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Minc Alain
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Au terme de près de cinquante ouvrages et de cinquante ans de participation à la vie publique, Alain Minc nous offre ici un « arrêt sur images ». Ce ne sont pas à proprement parler des Mémoires mais un bilan d'étape qui se déplie et se déploie, comme un éventail, en quatre volets : figures, moments, legs et ratés.
« Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants » disait Cocteau. Aussi ce livre commence-t-il par les portraits de personnages, aujourd'hui décédés, dont l'auteur a été très proche et qui ont joué un rôle cardinal dans sa vie. C'est un mélange inattendu d'affinités électives où Jorge Semprun côtoie Bernard Tapie, François Furet, Yves Montand... et où souvenirs personnels et descriptions psychologiques se donnent la main.
Ensuite viennent les moments importants pour lesquels il retrace ses réactions analysées à travers le regard d'aujourd'hui : du « monôme » de 1968 au 7 octobre 2023, de l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie à la chute du mur de Berlin.
Puis les idées ou concepts qu'il a lancés et sont devenus des lieux communs dans les débats d'aujourd'hui - comme par exemple « l'équité versus l'égalité », « la mondialisation heureuse » ou le « cercle de la raison » - sur lesquels il s'interroge avec le recul du temps.
Et enfin ses « ratés », les sujets qu'il estime avoir ignorés ou maltraités, réfléchissant rétrospectivement aux raisons de ses faux pas.
Sur chacun de ces thèmes affleure un mélange d'humour et de distance, de profondeur et de légèreté. -
Dictionnaire amoureux du pouvoir
Alain Minc
- Plon
- Dictionnaire amoureux
- 9 Novembre 2023
- 9782259314091
La vie plurielle d'Alain Minc dans la sphère économique, au coeur du monde des médias, en lisière de l'univers intellectuel et aux confins de la vie politique, lui a fait découvrir toutes les formes de pouvoir qu'il partage avec les lecteurs." Le théâtre des pouvoirs offre le plus bel espace pour s'amuser de la vie, des hommes, des circonstances.
Je n'ai jamais exercé de vrai pouvoir et j'ai délibérément évité les voies qui auraient pu m'y conduire. Mais la vie plurielle que je me suis construite, dans la sphère économique, au coeur du monde des médias, en lisière de l'univers intellectuel et aux confins de la vie politique, m'en a fait découvrir toutes les formes. Ce dictionnaire se définit comme amoureux, mais tomber amoureux du pouvoir relève d'une légère pathologie. Traiter avec lui exige de s'imposer une hygiène qui prend, de mon côté, une forme symbolique : je porte depuis trente ans dans ma serviette un fac-similé de la lettre adressée le 2 novembre 1942 par Pierre Brossolette au général de Gaulle. C'est une leçon admirable de liberté de ton face aux puissants. Si elle a pu prévaloir dans les hauteurs auxquelles se situaient ces deux hommes, elle devrait être à notre portée dans les vies normales qui sont les nôtres. Puisse-t-elle apparaître au fil des pages de ce Dictionnaire amoureux. " -
"Nous ne nous sommes, depuis lors, jamais quittés, ce vieux Karl et moi. Plus la vie me faisait pénétrer les arcanes du monde capitaliste, plus Marx m'apparaissait unique, le seul à avoir compris, décrit, encensé, percé à jour un système dans lequel l'économie de marché et les mouvements profonds de la société sont indissolublement liés."
Le drame du libéralisme est qu'il rime souvent avec conservatisme et réaction, alors qu'il devrait en être l'antithèse : encore faudrait-il que ses épigones aient lu Marx... Marx, élu meilleur antidote à la pensée anticapitaliste ? Ce n'est pas le moindre des paradoxes mis en lumière dans cet essai décapant.
Alain Minc nous fait redécouvrir une oeuvre qui incarne une tentative unique de penser le monde, en embrassant la philosophie, l'histoire, l'économie et la sociologie. Relisant le Manifeste communiste, Le Capital ou Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, lui qui se présente, non sans espièglerie, comme le dernier marxiste français livre ses propres hypothèses sur l'économie et la politique contemporaines.
Il donne à voir un Marx qui se révèle éminemment pertinent dans sa description de la dynamique capitaliste, conçue comme une force de progrès. Un homme à l'ambition prométhéenne, dont la construction théorique et la vie ne font qu'un. L'auteur qui, de tous, nous aide le mieux à comprendre le monde d'aujourd'hui, et à agir pour une société plus juste. -
"mes" présidents ; de De Gaulle à Macron
Alain Minc
- Grasset
- essai français
- 3 Juin 2020
- 9782246825319
« La Cinquième République a accompagné toute ma vie et ses Présidents -nos Rois- aussi : d'abord de loin, puis de plus près, enfin de très près.
