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George Brummell, dandy, saint et martyr
Henri Rey-Flaud
- PUF
- Hors collection
- 8 Février 2023
- 9782130838357
George Brummell, prince des dandys, ne doit pas être confondu avec tous les épigones qui ont usurpé et dévalué ce titre. L'envers des élégants qui rivalisent entre eux par la coupe ou la richesse de leurs parures, le dandysme selon Brummell est un art du dépouillement, déjà illustré, en d'autres temps, par la peinture et la sagesse orientales. À ce titre, il s'oppose radicalement à toutes les formes d'excentricité, incarnées par Barbey d'Aurevilly, biographe de Brummell, et, à l'occasion, par Baudelaire. Il introduit ainsi une forme inédite d'harmonie fondée sur la négativité, par où il rejoint l'esthétique des troubadours ou de Mallarmé. Par là, il présente dans le monde le modèle d'un homme sans qualités, bien fait pour déstabiliser les lords et les ladies de la cour du régent. Il parachève son personnage par la pratique d'un humour assassin dont chaque trait détient une perle de la pensée, pour peu que soit dégagée la « substantifique moëlle » qu'il recèle, à quoi échouèrent jusqu'ici ses différents critiques. Si Brummell a exercé pendant vingt ans une souveraineté absolue dans tous les salons d'Europe, c'est qu'il introduisait, à travers son déni de la mode, une subversion de tous les idéaux et de toutes les valeurs de l'ancien monde, pour quoi il fut plusieurs fois comparé à Napoléon par ses contemporains. Un point toutefois est resté ignoré des historiens, c'est que cette action destructrice impliquait la propre disparition de son auteur, ce qu'il accomplit lui-même par sa ruine financière préméditée, sa disgrâce provoquée auprès du régent, son exil en France enfin où il va connaître la misère, la prison pour dettes, la folie et la mort, annonçant par là le destin d'un autre personnage, Oscar Wilde, son seul héritier, qui, après avoir connu une gloire pareille à la sienne, parcourra le même chemin de croix, au terme duquel il éprouvera, comme Brummell, une même apothéose.
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La France s'éteint, l'islam s'embrase... ; réflexions sur un malaise
Henri Rey-Flaud
- PUF
- Hors collection
- 2 Septembre 2020
- 9782130825418
En France, les promoteurs du multiculturalisme imputent les tensions avec la communauté d'origine et de culture musulmane à une « islamophobie » qui serait comme le reliquat des conflits coloniaux. Or, il y a longtemps qu'en France, les guerres de religion n'ont plus cours. Derrière les drames suscités par les attentats terroristes, derrières les exaspérations des uns et des autres, le ressort de l'antagonisme entre l'Islam et le monde judéo-chrétien n'est pas d'abord de nature religieuse et politique. C'est dans une strate spirituelle plus profonde qu'il faut chercher la raison de cette antinomie : il s'agit de ce que les philosophes, avec Hegel, ont appelé les « moeurs », qui encadrent et commandent les conduites et les activités de l'existence, et qui règlent en particulier les relations entre hommes et femmes et parents et enfants. Elles sont ce pour quoi une personne reconnaît comme son semblable celui qui partage ses moeurs et que lui apparaît comme un étranger celui qui lui donne à voir des moeurs inconnues qui le dérangent, l'inquiètent ou l'horrifient. Tout l'intérêt de cet ouvrage est de procéder à un inventaire rigoureux de ces oppositions de moeurs, impensées et inconscientes, car c'est certainement par une connaissance plus approfondie d'elle-même que la société française, et sans doute européenne, pourra sortir par le haut de cet antagonisme mortifère. C'est la conviction de l'auteur, qui estime, à la suite de Claudel, que le pire n'est pas toujours sûr.
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La névrose courtoise
Henri Rey-Flaud
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Bibliothèque des Analytica
- 3 Décembre 2018
- 9791036907128
C'est le philologue Gaston Paris qui inventa, vers 1880, l'expression amour courtois pour désigner l'érotique révélée par les littératures des XIIe et XIIIe siècles. Érotique marquée par le respect pour la dame et une savante élaboration du désir masculin - premier « art d'aimer », crut-on, de l'Occident émergeant de son long voyage au bout de la nuit. On a voulu voir dans la fin'amor des troubadours le fin du fin de l'amour, au risque de méconnaître que cet art d'aimer était en vérité une technique subtile de ne pas aimer. La permanence de la courtoisie atteste qu'elle n'est pas l'accident d'une culture. Aussi convenait-il de rechercher l'âme de ces textes. Surprise de cette enquête : la clef de l'amour élaboré dans la « chambre des dames » au XIIIe siècle est délivrée au début du nôtre sur un divan de Vienne où Freud reçoit d'un jeune juriste le récit de l'étrange attachement qui le lie à « une dame qu'il vénère mais n'aime pas vraiment ». Le Journal de l'Homme aux rats se découvre comme une autre page éblouissante de l'érotique courtoise marquant la place incontournable de la transgression dans le devenir de l'homme.
