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Littérature
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Anima : Vie et mort de l'âme, de Lascaux au transhumanisme
Michel Onfray
- Albin Michel
- 5 Avril 2023
- 9782226484178
« L'histoire de l'âme est l'histoire de l'idée que l'homme se fait de lui-même face à la mort. Des premiers hommes qui découvrent les cycles de la nature aux derniers que nous sommes qui envisagent le posthumain en dehors de la vie sur terre, en passant par les hommes des pyramides, de l'agora, du forum, de l'église, avant d'en arriver à celui du supermarché planétaire, c'est cette odyssée que je me propose de raconter. De l'âme immatérielle à l'âme numérique, tout converge vers la possibilité d'un posthumain inaugural de l'inhumain. Cet avenir est déjà notre présent. » Michel Onfray
Véritable enquête philosophique construite comme un roman policier, Anima est le premier volume d'une réflexion consacrée à l'homme et au posthumain. Il sera suivi de Barbarie, qui examinera la nature de cet avenir qui se dessine. Michel Onfray est traduit dans vingt-cinq pays et auteur de plus d'une centaine de livres. Il anime une webtv (michelonfray.com) et a récemment cofondé avec Stéphane Simon la revue Front populaire. -
Autodafés : l'art de détruire les livres
Michel Onfray
- Presses de la cité
- La Cité
- 26 Août 2021
- 9782258197404
Omerta, chasse aux sorcières et calomnie... Qui donc organise la censure par le silence, promeut de mauvais livres par la connivence idéologique, organise la désinformation par le discrédit ?Ce dernier demi-siècle a connu de grandes polémiques où la pensée dominante a défendu les idéologies qui lui servent de fondations : le maoïsme que Simon Leys démontait dans
Les Habits neufs du président Mao (1971) ; le marxisme qu'effondrait
L'Archipel du Goulag (1973) de Soljenitsyne; l'antiracisme que Paul Yonnet dénonçait dans
Voyage au centre du malaise français (1993); l'impérialisme islamiste dont Samuel Huntington prophétisait la menace dans
Le Choc des civilisations (1996); la psychanalyse que ridiculisait
Le Livre noir de la psychanalyse (2005); le mythe d'un islam civilisateur de l'Occident que décomposait
Aristote au mont Saint-Michel (2008) de Sylvain Gouguenheim.
Michel Onfray raconte l'histoire de ce qu'Orwell, dans
1984, nommait les " crimes par la pensée ". -
Les civilisations naissent, croissent, vivent, connaissent un temps de puissance, décroissent, chutent, tombent et disparaissent avant d'être remplacées par d'autres. Les plus lucides le savent, les plus intellectuellement encrassés le nient.
Notre civilisation judéo-chrétienne est en phase terminale. Il est politiquement sot et niais, sinon dangereux, de prétendre redonner de la santé et de la vitalité à un centenaire subclaquant. N'importe quel médecin promettant de remettre sur pied un vieillard cacochyme passerait illico pour un charlatan. Mais pour une civilisation, les vendeurs d'illusion font toujours florès.
Ce deuxième volume de La Nef des fous est le journal voltairien, au jour le jour, de cet inévitable naufrage. On y trouve tous les délires de notre fin de millénaire wokiste désireux de faire du passé table rase...
M.O. -
Un manuel de résistance à l'intention des nouvelles générations. Que dire à des jeunes de vingt ans pour leur conduite dans ce monde qui part à la dérive ? La civilisation s'effondre, les valeurs s'inversent, la culture se rétrécit comme une peau de chagrin, les livres comptent moins que les écrans, l'école n'apprend plus à penser mais à obéir au politiquement correct, la famille explosée, décomposée, recomposée se retrouve souvent composée d'ayants droit égotistes et narcissiques.
