherchant ses repères perdus. Le trouble étreint les esprits, et le doute: qui, croire, croire en quoi? Si la politique a un sens et une dignité, il lui revient de répondre à ces questions.
Réponses provisoires, car nul ne peut prévoir ce que seront les aspirations de nos concitoyens et les besoins de notre pays dans dix ans? Réponses indispensables, cependant. La politique n'est pas du domaine de l'éternel, elle ne peut pas prétendre y viser. Mais la modestie ne doit pas lui interdire l'ambition d'anticiper l'avenir, ni le courage de le bâtir. Faute de quoi, notre action n'aurait aucun sens, elle serait sans valeur. "
Edouard Balladur -
La Mondialisation, l'euro et le système monétaire mondial
Edouard Balladur
- FeniXX réédition numérique (IFRI)
- Les notes de l'IFRI
- 12 Novembre 2015
- 9782402030625
La mondialisation constitue l'un des faits marquants de nos sociétés, à l'aube du XXIe siècle. Elle porte l'espoir d'un enrichissement mutuel des nations à partir de leurs différences. Mais elle induit aussi des remises en cause profondes, avec parfois le risque de déstabilisation économique, sociale et politique, voire d'appauvrissement, de populations entières. Une fois écartées la tentation stérile du repli sur soi et la facilité du laisser-faire, on se trouve confronté à un impératif d'ordre. Mais que serait un ordre international qui ne reposerait pas sur la stabilité monétaire ? Comment les échanges pourraient-ils être équilibrés quand la valeur des monnaies serait aléatoire ? Quels rapports de confiance les hommes et les communautés pourraient-ils nouer sur des bases taraudées par l'incertitude monétaire ? Il est donc urgent que le G7, qui porte une responsabilité particulière dans ce monde sans règles ni sanctions issu de la décomposition du système de Bretton Woods, prenne une initiative d'envergure en vue de mettre en place, progressivement si nécessaire, un système de « zones cibles » destiné à ordonner dans un premier temps les fluctuations des monnaies et à converger dans un second temps vers une véritable monnaie mondiale, comme en son temps la coopération monétaire européenne a ouvert la voie à la création de l'euro.
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L'action pour la réforme
Edouard Balladur
- Le Livre de poche (réédition numérique FeniXX)
- Le Livre de poche
- 18 Septembre 2019
- 9791037603685
« La France fut à plusieurs reprises dans son histoire un exemple pour le monde. Au temps de la chrétienté médiévale puis au temps de la monarchie administrative, puis lors de la Révolution quand, la première, elle créa une société de liberté et fonda la République sur des principes toujours vivants. Plus près de nous, au XXe siècle, elle a inventé un modèle de protection sociale et de justice, tout en devenant une nation forte, ambitieuse et prestigieuse, grâce au général de Gaulle dont aujourd'hui tous les Français se reconnaissent les disciples. En ce monde où tout change, alors que notre situation intérieure est elle-même incertaine, à notre tour aujourd'hui de faire à nouveau de la France un exemple. »
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A quatre-vingts ans passés, l'ancien conseiller de Georges Pompidou, ministre de l'Economie et des Finances de la première cohabitation en 1986-88, Premier ministre de Jacques Chirac en 1993-95, écrit dans ce testament politique : « Ma vie prendra fin au début du XXIe siècle ; de celui-ci je ne connaîtrai pas grand-chose : années des illusions perdues, sans rien qui les remplace ... ». Ce manifeste pour la liberté qui réfute les excès de l'ultra-libéralisme s'inscrit dans la lignée de Tocqueville pour ce qui est des libertés individuelles, mais recèle aussi une défense éblouissante du libéralisme économique, des règles et des mesures d'équité dont il doit être assorti, ainsi que deux discours novateurs, émanant d'un esprit souvent présenté à tort comme conservateur : sur les libertés nouvelles appelées par l'évolution des moeurs, sur une mondialisation jugée à la fois inéluctable, malaisée et, dans l'immédiat, pour une Europe mal en point, aussi peu « heureuse » que possible. Un essai qui fera date dans l'histoire de la pensée libérale en France où les réflexions de ce niveau ne brillent pas par leur profusion.