De là l'envie d'un regard rétrospectif sur cette cohorte de huit monarques, qui se veut aussi distancié vis-à-vis du mythe de De Gaulle que d'un Emmanuel Macron que j'ai vu naître à la politique. »A.M
De Gaulle, la dialectique des contradictions ; Pompidou, le génie de la normalité ; Giscard d'Estaing, un être paradoxal ; Mitterrand, du bon usage de Machiavel ; Chirac, un hussard nihiliste ; Sarkozy, un entrepreneur en politique ; Hollande, un journaliste guerrier ; Macron, un ovni « habité » : ces huit portraits à la pointe sèche restituent à la fois la quintessence des hommes et des époques, avec des saillies surprenantes, des jugements inattendus, des confidences savoureuses.
Une histoire de France en accéléré, qui montre bien, au fil de la Vème République, la dépossession progressive du pouvoir et la difficulté croissante à l'exercer, au sommet de l'Etat. -
Une humble cavalcade dans le monde de demain
Alain Minc
- Grasset
- essai français
- 24 Janvier 2018
- 9782246816126
L'avenir du monde et le nôtre dépend des réponses que l'on peut apporter à une petite dizaine de questions.
Le creusement irréversible des inégalités nous menace-t-il d'une révolution ? La prochaine crise économique risque-t-elle d'être « terminale » ? Les États sont-ils devenus les otages des GAFA ? Peut-on vraiment combattre le réchauffement climatique ? La démocratie libérale sera-t-elle submergée par la vague populiste ? Quel dénouement envisager à la nouvelle guerre de trente ans qui s'est déclenchée au Levant ? L'absence de leader condamne-t-elle le monde à une instabilité chronique ? L'Europe saura-t-elle désamorcer la bombe démographique africaine ? Peut-on ressusciter l'Europe ?
Si « mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde » (Camus), Alain Minc s'efforce ici de bien nommer les interrogations cruciales du monde qui vient, et d'y apporter les réponses qu'il estime les plus probables. -
Voyage au centre du "système" ; essai
Alain Minc
- Grasset
- essai français
- 16 Janvier 2019
- 9782246820031
« La vie m'a donné, depuis quarante ans, l'opportunité de me trouver au carrefour de plusieurs mondes : économique, politique, médiatique, intellectuel. Ils constituent, à eux quatre, l'essentiel de ce que les populistes baptisent « le système » afin de mieux le vomir et de ce qu'ils nomment avec hostilité « les élites » afin de les vouer à la vindicte publique. Aussi la tentation m'est-elle venue de décrire « le système » de l'intérieur, tel qu'il m'est apparu et que je l'ai vu se métamorphoser.
C'est sans doute, de ces quatre mondes, le politique qui a le plus persévéré dans son être et l'univers médiatique qui a été le plus bouleversé. La vie capitalistique et la sphère intellectuelle se sont contentées de muter sans que leurs fondamentaux aient volé en éclats. »A.M.Analyses, portraits, récits, souvenirs, confidences: ce livre bref est certainement la meilleure introduction au fonctionnement réel de quatre piliers du pouvoir français et de leur évolution dans les dernières décennies, par un « frontalier » qui les connait tous de l'intérieur et qui n'a pas peu contribué à les rapprocher. -
Deux France
Minc Alain, Seguin Philippe
- Plon (réédition numérique FeniXX)
- 9 Octobre 2015
- 9782259236034
Pourquoi ce dialogue, en apparence contre nature ? Pourquoi un homme politique et un intellectuel décident-ils de débattre ensemble, à l'encontre des habitudes françaises qui classent chacun, pour l'éternité, dans une catégorie ? Pourquoi un opposant à Maastricht, et un partisan du oui, souhaitent-ils s'exprimer à nouveau sur l'Europe ? Pourquoi un critique et un partisan de la monnaie unique, veulent-ils en avoir le coeur net sur leurs divergences ? Pourquoi, au-delà de ce qui les sépare irréductiblement, veulent-ils voir si la réalité et les problèmes quotidiens du pays les rapprochent ? Par un goût qui nous est commun de l'échange. Par une même volonté de vérifier si appartenir à deux France différentes implique un désaccord absolu. Par un désir similaire d'échapper à la langue de bois, au moment où le pays avance, masqué, vers un débat national. Par la volonté, peut-être abusive, de tenir, à partir de deux positions, à maints égards contradictoires, un discours de vérité.
