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Michel Jeury
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" Comme tous les ans, à la Saint-Michel, il faut prendre ses sabots et sa misère et les porter plus loin, et comme maman a honte de montrer son ménage sens dessus dessous, on profite du clair de lune pour emporter incognito le gros du chargement dans la charrette. "
Les Taradel changent de métairie, une fois de plus. Ils vont passer l'année 1929 à Saint-Pierre-d'Agnac, Lot-et-Garonne. Cette année nous allons la passer avec eux. Avec Suzie, treize ans, qui veut percer son secret de famille, le secret du mariage de ses parents ; avec Pierrot, dix ans, et ses bonheurs d'enfance : la nature et les animaux ; avec Victor, le père au caractère tumultueux, qui s'accommode assez gaiement de son existence car il se croit toujours sur le point de trouver le havre de paix où il coulera des jours tranquilles. Avec Marie, enfin, la mère, qui rêve de devenir propriétaire en prenant à rente les terres de sa marraine...Les travaux de la terre, le soin des animaux permettent tout juste de survivre et rythment les saisons et les jours. Après une lune de miel avec le " proprio ", les conflits surgissent, comme toujours avec Victor. Les deux vieilles vaches des Taradel en sont le prétexte. Victor ne veut pas céder. Il ne cède pas non plus à Marie et refuse de devenir propriétaire. Il a ses raisons, que Suzie découvre peu à peu, en poursuivant son enquête. Victor est de nouveau " foutu dehors ". Il va se mettre en quête d'une nouvelle métairie, alors que Marie, pour le brusquer, s'installe chez sa marraine. Les deux enfants voient leurs parents s'affronter par la force et par la ruse. Lequel fera plier l'autre ? Le dénouement aura lieu en même temps que Suzie découvrira la vérité sur le secret de sa mère. -
Un roman vivant et chaleureux comme la mémoire collective
Les Cévennes, dans la France des années trente. C'est la grande époque du certificat d'études. Les écoles, les villages même s'affrontent, par l'intermédiaire de eurs champions, pour le prix cantonal. Chaque instituteur se doit d'avoir au moins une fois dans sa carrière le premier du canton...
dès l'été, commence l'année terrible. paul Fontanes, l'instituteur de Saint-André-la-Vallée prépare son fils Antoine ; Mlle Rachel, de Saint-Pierre-du-Mont, lance dans la bataille la tendre et folle Pascaline.
Pendant que les jeunes candidats connaissent leurs premiers émois amoureux et se passionnent pour les romances à deux sous, les espoirs et désespoirs des instituteurs viennent fausser la règle du jeu. Alors, entre adultes et enfants, se noue un drame qui ne connaîtra son épiogue que douze ans plus tard...
Un roman vivant et chaleureux comme la mémoire collective.L'Année du certif a été adapté pour la télévision en 1996 par Jacques Renard. -
Vincent a quatorze ans. Sa mère, la fantasque Émilie, en épousant Pierre Jeancel, le régisseur du domaine de Razac, en Périgord, vient de réaliser l'un de ses rêves : elle, la pauvresse, entre dans le monde des de. Mais ce petit monde provincial et rural de l'immédiat après-guerre est plein de tumultes et de violences, comme si une nouvelle Révolution s'annonçait. À quoi Pierre Jeancel, serviteur d'Ancien Régime, s'oppose...
En toile de fond, il y a ici l'histoire, politique et sociale, de ces années-là en Périgord. Au premier plan, il y a l'histoire d'Émilie et de Vincent et de tous ceux, nobles, paysans et bourgeois qui gravitent autour d'eux. Une histoire, des foules d'histoires que Vincent, de son oeil goguenard, observe avec passion.
Tout un monde, merveilleusement recréé - ce monde provincial si riche, si complexe, toujours actuel. Et cette terre, si lourde e si légère de toutes les senteurs de la vie, sur laquelle les jeunes garçons, tels Vincent, apprennent à devenir des hommes. -
L'après-guerre, l'école publique contre l'école privée: la peinture juste et pleine de sensibilité d'un univers cher à la mémoire collective.
