« Doubles, pseudos et caméléons », voilà le titre du dossier spécial que propose Nuit blanche à l'occasion de la 5e édition du festival Québec en toutes lettres. On s'intéresse à la fabrication d'identités fictives dans l'histoire littéraire, notamment au caméléonesque Romain Gary, mais aussi aux thèmes du double et de la réinvention de soi chez nos contemporains écrivains. Hors dossier, Laurent Laplante commente le premier tome des Chroniques politiques de René Lévesque; Paul Renard tire de l'oubli André Obey (1892-1975), auteur de quatre romans, dont Le joueur de triangle; et David Lonergan nous fait découvrir l'oeuvre de l'Acadien Claude Le Bouthillier.
Paru le même jour que la tuerie de Charlie Hebdo, Soumission de Michel Houellebecq a fait couler beaucoup d'encre. Si l'écrivain « n'est pas un bon romancier », il est néanmoins « un penseur d'une rare efficacité » ayant « le don d'illustrer, de vulgariser les malaises de notre temps » nous dit François Ouellet qui a analysé l'ouvrage pour nous. En complément, Marie-Ève Pilote se penche sur Houellebecq économiste, un essai de Bernard Maris paru fin 2014 dénonçant l'économie comme idéologie et montrant les « vertus éclairantes de la littérature ». En entrevue, la romancière et professeure au collégial Roxanne Bouchard (en une), qui s'évertue à faire tomber ses étudiants en amour avec la littérature québécoise. Denise Bombardier, aussi interviewée pour ce numéro, nous fait découvrir son Dictionnaire amoureux du Québec.
Que VLB adore fréquenter les habitués des sommets, la preuve en est établie. Nietzsche faisait antichambre en attendant son tour. Laurent Laplante nous livre ses commentaires de lecture sur ce « non-livre » de près de 1400 pages dans lequel VLB déploie une liberté créatrice quasi-totale, fusionnant fiction et réalité, abolissant l'autobiographie connue pour retoucher le récit de son parcours et usant d'un humour qui ne doit rien à Zarathoustra. Le dossier de cette édition porte sur les romans et les essais témoignant des grands conflits de l'Histoire, de la Première Guerre mondiale à la guerre au terrorisme et au djihadisme, en passant par le nazisme. Ailleurs dans la revue, la chronique consacrée aux écrivains franco-canadiens dresse le portrait du franco-manitobain J.R. Léveillé, auteur d'une trentaine d'oeuvres diversifiées et exigeantes, et Diane Vincent nous parle de Dante, son écrivain jamais lu.
Ce numéro fait place à Gérard Leblanc, figure marquante de l'Acadie moderne et dont l'oeuvre, dix ans après sa mort, reste plus que jamais vivante. Ayant consacré tout son temps à l'écriture, à la sienne et à celle des auteurs des éditions Perce-Neige de Moncton, il a contribué à l'émergence d'une parole originale, propre à l'Acadie. Cette édition nous fait aussi découvrir le troublant parcours de l'écrivaine sicilienne Goliarda Sapienza (en couverture), nous offre une entrevue avec le romancier Gilles Jobidon, dont vient de paraître La petite B, et pose un regard renouvelé sur le « poète militant » Aragon. Les critiques du premier roman de Dominique Scali, À la recherche de New Babylon, finaliste au prix du Gouverneur général, de la trilogie MaddAddam de Margaret Atwood et du travail de Janine Tessier dans Les rescapés de Berlin sont aussi au sommaire.
La Société littéraire de Laval publie, avec ce numéro 92, le dernier de Brèves littéraires. C'est une mue, pas une mort, car la revue renaîtra en juin 2016 sous un nouveau nom : Entrevous. Ce dernier numéro présente un dossier dont le thème est Bestiaire. Cette piste des animaux s'est avérée fructueuse, avec des contributions qui explorent plusieurs genres littéraires : poésie, prose poétique, nouvelle, fable... Outre ce dossier, cette édition rapporte l'essentiel d'un café littéraire où la poète, romancière, dramaturge et professeure Louise Dupré a présenté une conférence sur sa perception de l'écriture et ses procédés de création. Le plus récent projet de médiation culturelle de la SLL, Papiers de soi, est aussi présenté des ces pages. Il a permis à quinze ainés de faire revivre, en mots et en images, des souvenirs heureux. Finalement, la section Recensions inclut cinquante-cinq publications individuelles ou collectives des membres de la Société littéraire de Laval.
« Grâce au livre, un peuple prend possession de son cheminement », écrit Laurent Laplante en ouverture du dossier « Un peuple et son rêve ». À travers une sélection d'ouvrages, dont certains sont parus dans la foulée du vingtième anniversaire du référendum de 1995, Nuit blanche recense les avancées, les défis, les gloires et les défaites d'un projet pour l'heure inachevé. En couverture, Hérménégilde Chiasson, surtout connu au Québec comme poète, comme ancien lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick ou encore pour ses créations en arts visuels. Mais c'est l'itinéraire du Chiasson dramaturge (Des nouvelles de Copenhague, Le Christ est apparu au Gun Club, Aliénor...) que ce numéro nous propose de parcourir.
Nouvelle revue publiée par la Société littéraire de Laval, Entrevous qui prend la relève de Brèves littéraires, propose bien des découvertes selon une ligne éditoriale en trois volets : les oeuvres multidisciplinaires intégrant le littéraire, l'inscription de la littérature dans les espaces publics et les processus de création littéraire. Le sous-titre, « littérature organique », est à l'image du but visé : non pas seulement publier des textes au sens classique du terme, mais plutôt favoriser l'interdisciplinarité. Dans les mots mêmes de Danielle Shelton, directrice artistique de la publication : « Entrevous postule que la littérature est partout, dans toutes sortes de manifestations de la créativité, seule ou accompagnée, et qu'elle est utile au quotidien parce qu'elle nourrit ». Au menu de ce premier numéro, une mini-enquête sur le genre populaire de l'autofiction, un jeu littéraire, des extraits de récitals de poésie, des mises en rapport avec les autres arts et des rencontres avec des auteurs.
