Pourquoi la productivité, dont on nous rabat les oreilles, doit cesser de faire partie de notre vocabulaire, tant au plan individuel des travailleurs, en ce qu'elle est aliénante, qu'au plan sociétal, en ce qu'elle ne peut plus être un argument à l'heure de la sobriété nécessaire et de la reconnaissance des valeurs du soin et du lien social.
Le monde du travail que nous a légué le xxe siècle est en crise.
Pendant près d'un siècle, il s'est organisé autour d'un contrat par lequel l'employeur garantissait un salaire, une relative sécurité de l'emploi et un statut social au travailleur. En échange, ce dernier consentait à une certaine forme d'aliénation. C'était le monde du labeur.
Aujourd'hui, cependant, ce monde se désagrège : les salaires stagnent, les parcours professionnels deviennent chaotiques et l'on s'y ennuie de plus en plus.
Heureusement, un nouveau monde est en train d'émerger, celui de l'ouvrage. On y réinvestit les valeurs longtemps négligées de l'artisanat : indépendance du travailleur, maîtrise de son temps et de ses tâches, attention aux besoins de l'utilisateur final... et incertitude quant à l'avenir. On y voit apparaître de nouvelles manières d'être au travail. On y réévalue les métiers naguère méprisés du quotidien, bouleversant les hiérarchies et interrogeant les assignations traditionnelles de genre.
Laëtitia Vitaud resitue cette transition du labeur à l'ouvrage dans l'histoire, la décrit avec précision, chiffres à l'appui, et propose des pistes pour adapter le droit du travail, le management et les systèmes de protection sociale.
Laëtitia Vitaud est agrégée d'anglais et diplômée d'HEC. Depuis 2015, elle développe une activité de recherche et de conseil auprès de grandes entreprises autour des thèmes du futur du travail et de la consommation. Elle est rédactrice en chef du média « entreprises » de la société Welcome to the Jungle. Laëtitia Vitaud vit et travaille à Londres.
Les Français prennent conscience de l'importance de la transition numérique : la place qu'elle prend dans notre vie quotidienne, les mutations qu'elle impose à nos institutions, la puissance qu'elle redistribue entre les entreprises et les Etats.
Ces profonds changements restent cependant incompris et suscitent des craintes.
Trop d'idées reçues, souvent fausses, sur la transition numérique encombrent encore les débats sur notre avenir dans l'économie numérique. Ce livre a pour objet de discuter ces idées reçues afin de pouvoir enfin, collectivement, passer à l'action.