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" La réforme est la volonté de faire évoluer la société, il y faut un peu d'art. On ne change pas contre le sentiment commun. On doit commencer par convaincre.
Pourquoi changer, que changer?
Aujourd'hui, chacun le perçoit, un monde est en train de disparaître, un autre le remplace, de profondes réformes se révèlent nécessaires dans notre pays. Le moment est venu de revoir ses structures, sans aucun tabou, sans idée préconçue, avec courage. Aucun domaine n'échappe à cette remise en cause, ni l'institutionnel, ni le politique, ni l'économique, ni le social, ni le militaire, ni le régional, ni l'européen, ni l'international.
Pour autant, faut-il tout changer? Certes pas, mais tantôt innover, tantôt maintenir ce qui existe, tantôt reconstruire ce qui a été détruit. La réforme n'est pas la boulimie du mouvement, le bouleversement continuel, le vertige permanent infligés à une société. Aucune n'y a jamais résisté.
Que tout ne soit pas possible à la fois ne doit pas nous inciter à ne rien faire. Sombrer dans l'inertie tranquille, par peur de prendre trop de risques, annoncerait la fin. L'intérêt de notre pays pousse à l'action, il faut choisir: la réforme ou le déclin. Le reste est sans importance. "
E.B. -
Deux ans à Matignon
Edouard Balladur
- Plon (réédition numérique FeniXX)
- 11 Septembre 2015
- 9782259236331
J'avais quelque chose à dire aux Français, que personne ne pouvait ou ne voulait dire à ma place. Je l'ai dit sans les flatter, sans farder la vérité. Je l'ai dit en parlant un langage qui, par moments, rendait un son nouveau dans notre vie publique. J'avais raison de leur parler le langage de l'espoir, mais aussi celui de la vérité et de l'effort. La France n'a pas seulement besoin d'une autre société ; elle réclame une autre façon de faire de la politique. Dans une démocratie d'opinion, tout l'art de la politique est de faire naître l'espoir sans s'exposer à le décevoir. Il s'agit de gagner tout de suite, mais aussi plus tard, devant la postérité. Aux yeux de celle-ci, qu'est-ce qui compte le plus ? La conquête du pouvoir, ou l'usage qu'on en fait ? Pour moi, rien ne vaut que l'on sacrifie à cette conquête tout ce à quoi l'on croit. Mon langage n'a pas été entendu, ou pas compris. Pas cette fois, pas tout de suite. Mais le sillon est tracé, je ne suis pas seul.
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Caractère de la France
Edouard Balladur
- Plon (réédition numérique FeniXX)
- 24 Août 2015
- 9782259237383
L'exception française, tellement vantée, est-ce une chance ou un handicap ? Un prétexte à refuser le changement, en se repliant sur soi-même, ou une bonne raison de montrer la voie de l'avenir, d'inventer une société différente ? C'est la réponse à cette question que recherche Édouard Balladur, à travers quinze siècles de notre histoire. L'originalité de ce livre est triple : par son sujet, une fresque, décrivant du point de vue de la nation, de l'État, de la société, une trentaine de comportements permanents qui font le caractère de la France ; par son auteur, un homme d'État, acteur de la politique d'aujourd'hui ; par son ambition, car cet essai historique, délibérément à contre-courant des modes, met en relief les défis que la France doit relever, dans un refus permanent de toute démagogie. Un livre iconoclaste et courageux.
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Jeanne d'Arc et la France : Le mythe du sauveur
Edouard Balladur
- Fayard
- Divers Histoire
- 23 Avril 2003
- 9782213652276
Mystère de Jeanne d'Arc : jeune fille pauvre, sans instruction, qui, lorsque les Français désespèrent de leur pays pendant la guerre de Cent Ans, s'impose à tous et les conduit à la victoire. Le patriotisme est né.