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Pour une dramaturgie du Moyen Âge
Henri Rey-Flaud
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Littératures modernes
- 31 Décembre 2015
- 9782130677482
Le théâtre a été, trop souvent, confondu avec un genre littéraire. Pour prépondérant que soit le texte, il convient de ne pas oublier que le théâtre est avant tout la scène où se jouent toutes les relations imaginaires de l'homme. Chaque société a inventé son théâtre. Ce système régi par ses lois, cohérent et clos, c'est la dramaturgie, au sens propre l'élaboration du drame. Mais aucun système ne se réduit à un autre. C'était donc s'engager dans une impasse que de chercher dans la dramaturgie médiévale la survivance du drame antique ou l'ébauche du théâtre moderne. En fait, cette dramaturgie élaborée et épanouie sur près de cinq siècles, est une des pièces maîtresses d'une civilisation et d'une littérature dont on commence à peine à reconnaître la cohérence et l'importance. La présente étude, centrée sur oeuvre maîtresse du théâtre médiéval, se propose d'esquisser cette dramaturgie qui, du douzième au seizième siècle, a mis en scène à travers toute l'Europe l'aventure humaine, jouant les désirs et les peurs, les affres et les rêves d'une société, pour nous tout à la fois présente et perdue. Dramaturgie exceptionnelle, traitant l'espace et le temps sur un mode inouï de l'homme moderne, abolissant las frontières raisonnables du comique et du tragique, où la grâce, envers christique de la fatalité, joue sa partie dans le sublime et la dérision. Ivre de liberté, le théâtre du Moyen Âge, dans le champ clos d'une aire fermée par le cercle des spectateurs, s'offre comme la scène exemplaire où se jouent l'aventure d'une société et la condition humaine. Voilà pourquoi, au Moyen Âge, le maître mot pour désigner le théâtre est celui de jeu, exemplairement illustré par le Jeu de saint Nicolas.
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Les paradoxes de l'autisme
Henri Rey-Flaud, Jean-daniel Causse
- Eres
- érès poche - INEDIT - Psychanalyse
- 28 Novembre 2012
- 9782749231259
Dans un temps qui est celui du culte de la performance, de la rentabilité, de la marchandisation extrême, le sujet autiste atteste, d'une manière peut-être exemplaire, en étant là sans y être, le « pour rien » de chaque existence, l'inutile et le non-évaluable. C'est pourquoi, il nous interroge - lui qui ne pose aucune question - sur ce qui constitue un monde humanisé, donc un monde tout simplement. Cet ouvrage porte son attention, non sur l'autisme comme objet de savoir, mais sur les enfants autistes qui, retirés dans un autre monde, sont des sujets qu'il faut pouvoir comprendre pour dresser quelques passerelles entre eux et nous. Jean-Daniel Causse est professeur à l'université Paul-Valéry Montpellier III où il dirige le département de psychanalyse. Henri Rey-Flaud, psychanalyste, est professeur émérite en littérature et en psychanalyse de l'université Paul-Valéry Montpellier III.
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La pulsion de mort entre psychanalyse et philosophie
Michel Plon, Henri Rey-Flaud
- Eres
- Psychanalyse (Hors collection)
- 26 Novembre 2012
- 9782749226552
A l'heure des attentats terroristes et des répressions sauvages auxquelles ils donnent lieu, à l'heure des déchaînements de violence dans les cités perpétrés par des jeunes qui ont la haine , la notion freudienne de Pulsion de mort est plus que jamais d'actualité. Y a-t-il au fond de l'homme une pulsion, irréductible, à l'agression, au meurtre, à la destruction ? Comment la société peut-elle alors réagir s'il apparaissait que cette tendance démoniaque soit inscrite dans la nature de l'individu ? La prise en compte de la pulsion de vie antinomique, présentée par Freud comme solidaire de la première, peut permettre de répondre à cette question, en établissant que chacun de nous est soumis en réalité à ces deux instincts qui se sont trouvés à un moment liés . En cas de dénouage de ces deux éléments, la pulsion de mort se déchaîne, donnant alors le tableau que nous connaissons des attentats suicides ou de la violence des cités. Cet ouvrage rend compte des Journées de Castries (organisées sous l'égide du CRL Languedoc-Roussillon) qui rassemblent depuis quatre ans des philosophes, des psychanalystes, des représentants d'autres disciplines pour traiter d'une question fondamentale en rapport direct avec l'actualité. Michel Plon, psychanalyste (Paris), rédacteur à la Quinzaine littéraire, membre du comité de rédaction d'Essaim ; Henri Rey-Flaud, psychanalyste, professeur à l'université (Montpellier).