Edition enrichie de Jacques Noiray comportant les préfaces de Balzac, une introduction à l'oeuvre et un dossier sur le roman.
Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des moeurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion.
Edition enrichie (introduction, notes, dossier de l'oeuvre, chronologie et bibliographie)« J'ai trouvé une idée merveilleuse. Je serai un homme de génie », s'exclame Balzac au moment où il écrit Le Père Goriot. Il venait d'imaginer La Comédie humaine, ce cycle romanesque dans lequel les mêmes personnages réapparaissent d'un roman à l'autre. Il venait de créer un monde, le monde balzacien.
Les plus beaux romans, dit André Maurois, sont des romans d'apprentissage. Les illusions de la jeunesse s'y heurtent au monde féroce et pourtant plein de délices. L' amour devient coquetterie, la vertu s'achète, l'argent ruine tout. Seule la passion balzacienne, ici l'amour paternel, résiste, dévorante et implacable. Le Père Goriot est la clef de voûte d'une oeuvre géniale.
Edition de Stéphane Vachon.
Edition enrichie (Introduction, notes, dossier sur l'oeuvre et bibliographie)« Tout est grand dans ce célèbre roman, sans que rien ne bouge. Eugénie est une sorte de sainte selon l'homme, toujours fidèle à une même pensée, mais toute naturelle. [...] Eugénie est le premier personnage de ce drame d'amour. [...] En Grandet, ce rocheux Grandet, il y a une source de tendresse émouvante, quand il se cache pour voir sa fille à la toilette. [...] Au rebours on trouvera dans Eugénie tous les stratagèmes du coeur, et un vrai courage à affronter le terrible homme aux gants de cuir. On a tout dit sur Grandet. On a moins remarqué ce mot de reine, lorsque Eugénie se trouve maîtresse d'une immense fortune et assiégée d'intrigues. Elle répond :
« Nous verrons cela » comme son père faisait. [...] Ainsi l'âme de Grandet finit par être sauvée. Balzac laboure la terre. »
Alain, Propos sur Balzac.
Présentation et notes de Martine Reid.
Edition enrichie (Introduction, notes, commentaires et dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Enfant trouvé, fasciné par la carrière des armes, Hyacinthe dit Chabert s'est illustré aux premiers rangs de la Grande Armée. Laissé pour mort à Eylau, puis miraculeusement sauvé, il tentera quelques années plus tard de retrouver sa place dans une France bourgeoise qui veut oublier ses héros, auprès d'une femme qui lui doit tout, qui l-a dépouillé et qui le rejette.
Nul destin, peut-être, n'éclaire mieux que le sien l'envers de la «comédie humaine», dans cette tragédie domestique doublée d'un drame social où le sublime côtoie constamment le sordide.
Nous n'oublierons jamais l'entrée pitoyable de Chabert à l'étude Derville éclairée au gaz le matin, avec le déjeuner, réchauffé sur la cheminée, des clercs, des clercs rieurs, insolents et clabaudeurs, Chabert avec ses rides blanches, son vieux carrick, Chabert méprisé, aliéné de cette patrie et de cette femme qu'il continue à aimer, dénoncé de cette société où, bien qu'enfant trouvé, il s'était, si difficilement, fait un nom... Chabert a sa place dans toutes les mémoires, à côté du cousin Pons et du père Goriot, et sur le même rang.
Le Colonel Chabert, admirable histoire de revenant.
Paul Morand.
Edition de Stéphane Vachon.
Edition enrichie (Introduction, notes et bibliographie)Un jeune aristocrate désargenté et désespéré, Raphaël de Valentin, reçoit d'un vieil antiquaire une peau d'onagre miraculeuse et maléfique : elle satisfait tous ses désirs, mais sa superficie, liée par un charme mystérieux à la durée de la vie de son possesseur, rétrécit à chaque souhait exaucé. Raphaël, qui rêvait de conquérir le monde, découvre ainsi, au prix de sa propre existence, que « Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit ». Seul face à sa mort, dont il peut chaque jour calculer l'échéance, il délaisse la société des hommes, renonce à la jouissance du monde : en vain, même l'amour pur et partagé ne pourra le sauver.
Dans le décor très réaliste des années 1830, La Peau de chagrin plonge le lecteur dans un univers proprement fantastique, un univers de l'étrange qui illustre l'une des théories philosophiques fondamentales de l'oeuvre balzacienne : l'énergie vitale.
Introduction et notes de Jacques Martineau.