Mythe de Jeanne d'Arc : les Français ont toujours éprouvé le sentiment d'être un peuple élu, investi d'une mission exceptionnelle. Jeanne d'Arc a créé un mythe, celui du sauveur entre les mains duquel la nation dans l'épreuve, convaincue que le Ciel ne peut y être indifférent, remet son destin. A travers les révolutions, les révoltes, les guerres, les invasions, voilà qui explique Bonaparte, Louis-Napoléon, Thiers, Clemenceau, Pétain, de Gaulle.
Aujourd'hui, le mythe s'estompe. Est-ce parce que le peuple français voudrait enfin se prendre en charge lui-même sans se tourner vers un sauveur ? Ou bien parce qu'il estimerait qu'il n'y a plus rien à sauver, que la singularité française est épuisée ?
Questions auxquelles Edouard Balladur tente de répondre dans cette méditation sur l'Histoire, où il s'efforce de déchiffrer l'avenir. Convaincu que les combats futurs sont désormais de l'ordre spirituel, il en conclut que, même si dans l'ordre matériel et militaire son poids n'est plus le même, la France a toujours un grand rôle à jouer, un exemple à donner. -
L'Avenir de la différence
Edouard Balladur
- Plon (réédition numérique FeniXX)
- 24 Août 2015
- 9782259240055
L'avenir de la différence est un livre à contre-courant des idées reçues, paradoxal, original. La mondialisation, c'est une évidence, gagne tous les pays, toutes les sociétés, elle uniformise les comportements moraux, les habitudes de vie, les règles de droit. Loin de la nier, Édouard Balladur décrit cette uniformisation, bénéfique à bien des égards, dans la mesure où elle témoigne de l'égalité entre les hommes, mais qui comporte aussi des dangers. Pour lui, le XXIe siècle verra les différences réhabilitées, au nom du désir de chacun d'assumer sa propre personnalité. En de brefs chapitres, il n'élude aucun sujet et, sans souci de la polémique, n'hésite pas à s'attaquer à certains tabous, passant en revue les différences entre les hommes et les civilisations, les nations et les religions, les langues et les cultures, les règles morales et les habitudes sociales ; même si l'on peut, parfois, le regretter, il ne les croit pas toutes destinées à disparaître. L'avenir ne nous conduira pas à nier les différences, au nom d'un idéal uniforme, qui s'imposerait à l'humanité entière, mais à les respecter au nom de la tolérance ; l'uniformité est source d'ennui, d'infinie répétition du même modèle, de ressemblance de tous avec tous ; la diversité est source d'émulation, de création, de vie. L'essai d'Édouard Balladur est, à la fois, un hymne à la liberté, et un guide pour l'action publique.
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Renaissance de la droite
Edouard Balladur
- Plon (réédition numérique FeniXX)
- 24 Août 2015
- 9782259241045
La droite est complexée. Elle n'ose pas dire ce qu'elle est. Elle veut se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Elle se laisse emprisonner dans les mythes de la gauche. Aussi ne fait-elle pas la politique pour laquelle ses électeurs la choisissent. Elle les déçoit et perd leur confiance. Elle doit se ressaisir. Il n'y a pas de temps à perdre : en dix-huit mois, cinq élections locales ou nationales se succéderont, qui décideront de l'avenir à moyen terme de notre pays. Que propose la droite pour cet avenir ? Elle doit le dire et faire siennes, aux yeux de tous, les idées de liberté, d'émulation, de décentralisation et de contrat, qui sont la condition du progrès. Dans cet appel à une alternance décomplexée, Édouard Balladur, qui fut, de 1993 à 1995, le Premier ministre de la plus importante majorité de droite de l'histoire, montre que les propositions de la droite n'auront de chances de retenir l'attention des Français que si elle est, elle-même, capable de se réformer en fusionnant toutes ses tendances. Tout devrait-il changer en France, sauf l'organisation de la droite ? Il est convaincu que les Français ne se tourneront à nouveau vers elle que si, refondant ses principes et ses structures, elle a suffisamment de courage pour affirmer vigoureusement sa différence.