La revue Entrevous, sous-titrée de « littérature organique » pose, pour son deuxième numéro, une question : « Qui es-tu? ». Qui es-tu auteur, qui es-tu lecteur, qui es-tu créateur? Sûrement une espèce assez commune d'animal polymorphe... plusieurs jeux littéraires permettront de le débusquer. Vous retrouverez tout d'abord le résultat du premier Troc-paroles, laboratoire initié par la Société littéraire de Laval, où diverses techniques de création sont expérimentées - cette fois-ci, inventer à partir de dix objets hétéroclites sélectionnés par Leslie Piché. Ensuite, le Marché des mots nous propose trois écrits inédits (parfois accompagnés d'images) signés Jeanne Delta, Claude Drouin et Diane Landry. La rubrique « Dans la tête de... » nous invite chez Patrick Coppens et à un jeu de métamorphoses littéraires collectif. Des rendez-vous multidisciplinaires avec Élise Turcotte (écrivain), Daniel Sylvestre (illustrateur) et Monique Joachim (poète et violoncelliste) complètent une publication particulièrement ludique et interactive.
Pour le troisième numéro de sa publication, Entrevous fait un premier bilan et inaugure le nouveau sous-titre de « revue d'arts littéraires ». Au sommaire : cinq sections et de très nombreuses contributions. Premièrement, le Troc-paroles, laboratoire créatif où sont expérimentées diverses techniques d'écriture - vingt auteurs nous partagent le fruit d'activités organisées par la Société littéraire de Laval. Une seconde section mettra en rapport les mots et les images de trois poétesses. Après l'autofiction et le potluck littéraire, Entrevous poursuit dans la stimulation de la créativité par la contrainte et se livre à l'art du pastiche (de Vincent Delerm, Jun'ichiro Tanizaki ou encore Jean de la Fontaine). Une section dédiée aux lieux de mémoire relate l'inauguration de la place Anne-Marie-Alonzo. Finalement, la littérature est partout, au cinéma (Le Violon rouge), au concert, à l'opéra et au théâtre : c'est ce que nous prouve une dernière section toute en interdisciplinarité.
Le plus récent numéro d'Entrevous se décline en six sections. 1. Laboratoire de création littéraire Troc-paroles, qui présente les meilleurs textes de deux ateliers de création des Journées de la culture. 2. Interprétation vs Intention, qui met en jeu un poème inédit. 3. Marché des mots, où poème et haïku sont accompagnés de leur processus de création. 4. Mots sur image, où une artiste multidisciplinaire amalgame ses photographies d'art thématiques et sa poésie. 5. Rendez-vous avec..., qui présente treize écrivains venus d'ailleurs pour la Semaine des rencontres interculturelles. 6. La littérature est partout, où poésie et prose poétique s'immiscent dans un récital de chansons et deux concerts, l'un symphonique, l'autre de chambre.
Le huitième numéro de la revue Entrevous se décline en sept sections. 1. «Laboratoire de création littéraire Troc-paroles», qui publie six créations littéraires ou amalgames «Mots sur images», sur le thème Rencontre du troisième type; six poèmes lauréats d'un deuxième concours «Mots sur image», inspirés par des dessins d'un artiste lavallois. 2. «Marché des mots», où la nouvelle choisie est accompagnée d'une photographie de l'auteur et de son processus de création. 3. «Interprétation vs Intention», qui met au jeu un poème inédit. 4. « Rendez-vous avec... : le romancier lauréat du Prix Marie-Claire-Blais; la poète lavalloise de la Fête nationale des Québécois; une youtubeuse et poète de la relève; un écrivain académicien; une créatrice de livres d'artistes. 5. «Dans la tête de...», qui dévoile l'écriture de deux boursiers de la Fondation de soutien aux arts de Laval. 6. «La littérature est partout» : à l'opéra, dans les chansons classiques et populaires, au cinéma et au théâtre. 7. «Lieu de mémoire littéraire» : hommage à un dramaturge québécois, dans une chapelle désacralisée.
Création littéraire lors d'activités produites par la Société littéraire de Laval. Textes finalistes de Laval au concours intercollégial de poésie. Textes des poètes invités et des lauréats du micro ouvert Gens de paroles. Textes et recensions de publications littéraires des membres. Notices de l'artiste de la couverture, France Trudel, de l'artiste de l'exposition multidisciplinaire «La femme sous la couronne», Danielle Shelton, et des auteurs.
Multiples, les figures du père et de la mère traversent ce numéro. Recommencements d'Hélène Dorion, Le feu de mon père de Michael Delisle et C'est le coeur qui meurt en dernier de Robert Lalonde font partie des oeuvres analysées dans cette édition qui interrogent la thématique de la filiation et du poids de l'héritage familial. Puis, un portrait du poète franco-ontarien Éric Charlebois, lui aussi fortement préoccupé par les thèmes de l'enfance et de la filiation, est signé par Catherine Voyer-Léger. Ailleurs dans la revue, l'écrivaine, poète et essayiste France Théoret (en couverture) évoque sa « Généalogie littéraire » dans la rubrique « Le livre jamais lu » et commente ses entretiens avec Louky Bersianik réalisés en 2006 et récemment publiés.