1948, c'est l'année du nouveau brevet : le BEPC... À Réverac-du-Périgord, le cours complémentaire libre est une institution. Mais il y a aussi une école catholique. Une quinzaine d'élèves, la plupart refoulés du cours public, y suivent, sans trop d'espoir de réussir leur brevet, un enseignement inégal. Parmi eux, Rémi Lagrange.Rémi est le fils du facteur. C'est un rêveur, il parle peu et ses résultats sont médiocres... Ça ne l'empêche pas d'être l'ami du meilleur de la classe, Tommy, un fils d'industriel. Chez les parents de Tommy, les deux inséparables passent des heures à refaire le monde, à parler de leur avenir, des filles et d'Emma Bovary... Souvent la mère de Tommy, Zoé, se mêle à leurs discussions. Elle est belle et élégante. Rémi en est tombé amoureux.Malgré cela, sur les bancs de l'école, il se laisse circonvenir par une élève fraîche, rose et bien en chair, la jolie Gilberte. Elle n'est pas son genre. Mais elle dégourdie. Et elle l'initie aux jeux amoureux...Au cours libre, le professeur de français a donné à ses élèves un sujet de rédaction qui va chambouler la vie de Rémi. Celui que tous prennent pour un gentil benêt écrit (en pensant à Zoé) un si bon devoir que le professeur décide, avant de le noter et de le lui rendre, de s'assurer que Rémi en est bien l'auteur... La copie circule de main en main et finit par attiser la curiosité du cours public, qui n'a pas de très bons élèves en rédaction. Mais le prof de français l'égare... Qui a subtilisé cette copie? "Le mystère de la rédaction" est le sujet de discussion préféré de Zoé, Tommy et Rémi. Le reste du temps, ils parlent littérature. C'est pourquoi Rémi suggère à Zoé de remplacer le prof de français qui vient de démissionner... Elle accepte. Et c'est le moment que choisit le cours public pour proposer à Rémi, à sa grande horreur, de le reprendre dans ses rangs... -
Tout à la fois chronique de l'après-guerre et roman d'initiation, Le Jeune Amour est aussi un roman autobiographique.
1950, une bourgade de la Dordogne. Gil Jallas, dix-sept ans, beau garçon, l'esprit et les sens aiguisés, rêve d'entrer à l'université et de devenir un grand écrivain sous le pseudonyme rutilant de Gil Blas. Hélas, la réalité n'est pas un rêve. Sa mère, simple ouvrière, ne peut lui payer des études et, en guise d'écriture, c'est à celles de la perception qu'il va s'atteler dès qu'il a passé la première partie de son bac. Un vrai travail, un salaire et tout le futur d'un fonctionnaire. Par bonheur, la vie possède plus de ressources qu'il n'y paraît parfois. La perception se révèle un haut lieu stratégique pour l'apprentissage de la réalité nécessaire à un futur écrivain : c'est là que convergent les rumeurs du bourg, les complots, les rancoeurs et les affaires de coeur. Et les secrets, dans ces années, ils abondent. La guerre a cessé il y a peu. La résistance et les compromissions rôdent encore dans tous les esprits. C'est l'heure froide de la vengeance. L'heure aussi où les plus malins, les plus forts veulent en profiter pour asseoir leur pouvoir tandis que les autres cherchent tout simplement à survivre avec les moyens du bord. Ainsi " Monsieur l'Adjoint au maire ', Adrien Lécuyer, au passé trouble de vrai-faux résistant, patron d'entreprise, veut se construire une carrière politique. Il utilise sans scrupule les uns et les autres pour parvenir à ses fins... Ainsi la belle, la trop belle et trop légère Marie, dont l'époux, le ténébreux et dangereux Pierre, ne sait pas échapper à son destin de petit malfrat... Devant la beauté de Marie, Gil fond. Il se consume d'un amour adolescent, terrible et joyeux, qui se sait aussi éphémère qu'un printemps. Pour elle, il se veut le Prince charmant, le redresseur de torts. Il déploie tous ses talents, même ceux qu'il s'ignorait : faussaire et écrivain public de lettres vengeresses. Mais ils sont nombreux, presque tout un village, à vouloir jouer avec les mensonges et les faux semblants. Un jeu dangereux qui tournera mal... -
Si l'instituteur Michel Jeury a abandonné l'enseignement depuis de nombreuses années, l'univers de l'école continue de lui inspirer des romans justes et émouvants...