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La tragédie du pouvoir ; le courage de Georges Pompidou
Edouard Balladur
- Fayard
- Documents
- 9 Octobre 2013
- 9782213680088
Par deux fois, Edouard Balladur s'est trouvé assister et parfois suppléer un chef de l'État en fin de vie : François Mitterrand en 1994 - son témoignage, Le pouvoir ne se partage pas, a été couronné par le prix Aujourd'hui- et, en 1973-1974, Georges Pompidou lorsque, secrétaire général de l'Élysée, il avait déjà fait figure de « président par intérim ».
Edouard Balladur a rassemblé et complété par des documents d'archives les notes qu'il a prises durant les trois mois terribles qui, au début de 1974, précèdent le décès de Pompidou, le 4 avril. L'intérêt historique de ces pages est considérable : en politique intérieure, sur la rivalité Chaban/Giscard, le rôle de Pierre Juillet, l'insuffisance martiale de Messmer, le choc pétrolier consécutif à la guerre de Kippour, la décision de faire « flotter » le franc ; à l'extérieur, les difficiles relations avec Willy Brandt, et surtout la partie de bras de fer avec Nixon et Kissinger dans les relations avec l'OPEP.
L'intérêt humain n'est pas moins fort : l'ironique grandeur de Pompidou face à la souffrance physique, le calvaire de ses déplacements (comme en Crimée pour rencontrer Brejnev), la comédie jouée pour contrer la rumeur et les paparazzi, ces séquences sont d'autant plus saisissantes qu'évoquées sans pathos. Et c'est sans compter avec les portraits acérés de Jobert, Giscard, Chirac, Chaban, Juillet, Debré, Guichard, où le trait est d'autant plus efficace qu'il est retenu.
Enfin, pour la première fois, est explicitée la nature du mal auquel a succombé Georges Pompidou et le fait qu'il était parfaitement au courant de son état. Un document exceptionnel. -
ILLUSION JACOBINE : où qu'ils vivent dans le monde, tous les hommes seraient les mêmes, devraient être soumis aux mêmes statuts, obéir aux mêmes règles. Au sein des nations, il leur faudrait ne pas se rassembler en fonction de leurs croyances et de leurs traditions, mais se fondre dans une communauté unique ; puisque, malgré leurs convictions et leurs histoires différentes, ils seraient identiques, l'idée même d'un choc des civilisations serait dangereuse, voire scandaleuse.
La réalité est tout autre. L'uniformité obligatoire, c'est le mépris de la personnalité, le rejet de l'originalité des peuples et des civilisations. L'universalisme, c'est la générosité, le sentiment de la fraternité qui unit tous les hommes, au-delà de leurs différences ; il ne contredit en rien, tout au contraire, le respect de la diversité.
Pour demeurer un acteur de l'Histoire, la France doit se fixer pour tâche d'y aider. Jadis, elle a inventé pour l'humanité entière un idéal, le plus noble qui ait jamais été avec l'idéal chrétien, l'universalisme. Elle doit, pour le préserver, éviter qu'il ne soit confondu avec l'uniformité. C'est un défi autrement plus difficile à assumer que celui de se proposer aux autres en modèle. -
Machiavel en démocratie ; mécanique du pouvoir
Edouard Balladur
- Fayard
- Documents
- 18 Janvier 2006
- 9782213652283
Machiavel a-t-il raison, a-t-il tort ? Le premier il a décrit, non sans complaisance, la mécanique du pouvoir des temps passés : la lutte pour sa conquête, l'affrontement des ambitions égoïstes. Mais de la finalité du pouvoir il ne parle guère, comme si sa possession était un but en soi.
La démocratie a-t-elle changé tout cela ? Démocratie ou dictature, la fin demeure la même : l'appropriation du pouvoir par tous les moyens, aussi longtemps que possible. Mais quand règne la démocratie, le Politique ne peut plus s'inspirer des Lénine, Staline, Hitler, Mao, il ne cherche plus à faire peur, mais à plaire, à communiquer, à entraîner à soi le peuple en utilisant toutes les armes de la séduction, tels Blair, Clinton ou Mitterrand. Si l'esprit de domination l'inspire toujours, les moyens employés ne sont plus les mêmes.
