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La Gibecière à Mots
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Jean Galmot (1879-1928) "Ce n'est pas ici une place pour une femme... dit l'ingénieur. Le boy eut un éclat de rire et sauta à pieds joints dans un godet de la drague pour éviter une gifle qui fit une arabesque dans le vide. Un Indien bâti en géant, se dandinait, les pieds dans la boue. - Nous l'avons chargée à Mana, avec la ferraille, dit-il. Elle a payé son passage de trois barils de corned-beef. Elle ne doit rien. Elle est là... - Il n'y a rien à faire pour une femme ici... répéta Delorme, les mains derrière le dos. Quelques hommes étaient assemblés autour de l'ingénieur. L'Indien les dominait tous. Haut de deux mètres, il avait une poitrine et un cou anormalement développés, la mâchoire massive et des jambes en forme de colonnes qui s'enfonçaient dans le sol, comme des troncs d'arbres. Tout, dans son visage et dans la puissante structure de son corps, indiquait un être dont la force était l'unique loi. Cependant, ce qui impressionnait surtout en lui, c'était son regard fixe de fauve. Ses prunelles brillaient d'un feu noir de diamants ; et il y avait, dans les cavités profondes de ses yeux, une lueur phosphorescente que l'éclat du jour voilait comme un brouillard." Au début du XXe siècle, Marthe Deschamps vient rejoindre son mari dans un camp de chercheurs d'or, en Guyane ; il n'y est pas... une femme dans ces lieux ne porte-t-elle pas malheur ? La passion se mêle à la folie de l'or, chez les orpailleurs...
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Jean Galmot (1879-1928) "Amsterdam, un matin d'automne. - Je viens pour le billet... C'est une bonne à tablier blanc qui m'a ouvert la porte. J'ai attendu une heure, sous le vent mouillé, que s'ouvrent les bureaux de la Compagnie hollandaise. Conçoit-on une Compagnie de navigation dont l'enseigne est une porte misérable et qui n'a qu'une bonne à tablier blanc pour recevoir les visiteurs ? La Ruyterkade est froide et déserte par ce matin d'automne. Depuis une heure, cette porte qui reste close et pas de sonnette et point de passant... - Mademoiselle, j'ai loué une cabine pour Paramaribo... une cabine sur le Van Dyck qui part à 10 heures pour la Guyane... je n'ai pas encore mon billet et mes bagages sont là, dans la rue. La petite bonne n'entend pas le français. Elle a des boucles blond paille tout autour du bonnet de dentelles. Les boucles s'agitent ; et, silencieuse, comme elle est entrée, la bonne disparait... Un vieux en pantoufles, coiffé d'une calotte rouge de juif, a poussé la porte vitrée ; le bruit l'a sans doute attiré. Non, il est sourd." Première partie : Le narrateur s'embarque pour la Guyane. Sur le bateau, il rencontre une mystérieuse femme - Elle - qui a une liaison avec le médecin de bord. Elle va en Guyane retrouver son amant qui est forçat... Deuxième partie : Le narrateur, devenu aventurier, vit avec une tribu indienne, les Saramaca ; il pratique la chasse et l'orpaillage. Par Lily, une jeune indienne, il a des nouvelles de la mystérieuse Elle...