De nouveaux repères surgissent, qui contredisent les anciens : le racisme revient sous forme de racialisme, la phallocratie sous prétexte de néo-féminisme, l'antisémitisme sous couvert d'antisionisme, le fascisme sous des allures de progressisme, le nihilisme sous les atours de la modernité, l'antispécisme et le transhumanisme passent pour des humanismes alors que l'un et l'autre travaillent à la mort de l'homme, l'écologisme se pare des plumes anticapitalistes bien qu'il soit le navire amiral du capital - il y a de quoi perdre pied.
J'ai rédigé une série de lettres à cette jeune génération pour lui raconter les racines culturelles de notre époque : elles ont pour sujet la moraline, le néo-féminisme, le décolonialisme, l'islamo-gauchisme, l'antifascisme, la déresponsabilisation, la créolisation, l'antisémitisme, l'écologisme, l'art contemporain, le transhumanisme, l'antispécisme.
L'une d'elles explique en quoi consiste l'art d'être français : d'abord ne pas être dupe, ensuite porter haut l'héritage du libre examen de Montaigne, du rationalisme de Descartes, de l'hédonisme de Rabelais, de l'ironie de Voltaire, de l'esprit de finesse de Marivaux, de la politique de Hugo. -
Sous la forme d'une éphéméride, et ce sur presque tous les jours de cette année 2020, je consigne chaque délire dont notre temps est capable.Dans ce journal se croisent une petite fille de huit ans qui veut changer de sexe depuis l'âge de quatre ans ; des égorgeurs présentés comme de pauvres victimes d'elles-mêmes ; une jeune fille qui ne va plus à l'école et prophétise la catastrophe climatologique dont le clergé de son pays nous dit qu'elle est le Christ ; des femmes qui vendent des enfants pendant que d'autres les achètent ; l'Église catholique qui court après les modes du politiquement correct ; le journal Libération qui se dit progressiste en célébrant la coprophagie et la zoophilie ; des végans qui militent contre les chiens d'aveugles ; une anthropologue qui trouve qu'il y a trop de dinosaures mâles et pas assez de femelles dans les musées ; des pédophiles qui achètent des viols d'enfants en direct sur le Net ; un Tour de France qui commence au Danemark et un Paris-Dakar ayant lieu en Amérique du Sud ; un parfum élaboré par une femme à partir des odeurs de son sexe ; un chef de l'État qui, entre autres sorties, se félicite que ses ministres soient des amateurs ; Le Monde qui estime courageuse une mise en scène théâtrale qui présente Lucien de Rubempré en femme ; le pape et Tariq Ramadan pour qui le coronavirus est une punition divine - et autres joyeusetés du même genre... Entre rire voltairien et rire jaune, cette Nef des fous est un genre de journal du Bas-Empire de notre civilisation qui s'effondre.M. O.
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Il est admis que 1984 et La Ferme des animaux d'Orwell permettent de penser les dictatures du XXe siècle. Je pose l'hypothèse qu'ils permettent également de concevoir les dictatures de toujours. Comment instaurer aujourd'hui une dictature d'un type nouveau ? J'ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l'histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l'Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers.Pour détruire la liberté, il faut : assurer une surveillance perpétuelle ; ruiner la vie personnelle ; supprimer la solitude ; se réjouir des fêtes obligatoires ; uniformiser l'opinion ; dénoncer le crime par la pensée.Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques.Pour abolir la vérité, il faut : enseigner l'idéologie ; instrumentaliser la presse ; propager de fausses nouvelles ; produire le réel.Pour supprimer l'histoire, il faut : effacer le passé ; réécrire l'histoire ; inventer la mémoire ; détruire les livres ; industrialiser la littérature.Pour nier la nature, il faut : détruire la pulsion de vie ; organiser la frustration sexuelle ; hygiéniser la vie ; procréer médicalement.Pour propager la haine, il faut : se créer un ennemi ; fomenter des guerres ; psychiatriser la pensée critique ; achever le dernier homme.Pour aspirer à l'Empire, il faut : formater les enfants ; administrer l'opposition ; gouverner avec les élites ; asservir grâce au progrès ; dissimuler le pouvoir.Qui dira que nous n'y sommes pas ? M.O.
