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L'enfant qui s'est arrêté au seuil du langage ; comprendre l'autisme
Henri Rey-Flaud
- Flammarion
- Champs
- 13 Octobre 2010
- 9782081254763
L'autisme n'est pas un déficit mental irréversible. Les observations les plus récentes des cliniciens ont permis à l'auteur d'établir que les autistes sont arrêtés au stade primordial de la vie, dominé par les sensations, stade où déferlent en permanence sur le nourrisson des flots d'excitations anarchiques et insensés.
Pour émerger de cet état primitif et accéder à l'espace plus élaboré des perceptions, l'autiste attend seulement d'être relancé dans la dynamique du langage à laquelle les autres enfants sont introduits spontanément, sans difficultés majeures.
Le défaut de communication, expression la plus manifeste de l'enfermement de l'autiste, révèle alors qu'il peut être corrigé et le contact avec l'entourage restauré. Mais il faut pour cela avoir reconnu la nature des processus psychiques qui régissent normalement les premiers échanges entre le nourrisson et les parents, afin d'identifier le type de court-circuit qui, à un moment donné, a coupé l'enfant de la possibilité du partage.
Redonner leur sens aux conduites aberrantes et souvent rebutantes des enfants autistes et, à partir de là, comprendre pourquoi ils ont échoué dans la relation vitale à autrui est aujourd'hui l'approche la plus respectueuse des sujets prisonniers de cette condition douloureuse, en même temps que la seule véritablement susceptible de les réintégrer dans la communauté humaine. -
Sortir de l'autisme ; parents, ces vérités qu'on vous cache
Henri Rey-Flaud
- Flammarion
- Psychologie, psychanalyse
- 27 Février 2013
- 9782700704358
Quelle prise en charge pour l'enfant autiste ? Les parents, qui bien souvent ne connaissent ni les principes ni les effets des trois approches dominantes de l'autisme, sont tragiquement démunis face à cette question.
Aujourd'hui, le comportementalisme tient le haut du pavé. Avec lui, on espère obtenir - et on obtient quelquefois - une adaptation minimale à l'espace social ordinaire : prise des repas, hygiène corporelle, utilisation des transports, conduite dans les lieux publics. Mais au prix de quelle violence ? de quelle dénaturation de l'enfant ? À l'inverse, le « non-agir » initié dans les Cévennes, il y a près d'un demi-siècle, par Fernand Deligny défend l'idée que les autistes, représentants d'une humanité primitive, doivent être, comme les peuples premiers, respectés dans ce qu'ils sont et préservés du monde « civilisé », au risque d'être laissés à leur condition native.
La psychanalyse, repensée, réinventée, libérée des pratiques obsolètes, propose une troisième voie. Substituant une clinique du regard à celle de l'écoute et donnant la priorité à l'accueil et au « tissage » quotidien, elle entreprend d'amener l'autiste non pas à nous mais à lui-même, afin de faire apparaître, à terme, un enfant qui ne soit pas seulement présentable, montrable, mais, comme les autres, « rêvable » par ses parents.
Telle est assurément la sortie de l'autisme - respectueuse de l'enfant - qu'on est en droit d'attendre aujourd'hui.
Création Studio Flammarion Couverture : Photo © iStockphoto / Marcin Pawinski
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Les enfants de l'indicible peur ; nouveau regard sur l'autisme
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- Psychanalyse
- 20 Octobre 2010
- 9782081255319
Ce livre met en lumière un visage inconnu de l'enfant autiste. Si cet enfant n'est jamais entré dans le "monde des gens", c'est qu'il a été frappé d'une indicible peur devant son étrangeté et médusé par sa beauté. Cette révélation rend la figure du petit garçon ou de la petite fille hors du temps et hors d'atteinte tout à coup moins énigmatique.
