Léa Clermont Dion
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Que se passe-t-il quand les femmes réussissent? Ce livre, qui célèbre et interroge à la fois le succès chez les femmes, tente de l'expliquer. Les superbes qui s'y expriment y contribuent en racontant comment, lorsqu'elles ont accédé à une position de pouvoir ou de prestige, elles ont constaté que leur genre continuait d'influencer les attentes et les perceptions. C'était manifeste dans le milieu où elles se sont illustrées, bien sûr, mais aussi dans la société en général et, intimement, dans leur manière d'aborder leur carrière et leur identité.
Avec les contributions de:
Ericka Alneus, Louise Arbour, Chris Bergeron, Hélène Charron, Coeur de pirate, Martine Delvaux, Pauline Gagnon, Mitsou Gélinas, Anna Goodson, Elise Gravel, Stéphane Harvey, Amir Khadir, Fabienne Larouche, Widia Larivière, Sonia LeBel, Perrine Leblanc, Marie-Christine Lemieux-Couture, Joanne Liu, Marie-Mai, Pauline Marois, Noémi Mercier, Rafaël Ouellet, Francine Pelletier, Mariloup Wolfe. -
« Elle me conseille vivement de ne pas porter plainte contre lui, car je pourrais nuire à ma carrière. D'ailleurs, il ne m'a pas violée et il vaut mieux ne pas en faire tout un plat. »
Agressée sexuellement par son patron à l'âge de dix-sept ans, Léa Clermont-Dion décide, près d'une décennie plus tard, de poursuivre l'agresseur en justice. Elle consignera son expérience dans son journal jusqu'au procès. Pendant ce temps, l'affaire Harvey Weinstein déclenche le mouvement #MeToo, et des millions de femmes dénoncent la culture du viol à visage découvert.
La déposition criante de vérité de Porter plainte témoigne de la froide autorité du droit et des luttes des victimes de crimes sexuels, qui reprennent la parole qu'on leur a soustraite. -
Revue Liberté 324 - Au marché des corps
Maryse Andraos, Daphné B., David Bernard, Kalina Bertin, Remy Bourdillon, Thomas Carrier-lafleur, Léa Clermont-Dion
- Collectif Liberté
- 28 Mai 2019
- 9782924414521
Notre époque semble obsédée par les états de la chair, qu'elle juge et évalue sans cesse. Le corps est à la fois l'objet d'un culte et d'une détestation ; il faut quantifier sa performance ou ses limites, viser son amélioration continue. On accepte sans trop broncher une pénible entreprise d'uniformisation des corps et des pratiques qui le conditionnent, à un point tel que notre définition étroite de l'esthétique des corps se confond avec une appréciation morale. On peut aussi se demander si le corps est aujourd'hui autre chose qu'un moyen d'afficher sa réussite ou, inversement, un baromètre de l'échec. Et il va sans dire que quiconque tente d'échapper à cette entreprise d'uniformisation et d'évaluation s'expose à diverses sanctions, à commencer par l'exclusion.
Devant ce sombre scénario, il ne faudrait cependant pas oublier que le corps, précisément parce qu'il est fini et faillible, peut constituer un lieu de résistance. Le corps, malgré la lutte qu'on lui livre, demeure le siège de la sensibilité humaine, de la créativité, des passions. Il donne à voir la beauté de l'inaltérable passage du temps. Alors que le rythme de la vie sociale, arrimé à la production, s'accélère sans cesse, le corps, lui, suit sa propre temporalité.
Comment « porter » son corps librement et joyeusement, sans se laisser déterminer par sa contingence ni le soumettre à une coercition héritée de notre système économique ? -
L'industrie de la beauté est multiforme, tentaculaire et extrêmement lucrative. Elle est aussi sans pitié. Jusqu'où accepterons-nous d'aller pour nous conformer aux standards esthétiques — par définition inatteignables — qu'elle prétend nous imposer?
« Ce livre n'est pas qu'une enquête, c'est ma quête », lance d'emblée Léa Clermont-Dion. Motivée par sa propre expérience d'une obsession corporelle maladive dont elle a réussi à se guérir, elle s'attaque au culte des apparences en cherchant à comprendre pourquoi nous sommes à ce point tourmentés par notre image. Pour ce faire, elle est allée à la rencontre d'une trentaine de personnalités et d'experts qui témoignent du rapport éminemment complexe que nous entretenons avec notre corps.
On peut gager que cet essai, riche de confidences troublantes, de faits surprenants et de chiffres révélateurs, ne laissera personne indifférent. Car, face à cette industrie insatiable, ne sommes-nous pas toutes et tous terriblement moches?
Léa Clermont-Dion a 22 ans.
Conférencière, chroniqueuse, blogueuse et réalisatrice, elle est co-instigratrice de la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée. Féministe d'aussi loin qu'elle se souvienne, elle a œuvré au Conseil du statut de la femme, au Secrétariat à la condition féminine et pour Oxfam-Québec, au Burkina Faso. La revanche des moches est son premier livre. -
Léa, enfant du capitalisme sauvage à la langue bien pendue, a pour meilleure amie Poupie. Elles se sont connues à la garderie, ont conclu un pacte d'amitié à l'adolescence. Best friends forever. Pour la vie. Mais la vie, justement, pourrait en décider autrement...
« L'air d'un fantôme abandonné. Poupie, sur le trottoir. Un fantôme. L'air froid. J'ai mal à la gorge qui pique. Va-t-elle crever? Le vide. Christophe a crissé son camp après avoir touché les boules d'Ema-Jade comme un cave. Saoul. Il a capoté quand il a vu Poupie par terre. Va donc crever dans le fossé. Dans ma tête et mon coeur, je suis prise de vertige. Je fonds. Je panique. Je meurs par en dedans. »