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La vengeance du pangolin ; penser le virus
Michel Onfray
- Robert Laffont
- 3 Septembre 2020
- 9782221250815
Un virus bien en chair et en os, si je puis me permettre, a démontré que le virus virtuel n'était pas la seule réalité avec laquelle nous avions à compter. Venu de Chine où des pangolins et des chauves-souris ont été incriminés, il a mis le monde à genoux.Il a été le révélateur, au sens photographique du terme, des folies de notre époque : impéritie de l'État français, faiblesse extrême de son chef, impuissance de l'Europe de Maastricht, sottise de philosophes qui invitaient à laisser mourir les vieux pour sauver l'économie, cacophonie des scientifiques, volatilisation de l'expertise, agglutination des défenseurs du système dans la haine du professeur Raoult, émergence d'une médecine médiatique, indigence du monde journalistique, rien de très neuf...Le covid-19 rappelle une leçon de choses élémentaire : il n'est pas le retour de la mort refoulée, mais la preuve vitaliste que la vie n'est que par la mort qui la rend possible. Tout ce qui est naît, vit, croît et meurt uniquement pour se reproduire - y compris, et surtout, chez les humains. Ce virus veut la vie qui le veut, ce qui induit parfois la mort de ceux qu'il touche. Mais quel tempérament tragique peut et veut encore entendre cette leçon de philosophie vitaliste ?Michel Onfray.
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« La France est plus que jamais coupée en deux : non pas la droite et la gauche, non pas les libéraux et les anti-libéraux, non pas les progressistes et les souverainistes, mais d'une part ceux sur lesquels s'exerce le pouvoir, que je nomme le peuple, et d'autre part ceux qui exercent le pouvoir, les élites comme il est dit.Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres ! Ce mot de La Boétie doit devenir l'impératif catégorique d'une gauche libertaire et populaire, populiste même si l'on veut, car il n'y a que deux côtés de la barricade, et je ne crains pas de dire que j'ai choisi le camp du peuple contre le camp de ceux qui l'étranglent. »Michel Onfray
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J'ai subi un infarctus quand je n'avais pas encore trente ans, un AVC quelque temps plus tard, puis un deuxième en janvier 2018. Nietzsche a raison de dire que toute pensée est la confession d'un corps, son autobiographie. Que me dit le mien avec ce foudroiement qui porte avec lui un peu de ma mort ? La disparition de ma compagne cinq ans en amont de ce récent creusement dans mon cerveau, qui emporte avec lui un quart de mon champ visuel, transforme mon corps en un lieu de deuil. " Faire son deuil " est une expression stupide, car c'est le deuil qui nous fait. Comment le deuil nous fait-il ? En travaillant un corps pour lequel il s'agit de tenir ou de mourir. Un lustre de mélancolie ou de chagrin porte avec lui ses fleurs du mal. Ce texte est la description du deuil qui me constitue. Faute d'avoir réussi son coup, la mort devra attendre. Combien de temps ? Dieu seul (qui n'existe pas) sait... Pour l'heure, la vie gagne. Ce livre est un manifeste vitaliste. M. O.
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La cour des miracles ; carnets de campagne
Michel Onfray
- Éditions de l'Observatoire
- 7 Juin 2017
- 9791032900147
Quand on croit à la politique, on a la manie du prie-dieu, de la messe, du sermon, des excommunications, de l'eau bénite, du catéchisme, du bûcher, du bouc émissaire, du bréviaire, des burettes, des oraisons, mais surtout : des génuflexions.
Quand on n'y croit plus et qu'on est devenu un athée de la politique, on devient libre. Dès lors, on voit comment le cinéma politico-médiatique a pour fonction de nous laisser croire qu'un changement d'homme apportera un changement de politique, alors qu'il n'en est rien : il était évident que le nouveau président de la République serait un pion de l'État maastrichien. Le mécanisme est programmé pour ça.
