Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain
De mémoire d'homme, on a toujours bâti : là où les habitations étaient encore fragiles et que les chemins se sont effacés, d'innombrables vestiges témoignent encore de la longue histoire de la construction. De grands édifices collectifs - palais, temples, églises... nous viennent d'un passé parfois très lointain. Avec l'époque moderne, ce sont des ouvrages généralement fonctionnels qui ont jalonné le paysage et continuent chaque jour de le transformer : usines, systèmes de transport, grands immeubles toujours plus spectaculaires...
Encore méconnue, cette histoire nous est racontée ici par des professionnels qui en ont été acteurs et témoins. Dans ces pages très illustrées, ils nous montrent que les bâtisseurs ont toujours manifesté, en France, un génie particulier : on sait par exemple que c'est en France que le système ogival a vu le jour, permettant d'élever des cathédrales. Mais c'est encore en France que Pierre-Paul Riquet a su recourir aux écluses pour concevoir un canal géant et qu'en 1670 il a réalisé le premier barrage d'Europe. C'est toujours en France qu'en 1817 Vicat a inventé la composition définitive du ciment et qu'en 1848, auteur de la première construction en béton armé, François Coignet a fait prendre un tournant décisif à la construction mondiale. Au début du XX e siècle le non moins génial Eugène Freyssinet mettait au point le fameux béton précontraint et post-contraint, permettant, partout dans le monde, de construire des ouvrages publics de très grandes dimensions.
Pour dresser un panorama des épopées de la construction qui se sont succédé sans discontinuer, les auteurs n'en ont volontairement retenu qu'une centaine parmi les plus marquantes, sans omettre celles qui, plus près de nous, ont engendré le réseau autoroutier, ses ponts et ses tunnels ou encore de grands barrages et des aéroports internationaux.
En sciences, le nom d'un inventeur demeure souvent attaché à sa création ; les oeuvres que nous ont laissées ces bâtisseurs sont pour la plupart le résultat de prouesses collectives. D'où ces épopées. Elles nous révèleront aussi des trajectoires individuelles montrant à quel point l'acte de construire est enthousiasmant.
Heureux d'apporter leur contribution au grand récit de la construction, les auteurs ont souhaité communiquer leur passion à tous leurs lecteurs y compris, et surtout, aux plus jeunes. Et, qui sait, leur donner envie de participer à leur tour aux prochaines épopées.
C'est avec une apparence renouvelée que Séquences présente son tout premier numéro de l'année. À sa une, le nouveau documentaire Labrecque : une caméra pour la mémoire de Michel La Veaux sur Jean-Claude Labrecque. Pierre Pageau s'est d'ailleurs entretenu avec le réalisateur, puis avec Jean-Claude Labrecque. À la suite de ces entretiens, lisez celui qu'a mené Maxime Labrecque avec Ian Lagarde pour All You Can Eat Bouddha, puis celui qu'a mené Élie Castiel avec Bernard Émond à qui il consacre aussi un article. Lisez ensuite la troisième partie de l'étude « Regards autochtones ». Retrouvez également plusieurs critiques de films dont, entre autres, Barbara de Mathieu Amalric, 24 David de Céline Baril , The Shape of Water de Guillermo del Toro, Happy End de Michael Haneke et Certains de mes amis de Catherine Martin.
Pour l'édition de janvier-février-mars de la revue Séquences, Élie Castiel a rencontré Philippe Lesage, réalisateur de Genèse, présenté en couverture du numéro. Pierre-Alexandre Fradet livre ses impressions sur ce troisième opus du cinéaste québécois, fignolé autour des personnages de Charlotte, Guillaume et Félix et de leurs émois adolescents. Trouvez aussi au sommaire la troisième partie de l'essai d'Arnaud Corbic sur Section spéciale de Costa-Gavras et une entrevue avec la cinéaste française Mia Hansen-LØve. Parmi les films passés sous l'oeil critique des collaboratrices et collaborateurs de la revue, relevons : Roma,À tous ceux qui ne me lisent pas, The Favourite, If Beale Street Could Talk, Premières armes, Climax, Transit, Les salopes ou le sucre naturel de la peau, Halloween et Bohemian Rapsody, entre autres. Ce numéro se clôt sur des hommages à Charles Aznavour, Stelvio Cipriani et Venantino Venantini.