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Lou Andréas Salomé
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Edition enrichie (Postface)
Trois personnages en quête de liberté vivent dans une maison radieuse et sont liés entre eux par un amour que rien ne ternit....
La question n'est cependant pas là. Pour Anneliese, femme du médecin Brandhardt, pour Gitta, leur fille, et surtout pour Balduin, leur fils adolescent, la liberté consiste à ne pas manquer le train qui mène au « pays des artistes ».
Malgré sa bonté et son intelligence, Brandhardt incarne l'ordre social et la domination masculine. Anneliese a renoncé à sa carrière de pianiste virtuose. Gitta, à force de coups de tête impulsifs, prendra en main sa propre existence. Derrière le personnage éclatant du jeune Balduin se dessine le portrait du jeune Rainer Maria Rilke, dont Lou Andreas-Salomé brosse une analyse fine et profonde.Superbement écrit, foisonnant de questions essentielles sur la vie de couple et la vocation créatrice, La Maison fait partie de ces livres que l'on n'arrive jamais à refermer. Télérama.Postface de Sabina Streiter.Traduit de l'allemand par Nicole Casanova. -
Ce qui découle du fait que ce n'est pas la femme qui a tué le père et autres textes psychanalytiques
Lou Andréas-Salomé
- Gallimard
- Folio Sagesses
- 3 Septembre 2020
- 9782072860393
"Que peut-on conclure de tout cela pour les liens entre les sexes ?"
Il serait aisé de présenter Lou Andreas-Salomé comme une grande figure du féminisme, se laissant guider par sa vie : celle d'une femme libre, intellectuelle, sans enfants. Tout aussi aisé, en lisant quelques-unes de ses assertions sur "le type féminin" ou la structure masculine de la libido, de la présenter, au contraire, comme une voix exemplaire d'essentialisation de la femme, réduite à un "Éternel féminin", maternel avant tout.
Ce n'est pourtant ni d'un côté ni de l'autre, insaisissable, qu'elle se trouve sans doute : en un interstice singulier qu'il reste à questionner et dont les articles ici réunis portent remarquablement l'équation.
Narcissisme, féminité, complexe d'OEdipe... Trois textes psychanalytiques, denses et sinueux, par celle que Freud nommait "la compreneuse". -
La plus libre des disciples de Freud, cette Lou Andreas-Salomé (1861-1937) qu'il appelle par son prénom et à laquelle il a confié la formation analytique de sa fille Anna, adresse au maître en hommage d'affection pour son soixante-quinzième anniversaire cette lettre ouverte. L'amie de Nietzsche et de Rilke, l'écrivain qui a laissé sur chacun d'eux la plus lucide des études, touche au cœur de l'analyse comme de l'écriture. Thérapeute, elle est du sérail. Freud n'hésite pas : il publie le livre aux Éditions psychanalytiques.
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Un nain s'introduit à minuit, l'heure des esprits, au domicile d'une petite fille dont les parents sont sortis. Elle espérait ouvrir à une fée... dont elle attendait qu'elle donne vie à sa poupée. Mais, puisqu'il proteste de pouvoirs magiques et promet de réaliser son désir d'animer la poupée, elle lui accorde de rester. L'autorisation est confirmée par la famille lorsqu'elle vient à rentrer. Le mystère plaide en faveur du nain : il se dit d'antique lignage, prétend entretenir une intime complicité avec le monde invisible. Bientôt il se vantera de disposer d'une cape magique, qui rendrait invisible. Le nain-poète est un passeur, il préside au trajet qui conduit du monde visible au monde invisible et la pièce, qui se présente comme une fantaisie, renferme une certaine gravité : le créateur reste inéluctablement solitaire parmi les hommes, et, parfois, paralysé devant son désir de créer.
Stéphane Michaud est professeur à la Sorbonne. Il a traduit pour le public français plusieurs textes inédits de Lou Andreas-Salomé. Il est l'auteur d'une biographie qui fait autorité, Lou Andreas-Salomé, l'alliée de la vie (Seuil, 2000). La cape magique, fantaisie théâtrale qui n'a jamais été portée à la scène, a fait l'objet d'une adaptation sur France culture en 2004. -
L' heure sans dieu - et autres histoires pour enfants
Lou Andréas-Salomé
- Editions Rue d'Ulm
- 8 Mars 2006
- 9782728836864
Battue par son père, rudoyée par sa mère, et incomprise souvent,
Ursula trouve auprès du Bon Dieu un interlocuteur à la mesure de son âme.
Car tout est loin d'être gris au pays enchanté de la petite fille.
L'héroïne à laquelle Lou Andreas-Salomé prête sa sauvagerie et sa voix vit au rythme brisé des jeux d'enfants et
des espiègleries de ses poupées. Entre Alice au pays des merveilles et Blanche-Neige au milieu des nains,
Ursula évolue dans un monde féerique de rêveries et d'imagination. Au fil des trois récits composant
L'Heure sans Dieu et autres histoires pour enfants, dont la fillette est la protagoniste autant que l'ordonnatrice,
les figures d'adultes (parents naturels, pères symboliques ou spirituels, tante, amis, voisins) croisent les visages d'enfants
(camarades, poupées, nourrissons).
