Une Histoire de la littérature française a paru pour la première fois en 1943. Kléber Haedens venait d?avoir trente ans. Chroniqueur littéraire (et sportif) dans la presse repliée à Lyon pour cause d?Occupation allemande, il se lance, téméraire et cavalcadant, dans la rédaction d?une histoire de littérature française.
« Une », pas « la ». Une histoire selon son goût. Plein de connaissances et de passion, il chemine à sa façon dans les grandes allées louis-quatorziennes de notre littérature. A sa façon, c?est-à-dire librement. Sans préjugés favorables ou défavorables, il aborde les grands et moins grands auteurs et leurs oeuvres, de manière familière et amicale, sans jamais rien de professoral. Un régal de culture et de gaîté.
Le livre a été révisé et enrichi par Kléber Haedens. C?est la dernière édition, de 1970, que nous en publions, préfacée par Michel Déon.
Dans ce premier roman autobiographique, Kléber Haedens évoque l'adolescence coloniale de Jean, étouffé par un père militaire et une mère petite-bourgeoise. Comment fuir la prison familiale? Ce roman est suivi de Magnolia-Jules, variations autour de la mort du père inspirées de Faulkner.
Jérôme Dutoit, qui ne croit guère à l'amour, rencontre Marie-Louise et connaît avec elle un de ces bonheurs absolus et brefs, où le sens d'une vie tout entière se révèle. Brusquement Marie-Louise disparaît, disant "adios" à la vie, contraignant Jérôme à un douloureux retour sur soi.
"Il y a des gens qui n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'amour..." Malheureusement pour eux, Jean, Florence, Jacques, Viviane, Amaury et Marine ont lu des livres où il n'était question de rien d'autre. L'été nourrit chez ces jeunes gens l'illusion du désir et de sentiments passionnés. Cet ouvrage a obtenu le Prix Interallié en 1966.
Wilfrid Dorne a vingt ans en 1869, tout comme d'autres ont eu vingt ans en 1939. Ceci est son " éducation sentimentale ". Au rebours de Frédéric Moreau, le héros de Flaubert, c'est un coeur généreux que le jeune Wilfrid, un " grand vivant ", un garçon étonnamment doué, qui serait poète ou musicien s'il le voulait avec quelque persévérance.
Mais il veut surtout être heureux ; il veut surtout que sa vie soit belle comme les oeuvres qu'il ne compose pas. Il y réussit, en dépit de toutes sortes d'impulsions magnanimes. Une femme au moins l'aimera comme il est digne d'être aimé. Ce qui le mènera jusqu'en Amérique. L'Amérique de 1885, où le Kentucky était un paradis de verdure.
Ce célèbre roman de Kléber Haedens est l'une des oeuvres les plus marquantes (et aussi les plus attachantes) de l'auteur de L'été finit sous les tilleuls. C'est aussi un admirable témoignage de style français.
Un essai du grand critique littéraire sur Gérard de Nerval.
« Nous dansions depuis minuit dans une cave enchantée par un petit orchestre de jazz, à la fois fiévreux et doux, qui jouait tous les soirs dans le style le plus jeune, celui de La Nouvelle-Orléans. Comme il était 5 heures du matin, l'un de nous fit observer qu'il était grand temps d'aller faire un bon repas dans un restaurant ouvert la nuit. »
Rien de ce qui ressemblait au bonheur n'aura décidément échappé à Kléber Haedens. Il a tenu chronique, comme d'autres table ouverte, à Paris-Presse, à France-Soir, puis au Journal du Dimanche, jusqu'à sa mort. Voici, inédites, ces pages arrachées à la douceur du soir. « Mélange de carnet de bord, de conversations à voix haute et de notes quotidiennes », selon son préfacier Etienne de Montety, Les lettres de la petite ferme s'écrivent à l'estomac et selon l'humeur. Paul Morand reçu à l'Académie, une étape du tour de France, un « mano a mano » dans les arènes d'une ville du Sud, Montauban jazzy qui ressemble soudain à La NouvelleOrléans, François Mauriac et Venise, le tango et le paso doble, peu importait le sujet, Kléber Haedens jetait sur le papier la quintessence de son plaisir.
Kléber Haedens est l'auteur entre autres, d'Une histoire de la littérature française, de L'été finit sous les tilleuls (Prix Interallié 1966) et d'Adios (Grand Prix de l'Académie française en 1974).
Un grand roman de Kleber Haedens, après L'Ecole des parents, Magnolia Jules, Une jeune serpente et Adieu au Kentucky.