Édition enrichie (Présentation, notes et bibliographie)A Paris, au début du xviie siècle, trois peintres devisent de leur art. L'un est un jeune inconnu, promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste officiel de feu le roi Henri IV, est, lui, dans la plénitude de son talent et au faîte de la renommée. Le troisième, maître Frenhofer, personnage plein de mystère qui a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons, met la dernière main dans le plus grand secret à un bien mystérieux «chef-d'oeuvre». Il faudra que Gillette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal cherché en vain depuis des années, soit admise dans l'atelier du peintre pour que, y pénétrant derrière elle, Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret. Et cette découverte les plongera dans la stupéfaction.
Ce «conte fantastique» à la manière d'Hoffmann est aussi une méditation sur le pouvoir de l'esprit dans le domaine de l'art. Il prend naturellement sa place parmi les Etudes philosophiques de La Comédie humaine.
Jeune orpheline, Pierrette est confiée à des cousins à Provins. Jaloux de sa beauté, de sa fraîcheur, de sa gentillesse, ils vont se révéler de véritables Thénardier... La traitant comme leur esclave domestique, ces deux vieux célibataires aigris lui font vivre un enfer. Martyrisée, emportée par le tourbillon d'intrigues matrimoniales et politiques qui la dépassent, injustement soupçonnée, la jeune fille se retrouve enserrée par la mécanique implacable du destin.
Dans ce court roman paru en 1840, le plus sombre de La Comédie humaine, Balzac illustre ses thèmes de prédilection : la bêtise, la mesquinerie, l'avarice... incarnées par la figure du célibataire, qu'il condamne comme improductif et inutile à la société (et qu'il mettra à nouveau en scène dans Le Cousin Pons et La Cousine Bette).
Petit chef-d'oeuvre oublié, ce roman révèle une magnifique héroïne balzacienne. Telle Eugénie Grandet, Pierrette, "une des plus touchantes victimes des passions infâmes et des factions", connaîtra le supplice de l'innocence livrée aux corruptions de la nature humaine et de la société.
Édition de 1995, mise à jour en 2021.
Édition enrichie (Introduction, notes, appendice, commentaires sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)« Les femmes les plus vertueuses ont en elles quelque chose qui n'est jamais chaste. » Cette remarque de Balzac peut s'appliquer à Mme de Mortsauf, lys blanc et pavot rouge. Félix de Vandenesse souffre de la réserve d'Henriette de Mortsauf à qui il voue depuis son adolescence un amour total ; il tue pourtant cette femme en l'idéalisant, en lui imposant une pureté contre laquelle elle se révolte au moment de son agonie. Le Lys dans la vallée est le roman des désirs qui se croisent et des lettres qui ne parviennent pas à créer un véritable échange.
Dans une longue confession épistolaire - qui constitue la plus grande partie du roman - destinée à sa fiancée Natalie, Félix fait le récit de cet amour. L'ironique réponse de Natalie consacrera la rupture des fiançailles.
Le Lys dans la vallée est le roman de toutes les ambiguïtés. La blanche Henriette est aussi un stratège politique machiavélique qui apprend à Félix l'art du pouvoir. Alors qu'elle est monarchiste et légitimiste, elle ne peut s'empêcher d'admirer Napoléon. Roman écrit sous la Monarchie de Juillet, par un auteur qui prône une réforme de l'aristocratie tout en la défendant, Le Lys dans la vallée laisse entrevoir la critique de la Restauration dans une scène de la vie privée.
Edition de Gisèle Séginger.
Edition enrichie (préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Lorsque Gide découvrit Le Cousin Pons, ce fut, dit-il, "dans le ravissement, dans l'extase, ivre, perdu..."; "... c'est peut-être, de tant de chefs-d'oeuvre de Balzac, celui que je préfère : c'est en tout cas celui que j'ai le plus souvent relu".
Et le livre, en effet, suscite la compassion aussi bien que l'effroi. Quand en 1847 Balzac le fait paraître, il constitue, après La Cousine Bette, le second volet des Parents pauvres où résonne le destin de grands coeurs injuriés. Vieux musicien gourmand, collectionneur d'oeuvres d'art bientôt cerné par la haine des plus vils intrigants d'en haut comme d'en bas, guetté par la mort mais lié à Schumcke d'une indéfectible amitié - un moment le livre eut pour titre Les Deux Musiciens -, le cousin Pons est la figure finalement sublime d'un roman sombre, travaillé par la dérision et l'angoisse, mais que l'humour et la drôlerie éclairent pour en faire également - le mot est de Balzac - une "comédie terrible".
