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Marie Claude Rocher
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Cap-aux-Diamants. No. 157, Printemps 2024
Julie Berube, Alex Tremblay Lamarche, Jean-Samuel Lapointe, Marie-Claude Rocher, Jean-Francois Caron, Richard Lougheed
- Les Éditions Cap-aux-Diamants inc.
- 22 Juillet 2024
- 9782924353691
Bien que quasi invisible dans la mémoire collective, la minorité franco-protestante est présente en Amérique française depuis plus de quatre siècles. En effet, son premier représentant connu est le lieutenant-général Jean-François de La Rocque de Roberval. Malgré tout, il ne semble pas y avoir eu de communauté protestante organisée sous le régime français. Le texte de Jean-Samuel Lapointe offre une synthèse des connaissances sur cette période tout en examinant l'hypothèse d'une possible filiation entre les protestants de la Nouvelle-France et ceux qui suivront.
Le contexte religieux se transforme drastiquement après 1760 lorsque l'anglicanisme s'installe à titre de religion d'État. Cette Église tente, sans grand succès, de convertir la population francophone. La formation de communautés de langue française sera plutôt le fruit du travail de missionnaires européens arrivés dans les années 1830 comme la Suissesse Henriette Feller, dont l'oeuvre et l'héritage nous sont présentés par Marie-Claude Rocher.
Missionnaires et convertis deviennent rapidement la cible des foudres des membres du clergé catholique ultramontain, ce que le texte de Richard Lougheed démontre en puisant à travers divers exemples et anecdotes. Le tout n'empêche néanmoins pas les franco-protestants de se doter de lieux de culte, comme le montre Jean-François Caron en s'intéressant au cas de l'église protestante française de Québec.
L'hostilité de la part des catholiques s'estompe considérablement après la Révolution tranquille. Dans les années 1970 et 1980, les groupes évangéliques francophones assistent d'ailleurs à une vague de conversions qu'ils qualifieront de « réveil ». Paradoxalement, cette période voit aussi disparaitre le journal l'Aurore, une publication rassembleuse chez les franco-protestants depuis 1866, comme l'explique le texte de Jean-Louis Lalonde.
Ce numéro de Cap-aux-Diamants présente également deux articles issus de son septième concours de textes en histoire destiné aux historiens et historiennes de 35 ans et moins. Compte tenu de la quantité et, surtout, de la qualité des propositions reçues, le comité de rédaction a décidé de publier les textes de William Riguelle et Emmy Bois, deux coups de coeur du jury qui avaient été écartés avec regret lors de la sélection des sept textes gagnants. -
Le patrimoine des minorites religieuses + dvd
Rocher Marie-Claude
- Presses de l'Université Laval
- Patrimoine en mouvement
- 27 Novembre 2006
- 9782763713748
Tour à tour tolérées, interdites, marginalisées ou acceptées, les minorités religieuses du Québec ont marqué l'espace, la mémoire et la société de façons diverses mais de manière constante. La représentation traditionnelle d'un Québec monolithique franco-catholique ou anglo-protestant est aujourd'hui nuancée par une meilleure connaissance de la présence historique de collecti-vités différenciées telles les protestants francophones, les communautés juives et les églises orthodoxes. L'existence et l'essor de ces minorités religieuses se manifestent dans l'architecture et l'organisation territoriale, dans certaines des grandes structures institutionnelles, tels le système d'éducation ou de santé, mais aussi dans la mémoire populaire. L'ensemble de ces traces, complexe et hétérogène, constitue un patrimoine unique mais fragile: les éléments architecturaux sont démolis ou recyclés sans identification préalable; les archives et objets sont dispersés suite à la fermeture d'institutions; les rites, les traditions musicales et les savoir-faire disparaissent avec le vieillissement des porteurs de mémoire. En dépit de son importance, cet héritage est peu connu et sa conservation est souvent aléatoire.La sauvegarde du patrimoine des minorités religieuses pose un problème actuel. Pour la première fois au Québec, un groupe de spécialistes du patrimoine, chercheurs, gestionnaires, professionnels du terrain, s'est penché sur la question, lors d'un colloque organisé par l'Institut du patrimoine culturel de l'Université Laval en collaboration avec la Faculté de théologie et de sciences religieuses, tenu à Montréal, du 17 au 19 mai 2006. Riche de contributions multidisciplinaires et d'approches diverses, cet ouvrage collectif propose une réflexion sur la situation patrimoniale présente des minorités religieuses et examine les conditions de préservation et de mise en valeur de ce patrimoine vulnérable.