Un matin d'octobre de l'année 1908, Victor Chambost, jeune instituteur, arrive à la gare de Saint-Just-le-Roche, petit village du mont Pilat, dans la Loire. L'automne est splendide et c'est la rentrée scolaire. Pour Victor, c'est un jour d'espérances ? d'espérances inquiètes. Il est en train de perdre la foi en son métier, et ses rêves d'installation dans les colonies reviennent le hanter, amers. Pourvu que cette rentrée puisse être un nouveau départ!À Saint-Just, ses attentes sont comblées: un village charmant; un maire chaleureux et fier de son école ? il vient de faire rénover celle des garçons ?; une institutrice paraît-il très compétente en laquelle Victor trouvera, sans aucun doute, une agréable interlocutrice. Et surtout, parmi les joyeux petits montagnards qu'il enseigne, un phénomène comme tout instituteur rêve d'en rencontrer: Colinet, un jeune berger orphelin dévorant jour et nuit romans, manuels d'arithmétique, d'histoire, doué d'une mémoire extraordinaire et enthousiaste comme une classe entière, qui veut absolument passer le certificat d'études. Le maître et l'élève se lancent dans l'aventure avec passion. L'ardeur et l'ingénuité de Colinet enflamment la classe. Victor est heureux. Le village est sûr de leur réussite.Mais, au fond d'une ruelle, dans l'autre école, plus petite, où la farouche et moqueuse Émilie enseigne aux filles de Saint-Just, on déclare la guerre au certif. La gloire, c'est toujours pour les hommes! Ainsi, quand Victor, timide comme un célibataire endurci, se décide enfin à rendre visite à l'institutrice, une cruelle déconvenue l'attend: la belle le nargue et refuse avec une ironie narquoise ses propositions de lecture ou de collaboration. Victor, plus affecté qu'il ne veut bien le reconnaître, essaie d'oublier sa tristesse dans le travail.Mais à l'approche des beaux jours, son beau projet s'écroule. L'oncle de Colinet retire l'enfant de l'école. Afin d'en faire un apprenti meunier. Pour Colinet, la déception est insupportable: il s'enfuit sans donner de nouvelles. Privé de sa plus belle motivation, rongé par l'inquiétude, Victor plonge dans la dépression. Émilie vient alors à son aide... -
1944 : l'année la plus longue, pour une famille de " métayers du château ", dans un village du Périgord. Il y a le père, malade, la mère, Emilie, belle et jeune femme, un peu fantasque, et l'enfant, Vincent. Vincent a onze ans. Il est vif, malin, un rien chapardeur ; petit animal sauvage, toujours cavalant à travers les collines et les combes, toujours aux aguets, il voit tout, il sait tout. Où se situe le camp des résistants, nombreux dans les bois d'alentour ; où sont cachées des armes dans le grenier... Et ainsi, à travers le regard de l'enfant agile, c'est tout un monde secret qui s'anime. Parfois on voit surgir une petite colonne allemande. Ainsi, l'oncle Fred est tué. A-t-il été dénoncé, et par qui ? Tout le monde soupçonne tout le monde, en ces temps pleins de " passions et de haines ", mais aussi de mystères. Des mystères que jamais Vincent ne percera vraiment... Il aura seulement appris que la vie a le goût des kakis, ces petits fruits qu'on appelait alors les " oranges de guerre ", délicieux lorsqu'on y mord, âcres comme du fer quand on a fini de les mâcher. Un roman qui sonne juste et vrai comme une histoire vécue.
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Dans la France du XIXe siècle, un médecin de campagne de retour des colonies se voit mêlé à un crime. Sa plus sûre alliée est une belle femme très imprévisible.
En cette année 1886, le docteur Nicolas Martin s'apprête à prendre ses nouvelles fonctions dans un petit bourg du Limousin. Il vient de rentrer des colonies, où il a passé plus de dix ans, et a conclu une marché peu commun pour gagner sa vie : il récupérera la clientèle du vieux médecin décédé, ira loger chez sa veuve et, en échange, épousera la cadette des filles, Mlle Claudine, trentenaire avenante et fille-mère. Mais le mariage ne se fait pas, le juge d'instruction devançant Nicolas et épousant Claudine. Nicolas se retrouve libre de conter fleurette à la belle boulangère ou à l'inquiétante châtelaine, Manon, trop jeune épouse d'un riche malotru. Bientôt, on retrouve le châtelain assassiné. Chacun soupçonne Manon, d'autant que les trois précédentes épouses du barbon sont mortes dans des conditions suspectes. Manon a-t-elle voulu sauver sa vie en tuant son mari ? Ou l'assassin serait-il Oscar, l'irascible ouvrier boulanger, ennemi juré du châtelain ? Les langues vont bon train, les pistes s'égarent... Nicolas qui, pour donner ses soins, va de ferme en ferme et recueille des informations, est victime d'une tentative d'assassinat. Décidé à faire la vérité sur toute l'affaire, il trouve une alliée imprévue : Lise, fille aînée de sa logeuse, folle ou, pour le moins, excentrique, et d'une extrême beauté. Entre les crimes et cette nouvelle compagne, Les Beaux Jours du docteur Nicolas se parent d'une tension qui n'est pas dénuée de charme. -
Printemps 1944. La jeune Claudine rêve d'entrer dans la Résistance. Mais l'aventure, exaltante et rocambolesque à son commencement, prend vite une coloration dramatique. Printemps 1944. L'issue de la guerre est en train de se dessiner. A Réverac, dans le Périgord, les émissaires envoyés de Londres se multiplient. Parachutages et atterissages clandestins apportent l'espoir. Grisée par cette agitation, la jeune Claudine Chamarand brûle d'entrer dans la Résistance. Elle est enrôlée par Robert Neuville, énigmatique personnage venu en Dordogne pour organiser une rencontre secrète. Personne ne sait vraiment s'il est un patriote jouant les agents doubles pour romper les Allemands ou un traître à la France... Pourtant, Claudine se laisse séduire par son chef. L'aventure, exaltante et rocambolesque à son commencement, prend vite une coloration dramatique. Sauvetages, trahisons et arrestations se succèdent à mesure que la jeune femme découvre l'amour, et aussi la haine. Enracinés dans la campagne et les villages de ce Périgord que Michel Jeury connaît si bien, les sentiments violents et l'héroïsme de personnages forts se mêlent aux craintes et aux espérances de tout un pays, pour nous plonger avec une rare authenticité dans cette époque troublée.