On pouvait, comme moi, ne pas se plier à ce simulacre de démocratie, ne pas prendre au sérieux cette palinodie. Regarder cette campagne en voltairien et la raconter au jour le jour n'en demeure pas moins un geste politique : car déchirer le voile des fictions contribue au démontage de la servitude volontaire. -
Les avalanches de Sils-Maria ; géologie de Friedrich Nietzsche
Michel Onfray
- Gallimard
- blanche
- 7 Novembre 2019
- 9782072872082
En allant sur les traces sublimes des paysages de Nietzsche à Sils-Maria, Michel Onfray propose une généalogie géologique de sa pensée : les montagnes et les lacs sont, entre les avalanches, les lieux où naît le surhomme qui n'est pas une figure politique mais une figure éthique. Chacun, et chacune, peut être surhomme, il suffit pour ce faire de savoir ce qu'est le réel, de le vouloir et de l'aimer, ce qui conduit à une joie à la portée de tous. Contre les usages fascistes ou gauchistes de Nietzsche, Michel Onfray propose la sagesse antique réactualisée par le philosophe allemand pour nos temps postchrétiens.
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Tocqueville et les Apaches ; Indiens, nègres, ouvriers, Arabes et autres hors-la-loi
Michel Onfray
- Autrement
- Universités populaires & C<sup>ie</sup>
- 1 Novembre 2017
- 9782746745544
Tocqueville passe pour le penseur de la démocratie et de la liberté dans un monde qui n'aime ni la démocratie ni la liberté. En fait, à le lire vraiment, on découvre qu'il fut assez peu démocrate et très peu défenseur de la liberté : en effet, ce philosophe justifie le massacre des Indiens d'Amérique, la société d'apartheid entre Noirs et Blancs, la violence coloniale en Algérie, le coup de feu contre les ouvriers quarante-huitards qui demandent du travail et du pain pour leur famille. Il ne faut pas s'étonner que ce libéral de gauche ait pu servir sous Mitterrand à justifier la conversion du socialisme au libéralisme en 1983 et, sous couvert de droit d'ingérence, les guerres néocoloniales initiées dès 1990.
Si l'on est Blanc, catholique, Européen, propriétaire, Tocqueville est le penseur ad hoc. Sinon, l'auteur de La démocratie en Amérique ne craint pas de justifier et de légitimer ce que l'on nomme aujourd'hui ethnocide ou crime de guerre. -
En parcourant le chemin de la Garenne qui traverse et forme une boucle aux abords du village où il a grandi, Michel Onfray retrouve les souvenirs et les sensations de l'enfance. Il évoque avec émotion des personnages hauts en couleur, durs à la peine - ses parents en premier lieu : le père ouvrier agricole, la mère 'bonne à tout faire'. Il observe le passage du temps, les ravages de la modernité : les édiles locaux en prennent pour leur grade, les agriculteurs inféodés à l'industrie chimique également, mais aussi les écologistes qui ont fait supprimer les barrages sur la Dives pour favoriser la remontée de saumons dont on n'a jamais vu trace dans cette rivière. La nature est très présente : l'enfance est pleine de grillons, de couleuvres, de crapauds, de fleurs et de plantes. Certains portraits peuvent être féroces, mais on sent surtout ici poindre une mélancolie sincère, et un authentique attendrissement quand la promenade sur le chemin de la Garenne est l'occasion de croiser les figures chères du passé.
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Nager avec les piranhas ; carnet guyanais
Michel Onfray
- Gallimard
- blanche
- 2 Novembre 2017
- 9782072723117
Michel Onfray s'est enfoncé dans la région de Guyane où vit le peuple amérindien des Wayanas. Cette population, installée sur les rives de cours d'eau, est menacée de destruction par la pénétration des instruments de la modernité occidentale.