C'est non seulement cette rencontre manquée avec l'Autre que Henri Rey-Flaud nous fait découvrir, mais encore les stratégies savantes mises en oeuvre par l'enfant pour ne pas être submergé par le réel, ni emporté par la dynamique du langage : ainsi Sarah accrochée à son coquillage-fétiche ou Antonio maniant son miroir, lieu de sa disparition et de sa renaissance. Que ces défenses soient insuffisantes à contenir sa peur, c'est ce dont témoigne la façon qu'il a de murer son regard, sa voix et son corps. Une rétention, quelquefois totale, difficile à soutenir pour les parents. Mais la forteresse dans laquelle il se replie n'est pas vide : un guetteur veille en permanence, attentif à l'Autre redouté et, on ne le sait pas, souvent attendu. Son visage "partagé par le milieu", selon la formule d'un patient, un oeil tourné vers l'intérieur et l'autre vers le monde, exprime cette contradiction. Le lien subtil ainsi maintenu avec la communauté des hommes montre que de telles conduites de retrait ne sont pas l'effet d'une incapacité mais d'un refus résolu qui invalide la mise en cause brutale des parents, avancée par les premiers spécialistes.
L'enfant autiste présente une figure inédite du "non-agir" promu par les sagesses orientales, qui détermine son rapport paradoxal à la "normalité" et montre que la guérison, dans son cas, signifie rompre le charme, lever l'enchantement qui le tient prisonnier. -
L'éloge du rien ; il faut croire quelque chose dans le monde
Henri Rey-Flaud
- Seuil
- Champ Freudien
- 15 Juillet 2021
- 9782021028638
« Il faut croire quelque chose dans le monde », disait Sganarelle à Don Juan : un précepte qui ne relève pas du religieux, mais désigne une nécessité vitale, inhérente à la nature humaine. En cela Molière rejoint Freud qui définit la psyché de l’homme par sa capacité à croire, l’incroyance signant la catastrophe de la psychose. Au-delà des menus objets qui lui donnent sa consistance, la croyance s’adresse à l’Autre en tant que tel, c’est-à-dire à la puissance représentative, chargé de consoler l’homme de la perte du Bien.
Molière, mis à la question par Freud et Lacan, illustre cette fatalité sous les traits de trois figures. Sganarelle, l’hystérique, prêt à faire feu de tout bois pour nourrir sa croyance – en quoi il incarne le bienheureux qui a toujours un petit rien sous la main pour nourrir un désir. Face à lui, Alceste campe l’obsessionnel qui, incapable de prêter foi aux semblants qui tissent la réalité quotidienne, est exclu de la communauté des hommes. Quant à Don Juan, paradigme d’une superbe perversion, sa mé-créance exprime, au-delà de son mépris pour les croyances ordinaires, son refus de faire crédit à l'Autre en tant que tel.
La leçon conjointe de Molière et de Freud reste plus actuelle que jamais en un temps où les croyances « malades » produisent dans le monde un désert mélancolique ou, à l'inverse, une terre brûlée par la flambée des intégrismes.
Henri Rey-Flaud, psychanalyste, est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont « Et Moïse créa les Juifs… ». Le Testament de Freud (Aubier, 2006), L'Enfant qui s'est arrêté au seuil du langage. Comprendre l'autisme (Aubier, 2008). -
Je ne comprends pas de quoi vous me parlez ; pourquoi refusons-nous parfois de reconnaître la réalité ?
Henri Rey-Flaud
- Aubier
- 2 Avril 2014
- 9782700704938
Ce livre renouvelle la représentation psychanalytique du psychisme humain en corrigeant la conception classique, fondée sur le refoulement. Il jette un nouvel éclairage sur les derniers textes de Freud, en dégageant le rôle d'une opération inédite que Kant avait pressentie sous le nom de "mensonge intérieur" et que Lacan allait appeler le "démenti".
Ce processus, peu connu, jusqu'ici réservé à la perversion, produit chez le sujet, à l'économie de tout travail inconscient, un clivage entre sa croyance et la réalité exprimé par la phrase canonique : "Je ne comprends pas de quoi vous me parlez."
Un peu comme si coexistaient chez lui tout à la fois la folie et le bon sens, Don Quichotte et Sancho Panza. Freud, sur l'Acropole d'Athènes, fit l'expérience de ce vécu étrange d'où il tira des conclusions fascinantes qui ébranlèrent les deux piliers fondateurs de sa théorie : le refoulement et l'inconscient.
À la lumière de cas cliniques passionnants, Henri Rey-Flaud nous entraîne au plus profond de la "crypte" obscure où se jouent ces conflits ignorés, et nous montre comment, dans l'histoire contemporaine, les relations humaines ont été affectées par cette aptitude secrète à démentir la réalité lorsque celle-ci vient menacer les enjeux vitaux de l'individu ou de la société.