Édition enrichie (Introduction, notes, documents, commentaires sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Lorsque, en 1846, Balzac publie La Cousine Bette, le roman doit constituer avec Le Cousin Pons le diptyque des Parents pauvres, l'unet l'autre accablés d'injures. Mais à la diffé-rence de Pons, qui sera le vieux musicien plein de coeur, dès l'origine La Cousine Bette devait voir la vieille fille disgraciée se venger de ses douleurs, ce qu'elle fera jusqu'à la ruine des siens.
Le premier projet s'est cependant élargi. Non seulement parce que les amours du baron Hulot vieillissant font de La Cousine Bette un roman érotique, et la dénonciation des affairistes dans le Paris de la monarchie de Juillet un roman de l'argent, mais parce que Balzac, renouvelant ses habitudes narratives pour mieux rivaliser avec les feuilletonistes, écrit là un livre d'action - un livre sombre, aussi, et qui n'écarte ni les ressorts ni les rebondissements du roman noir.
Édition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Balzac nous donne, dans Splendeurs et Misères des courtisanes, la véritable image du corps social. En quatre épisodes qui pourraient être un roman-feuilleton, il crée le roman de moeurs le plus impitoyable.
Presque tous les personnages balzaciens sont ici rassemblés : Vautrin, le bagnard, père spirituel de Lucien de Rubempré, que rien n'arrête dans son ascension sociale. Ni le désespoir d'Esther, qui se suicide pour lui, ni les souffrances de Mlle de Grandlieu, sa fiancée.
La justice et la police apparaissent personnifiées par le juge Camusot et le policier Corentin.
Le roman le plus complet, le plus vivant, le plus implacable, le plus puissant de La Comédie humaine.
Préface, commentaires et notes de Roger Pierrot.
Édition de Jean-Yves Tadié.
La femme de trente ans, qui est-elle? Mariée, elle est au sommet de sa vie, car c'est là qu'elle prend sa liberté, c'est-à-dire un amant, ce dont Balzac la félicite, mais que la société punit cruellement. Voici donc l'un des romans les plus engagés de Balzac, dans lequel il dénonce la condition des femmes, mariées à des hommes dont elles découvrent trop tard les défauts, et vieilles déjà à la moitié de leur vie. L'auteur constate l'échec du mariage d'amour et, avec ces enfants nés sans amour, l'échec de la maternité. Cette histoire sombre, où la sexualité joue un rôle étonnamment moderne, est traitée avec une grande liberté de ton : le roman historique croise le roman-feuilleton, et jusqu'aux histoires de pirates. C'est aussi un véritable essai, où la peinture psychologique mène à la revendication politique et sociale. À rebours d'une politique des âges de la vie figée, Balzac montre qu'à tout âge la femme a le droit d'aimer et d'être aimée, même en dehors du mariage, et d'être reconnue par la société pas seulement comme épouse et mère, mais comme femme.
Edition enrichie de Roger Borderie comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Une femme, généreuse et belle comme un ange, soupçonnée d'adultère ; un jeune officier qui se lance dans la plus vaine et maladroite des enquêtes ; un agent de change égaré dans les affres de la passion ; une somme d'argent qu'on n'explique pas ; une société secrète (les Dévorants) dont les membres entendent exercer l'absolutisme de leur bon plaisir ; des duels, des assassinats, des suicides ; une évocation de Vidocq ; le tout sur un fond de ville monstre - Paris - gigantesque théâtre des fièvres de la Restauration : tout Balzac est déjà dans Ferragus qui apparaît comme l'une des étapes essentielles du grand oeuvre, l'un des romans fondateurs de ce qui deviendra La Comédie humaine.
Édition enrichie (Introduction, notes, documents et bibliographie)Drame historique, récit d'aventures, tragédie d'amour, Les Chouans, ou la Bretagne en 1799 forment le prologue de La Comédie humaine. Nous sommes à la veille du 18 Brumaire. Bientôt va sortir des limbes cette société nouvelle que Balzac a pour ambition de peindre. Mais, aux confins de la Bretagne et de la Normandie, c'est encore l'affrontement sans merci des " manants du roi " et des soldats de la République. Sous la conduite d'un chef intrépide et juvénile, le marquis de Montauran, les Chouans pillent, rançonnent et terrorisent les patriotes.
Cinq ans après l'insurrection de la Vendée, cette nouvelle guerre des partisans est une affaire d'Etat. Comment abattre Montauran et disperser ses hordes de pillards insaisissables, vite engloutis par la brume ou les chemins creux du bocage normand, après chaque coup de main ? Le génie ténébreux du meilleur espion de Fouché y suffirait-il s'il n'avait su placer dans son jeu la sublime figure de Marie de Verneuil ? Des douves sanglantes de la Vivetière à la redoute du Nid-aux-Crocs, nous suivons Montauran et ses terribles lieutenants - Marche-à-terre, Pille-miche, Galope-chopine - jusqu'à l'ultime assaut où se jouera leur destin.
