En 1989, le communisme s'effondre en Roumanie, ainsi que dans toute l'Europe de l'Est. Les Roumains héritent du deuxième bâtiment de la planète en surface, ainsi que d'une des plus grandes avenues au monde. Il s'agit respectivement de la Maison du peuple et du boulevard de la Victoire du socialisme, réunies en un ensemble appelé le Centre civique de Bucarest. Celui-ci semble de nos jours faire figure de favori dans la plupart des présentations de la Roumanie. Ioana Iosa situe le Centre Civique dans le contexte de sa création (politique, idéologique et urbaine) et suit ses modifications de sa naissance jusqu'à aujourd'hui.
Cet ouvrage propose une réflexion sur les revendications, les contestations et les conflits, qui participent à la fabrication contemporaine du patrimoine. Cette entrée introduit au coeur de la réflexion la compréhension du patrimoine comme construction sociale, liée à un contexte temporel et géographique spécifique, et surtout à une configuration sociale qui le crée. Le patrimoine ne sera pas considéré comme existant a priori, mais en tant qu'objet de revendication.
Principe de composition urbaine, voire d'organisation de l'espace en général, la monumentalité a accompagné l'évolution humaine dès la séparation sacré-profane et jusqu'à la ségrégation de plus en plus complexe des différents éléments de la cité. Partant de l'hypothèse que la question des monumentalités urbaines reste d'actualité malgré les évolutions sémantiques qu'elle a subies au cours du XXe siècle sous l'influence du mouvement moderne, l'ouvrage en explore les sens contemporains.