Reste qu'observer la réalité ne dispense pas de souhaiter qu'elle soit autre. Se référer à des convictions morales fait sourire les cyniques, mais en démocratie le pouvoir ne peut pas être une fin en soi. Le conquérir, pour y puiser les satisfactions et les exaltations de l'instant, ou bien pour compter dans l'Histoire longtemps après sa mort : les deux ne vont pas nécessairement de pair. Cependant cela arrive, comme l'ont montré Roosevelt, de Gaulle, Kohl et d'autres.
Edouard Balladur décrit le mode d'emploi de la politique au XXe siècle avec une lucidité teintée d'amusement. -
L'Europe peut-elle survivre à un élargissement sans fin ? Ne faut-il pas renforcer le fédéralisme dans l'Union ? L'Union peut-elle encore fonctionner sur la base de l'égalité entre les États, quelle que soit leur population ou leur puissance économique ? La Commission européenne ne doit-elle pas être désormais soumise aux représentants des États ? Quelles relations devons-nous construire avec les pays voisins de l'Europe ?
C'est à ces questions que cet essai répond en proposant de construire l'Europe autrement grâce à une nouvelle méthode : l'Europe des cercles.
L'Europe autrement c'est d'abord l'Union européenne regroupant aujourd'hui vingt-cinq membres engagés ensemble dans une action économique et politique qui doit être plus efficace grâce à une réforme profonde de ses institutions.
C'est ensuite des cercles de « coopération spécialisée » entre les États de l'Union qui veulent progresser plus rapidement dans certains domaines.
C'est enfin une Union qui conclut avec ses voisins des contrats permettant une coopération étroite - économique et politique - reposant sur le respect de la démocratie.
L'Europe autrement : une méthode nouvelle fondée sur la diversité et une meilleure prise en compte des réalités, qui tourne enfin le dos aux idées convenues. -
De Gaulle est l'un des grands hommes de l'histoire de la France. Il domine encore son inconscient collectif, servant de référence à la droite et à la gauche. Une nostalgie imprègne l'âme de tous ceux qui se souviennent du prestige qu'il donnait à son action ; chacun se sentait plus fier de son pays, plus fier de lui-même.
Dans ce livre d'humeur, Edouard Balladur réclame qu'on cesse d'exploiter à tout propos son souvenir et que chacun s'exerce à la lucidité : être gaulliste, ce n'est pas recourir à la phraséologie incantatoire, ni mêler de Gaulle aux débats d'aujourd'hui.
De Gaulle était un non-conformiste, il appelait la France à changer, à « épouser son temps ». Épousons le nôtre ; sachons, près de quarante ans après sa mort, inventer l'action nouvelle nécessaire pour que la France survive. Le gaullisme n'est pas une sclérose mais le constant renouvellement des idées au service de quelques principes. Être fidèle à de Gaulle ce n'est pas penser et agir comme si le monde était encore celui qu'il a connu, mais au contraire chasser les idées toutes faites et inventer les ambitions adaptées au monde d'aujourd'hui. -
Pour une union occidentale entre l'Europe et les Etats-Unis
Edouard Balladur
- Fayard
- Documents
- 21 Novembre 2007
- 9782213652771
« Il est grand temps pour l'Europe et
l'Amérique de prendre conscience de tout ce
qui les unit dans leurs traditions, leurs cultures,
leurs idéaux, de ce qui les rapproche sur le plan
économique comme sur le plan moral, politique
ou stratégique. Ils sont les plus menacés par le
désordre du monde et l'émergence de puissances
nouvelles qui n'adhèrent pas aux mêmes
principes qu'eux, dont les conceptions de la
vie, de l'homme, de la société sont différentes.