Édition enrichie d'Adrien Goetz comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Ce volume rassemble, autour du Chef-d'oeuvre inconnu, six autres nouvelles. Elles ont été choisies parce qu'elles traitent de la peinture, ou qu'elles ont une valeur picturale particulière, qu'elles sont "colorées".
Dans Le Chef-d'oeuvre inconnu, le vieux maître Frenhofer met dix ans à terminer son tableau ; lorsqu'il le montre enfin, ses amis n'y voient que chaos. Le peintre en meurt. Pierre Grassou est, au contraire, un peintre sans talent, humble et touchant, dont s'engoue une famille bourgeoise. Facino Cane évoque le personnage mystérieux d'un clarinettiste aveugle, qui entraîne le héros à Venise.
Dans L'Elixir de longue vie, L'Auberge rouge, Maître Cornélius, Un drame au bord de la mer, on devine l'influence de Delacroix. Dans l'ensemble du volume, on trouvera donc à la fois une esthétique et des aventures romanesques. C'est l'oeil de Balzac visionnaire qui brille dans ces sept beaux récits : le premier est célèbre, les autres méritent de le devenir.
Dans une petite ville de province, Rose-Marie Cormon, vieille fille de quarante-deux ans, riche héritière, cherche à tout prix à se marier avant qu'il soit trop tard. Hésitant entre deux prétendants, incarnations politiques de l'ancienne France - le chevalier de Valois (vieux royaliste, coquet, sans le sou) et du Bousquier (libéral enrichi sous la République comme sous la Restauration) -, elle ignore qu'ils en veulent davantage à sa fortune qu'à sa vertu. Toute la ville guette son choix. Plutôt que de se plier aux règles du jeu social, aurait-elle dû rester vieille fille?
Les célibataires font partie des types humains qui fascinèrent Balzac. Par son choix initial du célibat, l'héroïne se met en marge de la société, concentrant sur elle toutes les méfiances et toutes les jalousies. Comment intégrer un monde qui nous rejette? De déception en déception, ce roman tragi-comique raconte une nouvelle histoire d'illusions perdues. Balzac s'y montre féroce, impitoyable sur la bassesse de chacun et la médiocrité de tous, dans une société vivant en vase clos, qui a perdu le sens de l'histoire et le respect de l'humanité.
Un chef-d'oeuvre d'humour noir paru en 1837, qui garde intacte sa puissance corrosive.
Paris, juillet 1815. Ginevra di Piombo, beauté altière de vingt-cinq ans, étudie la peinture dans le réputé atelier Servin. Jalousée par les autres élèves, constamment épiée, elle est quant à elle tout entière à son chevalet. Un bruit, un jour, dans le cabinet adjacent, retient pourtant son attention. Un jeune proscrit, Luigi, napoléonien et corse comme elle, y est caché. S'ouvre alors une histoire passionnelle où se mêlera à leur amour fou l'ombre d'une terrible vendetta.
"Ginevra était entière dans ses volontés, vindicative, emportée comme Bartholoméo l'avait été pendant sa jeunesse. Le Corse se complut à développer ces sentiments sauvages dans le coeur
de sa fille, absolument comme un lion apprend à ses lionceaux à fondre sur leur proie."
« L'univers de Balzac est celui de cette porosité où le plus trivial acquiert une dimension visionnaire. »
Jean-Christophe Bailly
Le Père Goriot est un des joyaux de La Comédie humaine, cette vaste entreprise romanesque avec laquelle Balzac entend réaliser une « histoire naturelle de la société ». On y croise une galerie d'hommes et de femmes du Paris de la Restauration. On suit surtout Eugène de Rastignac qui fait ici son initiation : archétype du jeune homme provincial porté par son ambition, il se lie au truculent et démoniaque Vautrin ainsi qu'à Goriot, figure bouleversante d'un vieux père dévoré par la passion pour ses filles. Emporté par le souffle romantique du dépassement des genres, ce roman haletant constitue la matrice du grand-oeuvre balzacien.
C'est là tout le propos de Jean-Christophe Bailly qui, retraversant la trame du récit, en souligne l'implacable effet de réel. La quête des vanités s'y révèle l'ultime mesure humaine.
En suppléments, les deux préfaces de Balzac et sa nouvelle Facino Cane.
