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Jean claude Maleval
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Conversations psychanalytiques avec des psychotiques ordinaires et extraordinaires
Jean-claude Maleval
- Eres
- Point hors ligne
- 26 Mai 2022
- 9782749273976
Le déclin de la référence à la psychanalyse et la médicalisation de la maladie mentale dépossèdent le patient d'un quelconque savoir à l'égard de ses troubles et de la valeur de sa parole. Ainsi la pratique clinique hospitalière s'est grandement appauvrie dans l'art de la rencontre et du dialogue. Or Jean-Claude Maleval rappelle que les psychoses ordinaires et extraordinaires s'ancrent dans une logique subjective qui doit être prise en compte dans leur traitement.
Tirant enseignement de son expérience clinique, il montre que la psychanalyse avec des sujets psychotiques gagne à s'orienter sur une conversation, qui vise l'apaisement de la jouissance dérégulée plus que le déchiffrage de l'inconscient. Ces conversations psychanalytiques s'inspirent de stratégies spontanément utilisées par les sujets psychotiques pour tempérer leur angoisse : productions d'écrits, de phénomènes psychosomatiques, de passages à l'acte, voire recours à l'absence de désir, aussi bien qu'à des fantasmes ou des symptômes originaux. Celles-ci témoignent d'une grande créativité qui n'a rien en commun avec les déficits cognitifs auxquels la psychiatrie actuelle tend à réduire la psychose. -
La différence autistique
Jean-claude Maleval
- Presses Universitaires de Vincennes
- 25 Novembre 2021
- 9782379242007
L'autisme est abordé par la psychanalyse contemporaine comme un mode de fonctionnement spécifique, nettement différenciable de la psychose et nécessitant une prise en charge adaptée. À l'encontre d'une opinion reçue, l'autiste s'intéresse beaucoup aux autres, sa solitude n'est pas fondée sur une volonté de retrait social, mais sur un évitement du désir de l'Autre, lequel suscite son angoisse majeure. La difficulté à engager la voix dans l'échange suscite deux manières distinctes d'investir le langage. La première produit une langue verbeuse, impropre à la communication, mais auto-satisfaisante ; la seconde génère une langue factuelle de signes, qui permet la communication, mais qui est coupée des affects. Pour se protéger du désir de l'Autre, l'autiste élit un bord, composé de trois éléments : l'objet autistique, le double et l'intérêt spécifique. L'autisme apparaît ainsi comme une structure subjective originale compatible avec les réussites existentielles les plus hautes, mais aussi avec des détresses sévères. Quand l'autisme s'accompagne d'un mal-être, le traitement orienté par la psychanalyse passe, non par l'élucidation d'un passé enfoui, mais par la construction, le développement et l'évidement du bord.
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La forclusion du nom-du-père ; le concept et sa clinique
Jean-claude Maleval
- Seuil
- 24 Octobre 2017
- 9782021381801
Pourquoi un livre sur la forclusion du Nom-du-Père, par laquelle Jacques Lacan introduit la psychose dans le discours analytique ?
La question peut être posée, quand l'ensemble de l'Orientation lacanienne a entrepris une approche "non ségrégative" de la psychose, selon l'expression de Jacques-Alain Miller. Les travaux cliniques récemment publiés, notamment La Psychose ordinaire, témoignent en effet du renouvellement par la clinique borroméenne qu'a opéré Jacques Lacan sur celle qu'il a ouverte dans la "Question préliminaire à tout traitement possible de la psychose".
Cette dernière est-elle pour autant frappée de caducité ? Le soutenir serait aussi injustifiable que de dire que la seconde topique freudienne invalide la première : c'est ce qui conduit certains, prétendus orthodoxes freudiens à ne plus parler d'inconscient !
Les lecteurs ne pourront que se féliciter de trouver dans cet ouvrage précis, explicite, vivant et rigoureux une véritable transmission du premier enseignement de Lacan sur les psychoses, et de certaines de ses conséquences sur la conduite des cures. Véritable transmission, parce que, comme l'attendait Lacan de ses lecteurs et élèves, Jean-Claude Maleval y a assurément "mis du sien".
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Bien que l'on se soit longtemps représenté l'enfant autiste comme un être muet se bouchant les oreilles, les cliniciens ont constaté que la voix constitue un objet pulsionnel auquel il porte une attention particulière : beaucoup d'autistes s'interrogent sur le mystère de la parole en plaçant la main sur la gorge de leur interlocuteur, certains cherchent à faire parler des objets à leur place, la plupart témoignent d'un intérêt marqué pour la musique et les chansons. S'ils tiennent leur voix en réserve, soit par le mutisme, soit par l'effacement de l'énonciation, c'est en raison de la crainte d'avoir le sentiment d'être vides s'ils la faisaient servir à l'appel. Cette non-cession de la jouissance vocale a pour conséquence des manières spécifiques de composer avec le langage, allant d'une langue de signes désaffectivée, mais propre à l'échange, à des langues privées servant peu à la communication. Quelques remarquables témoignages d'autistes de haut niveau permettent maintenant de mieux s'orienter dans la clinique classique de l'autisme telle qu'elle fut dégagée par Kanner. Leurs expériences attestent que les méthodes qui les aident le mieux sont celles qui ne sacrifient pas l'individualité et la liberté du sujet, mais savent prendre appui sur ses inventions et ses îlots de compétence.
Jean-Claude Maleval est psychanalyste, membre de l'École de la Cause freudienne, membre de l'Association mondiale de psychanalyse et professeur de psychologie clinique à l'université Rennes-II. Il a notamment publié La Forclusion du Nom-du-père (Seuil, 2000), Logique du délire (Masson, 1996), Folies hystériques et psychoses dissociatives (Payot, 1981).