Le pur amour ? Un amour inconditionnel dont l'ultime critère serait le refus de toute récompense, un amour qui trouverait sa jouissance dans la ruine de toute jouissance et entraînerait, avec la perte de soi, la perte de l'amour et même celle de Dieu.
Les figures du pur amour qui jalonnent ce livre trouvent leurs sources dans le fonds commun de la culture occidentale : chez Platon, dans tel verset biblique, chez saint Paul, saint Augustin, Boccace ou Pétrarque, ou la mystique musulmane Râbià al-Adawwiyya.
En historien du christianisme, Jacques Le Brun retrace vingt-cinq siècles de tentatives, de Platon à Lacan, pour penser cet impensable amour. Si les débats théologiques furent cruciaux à la fin du XVIIe siècle entre Mme Guyon, Fénelon et Bossuet et aboutirent à la condamnation du pur amour par les Eglises, l'auteur montre comment, échappant à la théologie, celui-ci ne cessa d'inspirer la pensée romanesque, la philosophie et la psychanalyse. Kant, Schopenhauer sont, parmi d'autres, conviés au banquet, en compagnie de Sacher-Masoch, Heidegger et Claudel.
Aux élaborations théologiques, Jacques Le Brun substitue un point de vue anthropologique sur l'amour chrétien. La psychanalyse y tient un rôle capital, celui de révélateur. Freud et Lacan sont relus à la lumière des grands textes mystiques qui traversent l'histoire occidentale en dessinant une figure paradoxale qui, résistant aux théories, ne cesse de s'affirmer comme un impensable : le pur amour.
Au milieu du XVIIe siècle, dans un monde germanique déchiré par les guerres et les luttes religieuses, Johannes Scheffler, un jeune protestant lecteur des mystiques médiévaux et modernes, de maître Eckhart, de Jacob Boehme et de Jean de la Croix, publie un recueil de distiques et de quatrains, Le Pèlerin chérubinique, sous le nom d'Angelus Silesius. Une méditation assidue des textes et la fréquentation de contemporains d'une intense spiritualité le portent à sonder les mystères de la religion et de la philosophie, l'être, l'essence, la Déité, le néant, l'abandon. Son écriture, caractéristique de l'âge baroque, lui permet d'atteindre, grâce à la poésie, les limites des orthodoxies et même de la pensée.
Ces poèmes, défi aux philosophes et aux poètes, ne cesseront d'inspirer des lecteurs assidus : de Leibniz à Schopenhauer, de Heidegger à Roger Munier, de Maurice Blanchot à Lacan et à Derrida, nombreux sont ceux qui liront Le Pèlerin chérubinique. À partir de cette lecture, ils se découvriront eux-mêmes, n'hésitant pas à trouver dans ces vers l'écho rétrospectif de leur modernité.
À propos d'un vers célèbre de Gertrude Stein, " Rose is a rose is a rose is a rose ", et de " La rose sans pourquoi " de Heidegger, Blanchot se souvient du début du distique d'Angelus Silesius :
" La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'elle fleurit,
Elle ne fait pas attention à elle-même, ne demande pas si on la voit. "
A l'époque moderne, l'éclatement de la chrétienté en confessions rivales, en un "catholicisme" et des "protestantismes", a suscité le développement de la controverse et l'élaboration d'une immense littérature religieuse. L'écrit, et particulièrement l'imprimé, devenait l'instrument du débat théologique et philosophique. Ce faisant, l'interprétation des écrits - la Bible, les Pères, les auteurs spirituels -, l'établissement du sens des textes et l'émergence de l' " auteur " au sens moderne du terme entraînaient à leur tour un problème philosophique autant que théologique et donnaient naissance à des disciplines autonomes, l'exégèse et l'herméneutique. Les travaux rassemblés dans ce livre constituent un essai d'interprétation de plusieurs corpus textuels, d'oeuvres de philosophes, de théologiens et d'auteurs spirituels. Ils fournissent une réflexion sur la constitution ou la modification des références fondatrices (le rapport à une origine, les structures psychiques ou anthropologiques). Que les questions de la spiritualité, de la dévotion et de l'institution soient centrales dans ces recherches n'étonnera pas : l'homme moderne y est engagé, s'affirmant comme sujet de son expérience.
Si l'oeuvre de l'Aigle de Meaux a fait l'objet de nombreuses publications, on connaît parfois moins ses OEuvres oratoires et sa Correspondance, qui ont souvent été disséminées dans d'autres éditions. Or, lorsque l'on étudie les milieux religieux du XVIIIe siècle, on ne peut passer outre la place privilégiée de Nancy et de la Lorraine. Jacques Le Brun, qui a pu accéder à une bibliographie très riche, rend ici hommage à l'oeuvre spirituelle de Bossuet.
C'est en puisant dans leur vécu et souvenirs personnels que Bernard Bourigeaud et Jacques Brun ont rédigé cet ouvrage loin des essais théoriques et des pratiques obsolètes.
Ayant en commun la passion de l'entreprise et de ceux qui la font, ils
Dans ce deuxième ouvrage, Bernard Bourigeaud et Jacques Brun décrivent combien il est important pour la réussite des entreprises de créer les conditions de la confiance.
Diriger, c'est être capable d'aimer les autres et de les considérer comme
Bernard Bourigeaud and Jacques Brun have written this book on the basis of their personal experience and recollections, far removed from purely theoretical considerations and outdated practices.
With a common passion for companies and everyone
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.