Dans cet immense territoire, la France impose une loi jacobine qui ne correspond à aucune réalité locale. Ainsi, les peuples dits premiers sont, par la faute de l'électricité, d'Internet, de la télévision et du centralisme républicain, devenus des peuples derniers. Ils ont perdu jusqu'à la mémoire de leurs pratiques de pêche et de chasse. Le phénomène des suicides d'enfants qui se multiplient là-bas en est une des terribles conséquences.
Nager avec les piranhas poursuit brillamment la réflexion que Michel Onfray mène depuis plusieurs années sur la manière dont les civilisations prospèrent sur les décombres de celles qui les ont précédées, avant de mourir à leur tour inéluctablement. -
Le désir ultramarin ; les Marquises après les Marquises
Michel Onfray
- Gallimard
- blanche
- 2 Novembre 2017
- 9782072723162
Victor Segalen - écrivain breton, dépressif et opiomane, élevé dans les préceptes d'une religion catholique qu'il ne cessait de rejeter - s'est rendu à Hiva-Oa, une des îles Marquises, pour partir sur les traces de Paul Gauguin. Il y a trouvé un apaisement du corps et de l'esprit.
Gauguin comme Segalen, au cours de leurs séjours polynésiens, semblent se débarrasser des oripeaux judéo-chrétiens pour accéder à une autre forme d'être au monde, plus vraie, amorale, harmonieuse.
À travers les récits de ses deux grands prédécesseurs, Michel Onfray retrouve dans le contact avec la nature primitive l'esprit d'un régime libidinal proprement libertaire.
Ce texte fort mêle de façon convaincante le récit de voyage, concret et sensuel, et la réflexion sur la vie et la mort des civilisations. -
Contre-histoire de la philosophie Tome 3 ; les Libertins baroques
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 18 Avril 2007
- 9782246689195
Ce volume, consacré au XVIIème siècle, explore « l'envers » philosophieque du grand siècle officiel et académique. Michel Onfray y traite, dans le même esprit de déconstruction, les auteurs négligés par l'enseignement universitaire.
Aux antipodes d'un « Grand siècle » de carte postale avec Descartes, Pascal ou Fénelon, on trouve ici une constellation de « libertins baroques » qui, encore chrétiens, s'abreuvent à Montaigne, aux récits de voyage des découvreurs du Nouveau Monde, aux cabinets de curiosité, aux leçons données par les lunettes astronomiques, aux anamorphoses des peintres. Ces philosophes se nomment Charron, La Mothe Le Vayer, Saint Evremond, Gassendi ou Spinoza dont on n'a jamais montré la spécificité hédoniste?
A titre d'indication, en voici la table des matières :
Charron ou « La volupté modérée »
La Mothe le Vayer et « La jouissance de soi-même »
Saint-Evremond et « L'amour de la volupté »
Pierre Gassendi et « Epicure qui parle »
Cyrano de Bergerac et le « Librement vivre »
Vie et mort du libertinage
Spinoza et « Ce qui conduit à la joie »
Le crépuscule de Dieu
La Contre-Histoire comptera, au final, 6 volumes. Les titres à venir seront :
Tome 5 : « L'eudemonisme social »
Tome 6 : « Les radicalités existentielles » -
Solstice d'hiver ; Alain, les Juifs, Hitler et l'occupation
Michel Onfray
- Éditions de l'Observatoire
- 7 Mars 2018
- 9791032903650
« Plus d'un demi-siècle après la mort d'Alain paraît son Journal inédit. On y découvrira un philosophe lui aussi inédit : ce qu'il y dit de Mon combat et d'Adolf Hitler ; son antisémitisme viscéral que n'ébranle pas la politique antisémite de Vichy ; sa légitimation du renoncement à toute Résistance, donc sa condamnation de l'entreprise du général de Gaulle et son souhait de voir les Allemands gagner ; son analyse de l'occupation comme d'une situation pas si dés-honorante que cela ; son consentement donné aux analyses raciales de Gobineau ; sa fascination pour la force brutale des soldats nazis fanatisés et motorisés ; la préface qu'il écrit deux ans après la fin de la guerre pour le livre d'un ancien collaborateur ; son silence sur tout cela une fois la guerre terminée laissera le lecteur pantois. Ce Journal va changer du tout au tout l'image qu'on avait jusqu'alors d'Alain. »
M.O. -
Une grande partie de l'histoire de la pensée occidentale s'est effondrée lors de l'ouverture des camps d'extermination nazis en 1945. La Raison occidentale semblait progresser depuis sa première formulation grecque en passant par la Raison renaissante, la Raison cartésienne, la Raison pure kantienne, la Raison des Lumières. Comment a-t-elle pu déboucher sur l'embrasement de l'Europe par le national-socialisme ?