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Quels sont les grands défis de l'an 2000 ? Quelles grandes actions économiques et sociales s'imposeront à la France dans les années à venir ? Assurer une croissance sans inflation capable de favoriser l'emploi. Rendre plus efficace l'État-providence. Adapter notre système productif à la mondialisation des échanges. Sur ces problèmes clés pour la société française, Édouard Balladur a demandé à Alain Minc d'animer la réflexion d'un large éventail de personnalités. Son rapport s'affirme déjà comme un classique.
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" Le conformisme a changé de camp. Ce n'est plus le vieux conformisme bourgeois qui règne, mais un nouveau " politiquement correct " à la française. Il est l'apanage des maîtres du moment : féministes, gays, communautaristes, croisés de l'anti-mondialisation, dévots de la pureté, apôtres du populisme, parmi d'autres. Leur discours est omni présent ; leurs aspirations triomphent ; leurs fantasmes fabriquent désormais l'imaginaire collectif. La société a abdiqué devant eux, comme elle le faisait autrefois devant les seules classes dirigeantes. Etonnant renversement de perspective : est devenue dominante l'idéologie de ceux qui ont l'intelligence de se présenter encore comme les dominés.
" Ni Dieu ni maître " : pourquoi le plus beau des principes ne s'appliquerait-il pas à nos nouveaux maîtres ? Pourquoi échapperaient-ils à toute interpellation. Pourquoi, exhibant, tels des quartiers de noblesse, leurs souffrances passées, ou leur marginalité d'hier, seraient-ils à l'abri de la critique qu'ils ont, à juste titre, développée à notre endroit ? "
Dix épîtres à nos nouveaux maîtres pour lever cette chape de plomb :
Ø Premier épître : à nous-mêmes, les mal pensants
Ø Deuxième épître : aux féministes
Ø Troisième épître : aux gays
Ø Quatrième épître : aux communautaristes de tous acabits
Ø Cinquième épître : aux zélotes des " ONG "
Ø Sixième épître : aux croisés de l'anti-mondialisation
Ø Septième épître : aux obsédés de l'anti-américanisme
Ø Huitième épître : aux dévots de la pureté
Ø Neuvième épître : aux apôtres du néo-populisme
Ø Dixième épître : à nous-mêmes, hypothétiques bien-pensants -
Mirabeau criait si fort que Versailles eut peur...
Alain Minc
- Grasset
- essai français
- 15 Février 2017
- 9782246812265
Pourquoi se risquer, aujourd'hui, dans un éloge vibrant de Mirabeau ? Et pourquoi célébrer, à l'heure des déferlantes populistes, un tribun réputé pour son tempérament, sa petite vérole et son jeu plus ou moins trouble entre une monarchie agonisante et une Assemblée Constituante découvrant les vertus du parlementarisme ? Sans doute parce que Mirabeau fut, en son temps, le seul homme politique qui aurait pu « arrêter la révolution » (l'expression est de François Furet) ; qui aurait pu, par son talent de démiurge et sa position d'aristocrate rallié aux principes nouveaux , prévenir la Terreur et réconcilier l'Ancien Régime avec la Révolution. Sa mort prématurée (en avril 1791) coïncida avec le basculement de la France dans une tourmente - qui fut, en même temps, la matrice du pire et le creuset de notre modernité politique.
C'est cet homme-là qu'Alain Minc fait ici revivre : de sa folle jeunesse à sa passion interdite pour Marie-Antoinette, des vaines réformes de Necker à celles de Calonne, de ses dettes ruineuses à l'invention de la Monarchie Constitutionnelle, de sa prétendue « corruption » à son amour de la vie, de ses séjours en prison à son rôle majestueux lors de la réunion des Etats Généraux.
Au fil de cette évocation, se dessine, en filigrane, un idéal politique : que se serait-il passé si cet homme avait pu poursuivre son oeuvre ? La France serait-elle devenue une sorte d'Angleterre ? Et les Français auraient-ils alors pris goût à ce « réformisme » auquel ils semblent, hélas, allergiques ? -
Le jour où Gazprom lancera une OPA sur Total. Le jour où la Chine envahira Taïwan. Le jour où l'Ecosse déclarera son indépendance. Le jour où Google rachètera le New York Times pour un dollar. Le jour où l'euro vaudra 2,5 dollars. Le jour où Israël attaquera les installations nucléaires iraniennes. Le jour où la France comptera plus d'habitants que l'Allemagne. Le jour où les Asiatiques rafleront tous les prix Nobel. Le jour où le terrorisme menacera de faire exploser une arme nucléaire tactique. Le jour où les jeunes mâles blancs se révolteront. Ce ne sont pas dix prophéties mais dix métaphores. Derrière chaque journée se glisse un événement plausible : qu'il survienne ou non, il illustre un enjeu crucial de l'avenir.