Une union véritable entre l'Europe et les États-
Unis doit être imaginée. Il ne s'agit pas de se
liguer contre le reste du monde mais d'assumer
la survie de la civilisation qu'ils ont apportée
au monde et qu'ils ont la responsabilité de
transmettre aux générations futures. »
E. B. -
Douze lettres aux français trop tranquilles
Edouard Balladur
- Fayard
- Histoire Contemporaine
- 1 Septembre 1990
- 9782213652788
A ceux qui, lorsque tout change autour d'eux, souhaitent qu'on ne les trouble pas dans leur torpeur.
A ceux qui, parce qu'il y a des idéologies en faillite, croient qu'il n'y a plus d'idées qui vaillent.
A ceux qui ne savent plus s'ils veulent devenir Européens, rester Français, être à la fois Français et Européens, ou n'être plus rien du tout.
A ceux qui admirent, sans réserve aucune, les institutions de la Ve République.
A ceux qui croient que, parce que la nation est souveraine, le parti au pouvoir doit être souverain.
A ceux qui croient que, face à l'Etat, ils peuvent demeurer libres en restant seuls.
A ceux qui ne voient pas comment l'on pourrait à la fois respecter la dignité de tous les hommes et sauvegarder la personnalité de la France.
A ceux qui ne sont pas convaincus des vertus de la tolérance.
A ceux qui croient que la société française est déjà bien assez libre et qu'il faut refermer la " parenthèse libérale ".
A ceux qui croient que c'est à la collectivité seule d'assurer la justice, et que, pour y parvenir, elle doit sans trêve alourdir le poids qui pèse sur les individus et aggraver leur dépendance.
A ceux qui ne rêvent pas assez, qui croient qu'il est impossible de créer une autre société où la dignité de chacun soit mieux reconnue.
A ceux qui craignent que la France n'ait plus rien à dire au monde. -
Le pouvoir ne se partage pas : Conversations avec François Mitterrand
Edouard Balladur
- Fayard
- Documents
- 16 Septembre 2009
- 9782213654058
De 1993 à 1995, François Mitterrand, président de la République, et Edouard Balladur, Premier ministre, ont eu ensemble de très nombreuses conversations. Celles-ci, rapportées pour la première fois, permettent de comprendre comment, dans une situation exceptionnelle et incommode de partage du pouvoir, fut assurée la direction de l'État, quels furent les ressorts de l'action gouvernementale, l'explication du comportement de ses différents acteurs. Conscients de leurs divergences, les deux interlocuteurs tantôt se ménagent, tantôt s'opposent. Ils collaborent lorsque l'intérêt du pays l'exige sans oublier jamais qui ils sont ni ce qu'ils veulent.
Ces conversations révèlent les relations personnelles entre deux hommes qui, placés à la tête du pays, étaient de convictions et d'intérêts opposés. La complexité de ces relations où la méfiance alterne avec la confiance, où les arrière-pensées affleurent à la surface des propos, éclaire un pan de notre histoire récente. -
Grandeur, déclin et destin de la Ve République ; un dialogue
Edouard Balladur, Alain Duhamel
- Éditions de l'Observatoire
- 13 Septembre 2017
- 9791032900857
Édouard Balladur a été un acteur majeur de la Ve République. Alain Duhamel a observé et rencontré tous ceux qui ont fait son Histoire. Dans cet échange de vues, ils retracent soixante ans de vie politique pour finalement répondre à cette question : le régime politique pensé par de Gaulle est-il encore porteur d'espoirs ?
« Depuis 1958, la Ve République tranche et concilie la réalité d'un exécutif fort et d'une démocratie de plus en plus exigeante. La voici menacée de décadence. Peut-elle y faire face ? Le phénomène Macron en esquisse-t-il une réponse ? Rebat-il les cartes ? À quoi va ressembler la France qui vient ? »
Alain DUHAMEL
« La Ve République a eu de grands moments. Depuis, elle a décliné, connu l'instabilité politique, l'inefficacité des gouvernements. L'avenir impose à la France de profondes réformes, le renforcement de l'Europe mais aussi le devoir d'assurer la permanence de la nation. La nécessité d'un pouvoir fort justifie la Ve République. »
Édouard BALLADUR