Hannah Arendt a pensé ce phénomène avec ses analyses sur le totalitarisme dont le projet est de créer des hommes superflus. Cette jeune femme juive, qui fut l'élève de Heidegger dont le nazisme fut incontestable, a également été sa maîtresse. Le totalitarisme ne pouvait donc rester une énigme pour elle qui en fit l'analyse. Au-delà du XX° siècle, elle a également pensé la Révolution française, égalitaire, matrice des totalitarismes, qu'elle oppose à la révolution américaine, libertaire et productrice de démocratie. Elle a également examiné ce qui accompagnait la crise de la culture, l'infantilisation des adultes, la science sans conscience, la crise de l'éducation.
Hans Jonas a lui aussi pensé le monde postnazi en constatant que la planète était en danger, que les biotechnologies mettaient l'humain en péril, qu'il fallait activer un militantisme appuyé sur la peur pour conscientiser les masses au nom d'un principe d'espérance. L'écologie lui doit beaucoup.
Gunther Anders enfin, un temps le mari d'Hannah Arendt, a pensé la bombe atomique, le jazz, la télévision, la photographie, les machines, la propagande, la radio, les médias, la pollution, la technologie appliquée au corps, l'idéologie mortifère répandue par le capitalisme, avant de conclure à l'obsolescence programmée de l'homme.
Tous trois ont pensé le nihilisme qui a suivi le nazisme. Leur judaïsme a lié l'apocalypse au principe espérance, non sans imaginer que la violence ne saurait être évitée. -
Il existe deux « Pensée 68 ». La première a rendu possible l'évènement, la seconde a été rendue possible par lui. L'une en est la cause, l'autre, la conséquence. Deleuze, Foucault, Althusser, Lacan, Barthes, et quelques autres qui sont devenus ensuite des héros de la French Theory, ont été de sages professeurs avant Mai et de purs produits de ce qui est advenu après.
En revanche, une autre Pensée 68 a fonctionné en combustible de la flamme d'une histoire qui, rappelons-le, car on l'oublie souvent, a été planétaire. Yvonne de Gaulle aurait dit au Malraux du Miroir des limbes qu' « en Mai, dans toute la France les abeilles étaient enragées aussi »...
Cette pensée généalogique de Mai 68, il faut aller la chercher dans les avant-gardes littéraires : futurisme, surréalisme , lettrisme , mais aussi dans la pensée de Henri Lefebvre, nietzschéen de gauche, marxiste hédoniste, réformiste révolutionnaire de la vie quotidienne, opposé à la pensée magique structuraliste, tout aussi bien que dans le freudo-marxisme de Marcuse, critique de la démocratie et défenseur d'une esthétique politique marxiste, ou bien chez Guy Debord, feuerbachien de choc qui mobilise la fétichisation de la marchandise et le spectacle pour penser l'époque ou enfin chez Raoul Vaneigem qui promeut une esthétique de l'existence génératrice de vie surabondante comme remède aux vies mutilées.