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Dans les caves du manoir de Mauval coule une source mystérieuse qui émet un souffle irrégulier, l'expir. Une sorte de halètement monte du tréfonds de la bâtisse, traverse les étages, fait vaciller la lumière des lampes. La maison respire, elle vit.
Mauval recèle une autre merveille, un trésor dissimulé par un ancien révolutionnaire devenu bandit de grand chemin. De la Révolution à nos jours, ce tas d'or maudit marquera la lignée des occupants du domaine. De génération en génération, le magot sera tantôt maléfique, tantôt consacré à des causes patriotiques.
Par l'eau et par le feu, la destinée de Mauval s'accomplira, par une dramatique journée de juin 1944 où la légende rejoint l'Histoire.
Avec ce roman puissant, Michel Jeury enrichit le légendaire du terroir limousin d'une ténébreuse histoire, où les passions, les peurs et les haines animent une étonnante galerie de personnages rudes et tendres, fantasques et attachants. Nous n'oublierons pas de sitôt les quatre femmes qui sont la vie et la chair de ce domaine inquiétant - de Marie-Corrèze, la servante au grand coeur, à Faustine, de Mélie à Angéline la pure. L'âme de Mauval n'a pas fini de nous hanter. -
En 1954, Vincent Lerouge a vingt ans lorsqu'il est nommé instituteur suppléant à Mondonat, petite commune du Périgord noir. Venu là pour quinze jour, il y demeurera onze ans. Le temps pour lui de découvrir toutes les misères et les joies d'un métier difficile -; c'est encore le temps de la classe unique au milieu d'une population méfiante ; et les haines et les mystères d'une communauté fermée, qui refuse à l'étranger le droit de s'intéresser au drame qui, vingt ans plutôt -; le soir du vent fou -;, l'a secouée : l'incendie d'une ferme au cours duquel un homme a trouvé la mort. C'est pourtant à l'élucidation du crime que Vincent s'attache ; il lui faudra bien des années, des circonstances exceptionnelles et la complicité de certains pour y parvenir... Au-delà de cette intrigue, ce qui fait la richesse de la beauté de ce roman, c'est la vie même du village, de saison en saison, et tout ses personnages : les gamins, leurs parents, les paysans, le petit seigneur local, le curé, les collègues des communes voisines -; tous vivants, attachants, qu'ils soient butés, madrés, intelligents, tendres ou cruels. Tout un monde parcouru de passions inavouées. La richesse et la beauté viennent aussi de l'écriture, vive, forte et colorée, et pleine d'heureuse surprises ? originale comme l'histoire même qu'elle raconte.