Les saynètes du livre ont pour toile de fond les goûters gourmands, les jardins et les maisons,
une grotte mystérieuse, un couple d'inconnus planté dans la neige, nombre d'objets chargés de couleurs et de sens, et mille détails
ouvrant sur un ailleurs merveilleux. Les références discrètes, mais constantes, à l'univers biblique, au fantastique des contes, à
la mythologie classique et germanique se mêlent à l'imaginaire propre de l'auteur, qui fait dialoguer subtilement le visible et
l'invisible et qui sait donner vie à tous les plans de la réalité. -
Fénitchka ; une longue dissipation
Lou Andréas-Salomé
- Des femmes-Antoinette Fouque
- La Bibliothèque des voix
- 21 Mai 2018
- 3328140023510
Ces deux nouvelles furent écrites en 1896 et 1898, juste avant et pendant la relation amoureuse de Lou Andreas-Salomé avec Rainer Maria Rilke.
Un même thème les parcourt : le choix pour une femme de la liberté, sans réserve, au mépris du danger - liberté d'aimer ou de ne pas aimer, hors conventions, liberté de créer - et la traversée des chemins qui y mènent. Traversée de ce qui tue la passion et représente une tentation masochiste pour les femmes : le mariage. Antérieures à ses textes psychanalytiques maintenant bien connus, ces deux nouvelles sont les premiers textes romanesques de Lou Andreas-Salomé jamais publiés en France.
« Max Werner s'assit au hasard à côté d'une jeune Russe qu'il voyait pour la première fois, - il ne comprit pas son nom compliqué lors de la présentation, mais on l'appelait tout simplement, quand on lui parlait, « Fénia » ou « Fénitchka ». Dans sa petite robe noire de nonne, qui enserrait discrètement et d'une manière comiquement peu parisienne sa taille moyenne et devait être le costume favori des étudiantes zurichoises, elle ne lui fit tout d'abord aucune impression particulière. [...] Seuls lui plurent, en Fénia, les intelligents yeux bruns qui jetaient sur toute chose un regard ouvert et clair. » -
Lou Andreas-Salomé a écrit ce roman autobiographique après deux voyages en Russie, pays de son enfance, avec Rainer Maria Rilke, au printemps 1899 et durant l'été 1900. Elle avait près de quarante ans. De ce pèlerinage aux sources vives elle a rapporté Rodinka qui ne fut publié que quelque vingt ans plus tard.
La narratrice, Margot, vit en Allemagne, mais c'est en Russie qu'elle a passé les plus belles heures de son enfance. Elle revient, l'espace d'un été, à Rodinka, « petite patrie », le domaine de ses anciens compagnons de jeux, qui ont grandi, ont changé ; les rapports entre les êtres sont devenus plus difficiles et plus riches. Rodinka est le roman de la nostalgie et du regret. Regret de la religion qui s'est éloignée, de la terre, perdue... De cette évocation d'une avant-guerre disparue aux étés plus ensoleillés que nature, Lou Andreas-Salomé dit à Anna Freud, à laquelle le récit est dédié, qu'elle faisait revivre ce qu'elle avait le plus aimé au monde. -
Le diable s'ennuie en enfer. Une âme en peine rescapée du cloaque infernal vient lui tenir compagnie.
À partir de là s'enchaîne une série de dialogues fantaisistes, qui, de course poursuite en méditation pseudo-philosophique,
finissent par ramener le diable dans le giron de Dieu et de sa grand-mère.
Dans cette oeuvre inclassable parue en 1922,
Lou Andreas-Salomé s'amuse avec malice et ironie. Mêlant théâtre et cinéma, poésie et théologie, elle donne libre cours à son imagination
et surtout laisse s'exprimer certaines de ses idées les plus secrètes sur Dieu et le diable, ce qui les sépare et les unit,
sur la création et la réincarnation, et sur le retour attendu du Fils.
Le contenu et le ton sont si subtilement elliptiques que personne encore
ne s'était vraiment intéressé à ce texte,
que la traduction de Pascale Hummel rend aujourd'hui à sa vraie signification. -
Postface d'Ernst Pfeiffer
Ces deux nouvelles furent écrites en 1896 et 1898, juste avant et pendant la relation amoureuse de Lou Andreas-Salomé avec Rilke.
Un même thème les parcourt : le choix pour une femme de la liberté, sans réserve, au mépris du danger - liberté d'aimer ou de ne pas aimer, hors conventions, liberté de créer - et la traversée des chemins qui y mènent. Traversée de ce qui tue la passion et représente une tentation masochiste pour les femmes : le mariage. Antérieures à ses textes psychanalytiques maintenant bien connus, ces deux nouvelles sont les premiers textes romanesques de Lou Andreas-Salomé jamais publiés en France.