Peinture / Arts graphiques
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Guillaume Apollinaire et de neuf reproductions hors-texte. Sous-titré "Méditations esthétiques", cet essai publié en 1913, tout empreint du lyrisme propre au poète, se compose deux parties: la première, "Sur la peinture", constitue une introduction d'ordre général à la seconde, "Peintres nouveaux", dans laquelle l'auteur d'"Alcools" analyse les oeuvres de neuf peintres représentatifs du cubisme alors naissant: Pablo Picasso, Georges Braque, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Juan Gris, Marie Laurencin, Fernand Léger, Francis Picabia, Marcel Duchamp, et un sculpteur: Duchamp-Villon. C'est la première tentative pour définir les caractères propres au jeune mouvement cubiste: son esprit, son ambition, sa nécessité historique. Pour Apollinaire, le cubisme n'impose pas de sujet, il n'imite pas la nature, il ne cherche pas à plaire. Réfutant l'accusation de nourrir des préoccupations géométriques, il en appelle à la sensibilité des Grecs devant la beauté d'un simple trait sans signification usuelle, et estime que les figures géométriques sont aux arts plastiques ce que la grammaire est à l'art d'écrire, les peintres du XXe siècle étant naturellement amenés à se préoccuper des mesures de l'étendue et de rejoindre ainsi les perspectives ouvertes par la géométrie non-euclidienne. Pour lui, les grands artistes ont pour fonction sociale de renouveler sans cesse l'apparence que revêt la nature aux yeux des hommes et de déterminer ainsi la figure de leur époque, celle-ci étant en l'occurence plus cérébrale que sensuelle. Récusant aussi l'accusation de "mystification" lancée contre les nouveaux peintres, il trace un historique du cubisme, de ses origines jusqu'aux expositions de 1912, faisant preuve pour l'époque d'une surprenante pénétration dans l'analyse des oeuvres et exaltant notamment celle de Pablo Picasso, qu'il évoque à la fois comme homme et comme peintre. "Les Peintres cubistes" d'Apollinaire contribua grandement à l'essor du mouvement cubiste dans l'histoire de l'art moderne.
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Ouvrage-clé de la révolution esthétique dont Apollinaire fut l'un des chefs de file, ce livre de combat lançait un défi dans la bataille qui allait bouleverser l'art du vingtième siècle. On trouve dans cet ouvrage l'information la plus sûre et la plus intéressante que Marie Laurencin, compagne à l'époque de Guillaume Apollinaire, et sur Picasso et Braque. Les ooeuvres et les personnaliés de Fernand Léger, Marcel Duchamp, Juan Gris et d'autres artistes liés au même mouvement de reconstruction des formes sont également étudiées.
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La relation des poètes aux peintres est complexe: certes pas un artiste d'un côté, et un artisan du langage à son service de l'autre.
Les peintres qui bousculent la règle du jeu (et quelle période plus riche et plus sismique que ce tout début du XXe siècle, avec Picasso, Braque, Juan Gris, Léger, Duchamp...) provoquent d'abord le refus des bien-pensants. Il s'agit pour la langue de venir justifier cette rupture, analyser ce défi neuf à la beauté.
Mais les poètes sont des silencieux, loin de la reconnaissance publique des premiers. La novation radicale d'Alcools est contemporaine de ces textes : comme Baudelaire dans ses textes sur Constant Guys ou Delacroix, comme Ponge dans son Atelier contemporain, il s'agit aussi, pour le poète, de définir les règles neuves qui valent pour son langage.
Et cela touche à la représentation, à l'organisation du tebleau. Cela touche à la singularité des êtres (merveilleuse et étrange figure du Dounaier Rousseau quand il surgit dans ces pages, ou la capacité à reconnaître ce qui germe chez Duchamp).
Dans ces deux textes, Sur la peinture, et Peintres nouveaux, plus tard rassemblés parmi les Méditations esthétiques, Apollinaire nous donne une leçon concernant la rupture même, pour l'art, et pour la société.
Et c'est un bonheur qui résonne loin au-delà des peintres que - le tout premier - il reconnaît et analyse.
FB -
Le cubisme
Guillaume Apollinaire, Dorothea Eimert
- Parkstone International
- Art of Century
- 9 Mai 2014
- 9781783103652
Les Demoiselles d'Avignon : cinq jeunes femmes qui marquèrent à jamais l'art moderne.
Par ces visages vus à la fois de face et de profil, par ces corps anguleux dans lesquels les voluptueuses formes féminines ont disparu au profit de lignes asymétriques, Picasso révolutionna toute l'histoire de la peinture. Le cubisme naquit ainsi en 1907.
En transformant les formes naturelles en cylindres et en cubes, les peintres cubistes comme Juan Gris ou Robert Delaunay, entraînés par Braque et Picasso, imposèrent une nouvelle vision du monde, en opposition totale avec les principes des impressionnistes. Largement diffusé en Europe, le cubisme se développa rapidement en phases successives, lesquelles menèrent l'histoire de l'art à toute la richesse du XXe siècle : du Futurisme de Boccioni à l'Abstraction de Kandinsky, du Suprématisme de Malevitch au Constructivisme de Tatline.
En associant le texte fondateur de Guillaume Apollinaire à l'étude du Dr Eimert, cet ouvrage offre une nouvelle interprétation de ce moment crucial pour la modernité et permet de redécouvrir, au travers de leurs biographies, les principaux représentants du mouvement.