Edition enrichie (présentation, notes et chronologie)1819. Par une brûlante journée de l'été finissant, deux chasseurs - deux amis, le marquis d'Albon et le baron Philippe de Sucy - égarés dans une forêt de l'île-de-France entrevoient, sous les frondaisons d'un parc à l'abandon, une silhouette féminine d'une grâce aérienne. En cette jeune femme, folle, qui ne sait plus que répéter machinalement un seul mot, « Adieu », Philippe, bouleversé, reconnaît la comtesse Stéphanie de Vandières, la maîtresse passionnément aimée dont il fut tragiquement séparé en 1812, lors du passage de la Bérésina. Soulevé par un espoir insensé, il va tenter de rendre la vie à cette âme morte.
Ce récit insolite et saisissant, tout à la fois « étude philosophique » et « scène de la vie militaire » est l'un des plus achevés de La Comédie humaine.
Présentation et notes de Lucette Vidal.
Dans une auberge au bord du Rhin sont réunis par le hasard deux jeunes Français et un riche négociant allemand qui passent une agréable soirée avant d'aller se coucher. Au petit matin, on retrouve le négociant décapité...
Dans les brumes de l'Allemagne romantique, l'inspecteur Balzac mène l'enquête !
'Une analyse politique supérieure à tout ce qu'on peut citer dans la littérature' (Alain), 'l'histoire en déshabillé' du Consulat et de l'Empire, un complot de Fouché, Napoléon à Iéna et le premier roman policier de la littérature française.
Édition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre et bibliographie)« Monsieur, quand je vins m'établir ici, je trouvai dans cette partie du canton une douzaine de crétins, dit le médecin en se retournant pour montrer à l'officier les maisons ruinées. La situation de ce hameau dans un fond sans courant d'air, près du torrent dont l'eau provient des neiges fondues, privé des bienfaits du soleil, qui n'éclaire que le sommet de la montagne, tout y favorise la propagation de cette affreuse maladie. Les lois ne défendent pas l'accouplement de ces malheureux, protégés ici par une superstition dont la puissance m'était inconnue, que j'ai d'abord condamnée, puis admirée. Le crétinisme se serait donc étendu depuis cet endroit jusqu'à la vallée. N'était-ce pas rendre un grand service au pays que d'arrêter cette contagion physique et intellectuelle ? Malgré son urgence, ce bienfait pouvait coûter la vie à celui qui entreprendrait de l'opérer. Ici, comme dans les autres sphères sociales, pour accomplir le bien, il fallait froisser, non pas des intérêts, mais, chose plus dangereuse à manier, des idées religieuses converties en superstition, la forme la plus indestructible des idées humaines. Je ne m'effrayai de rien. »
Mais ce roman de 1833 n'est pas simplement le récit d'un homme qui consacre sa vie au bonheur d'un village, un rénovateur qui donne à Balzac l'occasion d'analyser le développement rural et d'inscrire en son livre une certaine utopie.
Le Médecin de campagne est aussi une histoire privée, celle précisément du docteur Benassis, prise entre un début malheureux et une fin prématurée.
Edition de Pierre Barbéris.
Edition enrichie (Introduction, notes, biographie, bibliographie et dossier)
Après avoir travaillé plusieurs années comme employé chez le parfumeur Ragon, César Birotteau reprend la direction de sa boutique. Ce commerçant doué invente des lotions qui font fureur et accroît rapidement sa fortune. Mais il voit plus loin et rêve d'intégrer la plus haute société. Alors, quand on lui propose d'acheter des terrains à bâtir vers le quartier de la Madeleine, il ne résiste pas. C'est le début de la chute : l'argent avancé disparaît, les banques lui tournent le dos, poussant César à la faillite et sa famille aux plus dures privations...
Écrit en 1837, ce roman fait partie des « Scènes de la vie parisienne » de la célèbre Comédie humaine. Balzac nous offre une brillante description du Paris affairiste au début du xixe siècle, mais aussi un fascinant documentaire sur les habitudes de vie de la bourgeoisie parisienne et les débuts du capitalisme moderne.
Édition établie par Stéphane Vachon.
La rabouilleuse est la personne qui trouble l'eau de la rivière afin qu'écrevisses et petits poissons paniqués tombent dans le piège du pêcheur. Agathe est veuve très tôt, coupée de sa riche famille de province pour des raisons obscures, elle doit se débrouiller seule avec ses deux fils que tout oppose. Le beau Philippe, le préféré, blond aux yeux bleus qui devient rapidement capitaine dans l'armée et Joseph, le petit brun taciturne qui a des velléités de devenir peintre. Toutefois les passions des deux frères ne les destineront pas à un sort attendu. Parmi les romans de Balzac le plus noir et le plus injustement méconnu.