Ce Mai là fut l'occasion d'une révolution métaphysique contre toutes les figures d'autorités. Les soixante-huitards qui suivirent furent sans père, mais aussi sans boussole. La Pensée 68 d'après fut l'occasion d'errances. Mais l'histoire était passée, un grand moment de déchristianisation avait eu lieu. Un grand pas vers le nihilisme aussi. -
Une contre histoire de la littérature Tome 2 ; la passion de la méchanceté ; sur un prétendu divin marquis
Michel Onfray
- Autrement
- Universités populaires & Cie
- 24 Septembre 2014
- 9782746741287
Pourquoi Sade qui fut, au dire même de ses hagiographes, coupable de séquestrations, de viols en réunion, de menaces de mort, de traitements inhumains et dégradants, de tortures, de tentatives d'empoisonnement, fut-il porté aux nues par l'intelligentsia française pendant tout le XXe siècle ? De Breton à Bataille, de Barthes à Lacan, de Deleuze à Sollers, tous ont vu en lui un philosophe visionnaire, défenseur des libertés, un féministe victime de tous les régimes? Fidèle à sa méthode, Michel Onfray croise la vie, Louvre et la correspondance de Sade. Romancier, il n'y aurait rien à redire à ses fictions ; mais Sade se réclame de la philosophie matérialiste, mais il laisse une place possible à la liberté, puis fait le choix du mal. Dès lors, cet homme triomphe moins en libérateur du genre humain qu'en dernier féodal royaliste, misogyne, phallocrate, violent.
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Une contre histoire de la littérature Tome 1 ; le réel n'a pas eu lieu ; le principe de Don Quichotte
Michel Onfray
- Autrement
- Universités populaires & Cie
- 1 Juin 2016
- 9782746744684
Parce qu'il ose tenir le cap de l'idéal dans un monde où le vice invite au reniement, Don Quichotte incarne la figure même du héros. Cette passion furieuse pour les idées au détriment de la réalité a pourtant un sens moins chevaleresque et plus philosophique : le personnage de Cervantès est l'homme pour qui « le réel n'a pas eu lieu ». Déclarant la guerre au banal, il veut le merveilleux, le romanesque : des géants plutôt que des moulins à vent, un château plutôt qu'une auberge crasseuse, une belle jeune femme plutôt qu'une vieille servante poilue... Ce chef-d'oeuvre du XVIIe siècle, d'une inaltérable modernité, est le grand roman de la dénégation. Que nous apprend-il sur cette attitude ô combien contemporaine ? Michel Onfray y répond dans le premier tome de sa « Contre-histoire de la littérature ».
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La force du sexe faible ; contre-histoire de la révolution française
Michel Onfray
- Autrement
- Universités populaires & Cie
- 5 Septembre 2017
- 9782746746756
La vision dominante et institutionnelle de la Révolution française est jacobine, masculine, construite autour de l'icône de Robespierre, chantre de la Terreur. Elle a toujours fait abstraction du rôle et des combats des femmes.
Dans cet essai, Michel Onfray propose une nouvelle lecture de cette période clé de l'histoire de France, réhabilitant celles qui ont fait le pari des Lumières contre celui de la violence.
Les portraits d'Olympe de Gouges, de Charlotte Corday ou de Madame de Staël prouvent non seulement que ces femmes ont compté mais aussi qu'elles avaient une cohérence d'action et de pensée. Révolutionnaires, républicaines, girondines, opposant l'intelligence à l'échafaud, ces oubliées de l'histoire incarnent la force du sexe que l'on dit faible. -
La fraise de descartes : anagrammes philosophiques
Jacques Perry-Salkow, Michel Onfray
- Éditions Actes Sud
- Hors collection
- 2 Novembre 2022
- 9782330175283
Dans ce nouveau volume, entièrement dédié aux philosophes, Michel Onfray et Jacques Perry-Salkow montrent que l'anagramme est tout autant un jeu de lettres qu'un jeu de l'être. Michel Onfray a choisi d'associer un philosophe et un objet tant il est vrai que l'objet, bien souvent, dit l'homme : une sphère pour Parménide, un divan pour Antiphon, une coupe pour Socrate, une écuelle pour Diogène, une bague pour Érasme, une fraise pour Descartes...