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" Tu seras leveuse de maux, ma belette, quand tu seras grande. Je t'appendrai mes secrets. Et tu diras aussi de bonnes prières de missel : ça ne peut rien gâter. "Le missel, c'était tout ce que la mère d'Aline avait laisser en héritage à sa fille , et les pauvres secrets de la Segonde, tout ce que la vieille guérriseuse, qui l'avait recueillie, pouvait transmettre à l'enfant avec le don. Ôter le feu, tirer les échardes, soulager toutes sortes de misères, chasser des champs les rats et les limaces, ce pouvoir mystérieux, cette petite fille de douze le possédait et l'exerçait déjà, avec l'aide des saints du paradis, quand elle se retrouva seule dans la vie. C'était vers 1850, en Limousin, dans des temps si anciens qu'on en a perdu le souvenir, dans un monde si pauvre et si terrible qu'on se serait crû au Moyen-Âge.Soixante-quinze ans plus tard, vers 1925, Aline Colin, connue sous le nom de veuve Colin, décide de raconter sa vie ? un vrai roman, dit-elle ? au notaire de son village. Quelle vie ! Et quel roman, en effet ! Que de passions, que de déchirements et de drames (jusqu'au crime), que de personnages hors du commun, frustes, violent ou lumineux animent ces pages ! Jusqu'à ,la tragédie finale. Grâce à Dieu, Aline Colin aura su, avant de mourir, à qui transmettre le don...Jamais, même dans ses grands romans précédents ? Le vrai goût de la vie, Une odeur d'herbe folle, Le soir du vent fou ? , Michel Jeury n'a atteint à plus d'invention et de liberté dans la création de personnages et de situations. Une espèce de folie court tout au long du livre ? écho contemporain de la folie médiévale, quand Dieu et le Diable se livraient, en chaque être, leur éternel combat.
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Paris au temps de l'Exposition universelle: l'effervescence d'une société au seuil d'un siècle nouveau.
Céline Ouroux a vingt-deux ans. Un nourrisson dans les bras, elle arrive à Paris, un Paris qui tourbillonne de mille feux, mille bruits. Nous sommes en 1888: dans quelques mois sera inaugurée l'Exposition universelle qui doit célébrer le xxe siècle à venir. Céline est intimidée. Mais surtout elle est pauvre. Dans son Morvan natal, elle s'est prise d'amour pour un homme qui n'en méritait peut-être pas tant. Son enfant est né langé de dettes autant que d'espoirs déçus. Alors, comme des centaines d'autres jeunes femmes dans son état, il ne lui reste qu'une solution pour survivre: vendre son lait. Devenir "nounou" dans une riche famille bourgeoise. L'espace de ce que l'on appelle "une nourriture", Céline va tout apprendre de ce monde: les folies et les extravagances des maîtres, ce lien étrange, pervers, qu'ils entretiennent avec leurs serviteurs. Elle va apprendre les ambitions de la capitale, la puissance de l'argent et de la politique côtoyant ce rêve de progrès: la technique et l'industrie qui alors font vibrer la République. Mais plus que tout, c'est d'elle-même qu'elle va apprendre. Par l'épreuve comme par le plaisir, en rencontrant un amour inattendu mais éphémère, en traversant le pire des drames: la perte de son propre enfant alors qu'elle nourrit et protège celui de sa maîtresse. Son intelligence et sa fidélité retiennent près d'elle des femmes qui s'avéreront de plus sûres compagnes lorsque Céline aura conquis enfin un peu de liberté...Il y a des accents de Zola dans "Nounou", peut-être le roman le plus abouti de Michel Jeury. Il fait ici vivre avec tendresse et ironie des personnages profondément humains. Il a choisi le camp des petites gens que "la Grande Histoire" plonge dans l'oubli à chaque tour de roue: les serviteurs. -
La gloire du certif ; les trésors des livres d'école (1850-1950)
Michel Jeury
- Robert Laffont
- 15 Septembre 2011
- 9782221123003
Les perles des vieux manuels de l'enseignement primaire !
Pour écrire ses deux romans, L'Année du certif et Les Grandes Filles, Michel Jeury s'est plongé avec délice dans les vieux manuels de l'enseignement primaire. Aujourd'hui, il offre à ses lecteurs un florilège des passages les plus drôles, les plus étonnants, repérés au fil de ses balades dans l'univers très pittoresque de l'école laïque et républicaine d'antan. A cette époque, le "certificat pour tous" était le grand projet de notre pays. Ce fut le temps des hymnes...
A la conscience : "La bonne conscience est la meilleure amie du pauvre, elle ne l'abandonne jamais."
A la volonté : "La volonté comprime le cri de la douleur au milieu des plus affreux supplices ; elle fait sourire de jeunes vierges sous la dent des lions et des tigres."
A la vertu : "Comprenez-moi bien, mes enfants : la France est un pays qui cache ses vertus comme d'autres cachent ses vices."
A la propreté : "La propreté crée la fierté et l'égalité. Deux hommes peuvent ne pas êre également riches, mais ils peuvent être également propres."
Ce recueil tendre et ironique épingle naïvetés, perfidies, bévues et extravagances, mais au fil de pages, au-delà du rire et de la surprise, on se rend compte avec émotion que ce qui touchait les Français d'alors nous touche encore aujourd'hui...