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"L'Europe n'est plus fière d'elle-même. Elle ignore qu'elle est le modèle : un petit coin de paradis. A l'aune des valeurs de liberté, de justice, de démocratie, d'équilibre, elle est exemplaire. Un peu de fierté, que diable ! L'humilité interdit toute stratégie ; la conscience de soi l'autorise."A. M.
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" L'identité française s'est longtemps enracinée dans une tradition dont Renan, De Gaulle, Bernanos, Michelet et tant d'autres demeuraient les repères immuables. Elle allait de soi, sans culte des origines communautaires ou régionalistes ni doute existentiel. Cette identité est aujourd'hui en crise. Chacun bricole son identité, qui se démembre en chromosomes existentiels comme notre ADN en chromosomes biologiques.
Comment je suis Français devient une manière de décliner ce que je crois.
Parce que je ne crois ni à l' «identité malheureuse » ni au « suicide français », il me semble que la manière la plus honnête de participer au débat fiévreux sur l'identité de la France est de présenter ici ma « carte d'identités » : millefeuille dont les couches correspondent à mon itinéraire personnel, intellectuel, idéologique.
Ce livre mêle donc l'autoportrait, les souvenirs, les analyses et les idées d'un « Français de tant de souches », pour mieux exprimer ce que je ressens des problèmes existentiels que traverse notre pays."A. M. -
Ni grand ni petit historien, tout au plus « historien du dimanche » - au sens où Levinas parlait des « talmudistes du dimanche » - Alain Minc se risque ici à nous raconter son histoire personnelle de la France, de la Gaule du IVème siècle jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy. Promeneur de l'Histoire, il s'autorise tout ce que s'interdisent les historiens professionnels : rompre les enchaînements de faits, chercher des comparaisons dans le présent pour expliquer le passé (péché d'« anachronisme »), repérer les récurrences plutôt que l'unité des événements, établir sa propre hiérarchie des grands carrefours, des noeuds, des points de bascule de notre roman national, au mépris de la linéarité du temps et des vérités établies, imaginer ce qui aurait pu se passer différemment (péché d'« histoire-fiction »). Cette histoire personnelle de la France est donc portée par des partis pris, une forme assumée de superficialité et des choix par définition contestables. Ce n'est pas manque de respect aux maîtres de cette discipline que de se lancer dans une telle aventure. Alain Minc le fait avec la bénédiction posthume de Fernand Braudel qui lui avait murmuré il y a vingt-cinq ans : « Ecrivez une histoire de France : il n'y a pas de plus bel exercice intellectuel. N'ayez pas peur des historiens : ils ont besoin que l'on braconne sur leurs terres ».
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Une histoire politique des intellectuels
Alain Minc
- Grasset
- essai français
- 8 Septembre 2010
- 9782246783084
« L'intellectuel moderne naît, à mes yeux, au XVIIIe siècle, lorsqu'il échappe à la mainmise royale et à l'omniprésence religieuse. C'est la société qui constitue désormais son bain amniotique et non plus la monarchie et l'Eglise. Il prend place pour un face-à-face avec le pouvoir : cet affrontement définit son identité autant que le travail de création. L'intellectuel pense le monde : les mots sont des actes, les idées des armes, les théories des canons. C'est une spécialité très française. C'est donc à la rencontre de ce personnage que je suis parti. En quête aussi d'une réponse à une question lancinante : pourquoi les intellectuels français se sont-ils mis, au fil des décennies, à penser de plus en plus faux ? Pourquoi parviennent-ils à mener souvent des combats empreints d'humanisme et simultanément à divaguer idéologiquement ? Pourquoi la nuance, la mesure, l'équilibre sont-ils devenus aux yeux de la plupart, y compris aujourd'hui, des mots obscènes ? De même qu'historien du dimanche j'ai osé une Histoire de France, intellectuel de pacotille, je prends le risque de plonger au coeur de la corporation la plus durablement puissante de notre pays. De multiples pas de côté, des impasses voulues, des choix assumés, des raccourcis osés, des coq-à-l'âne délibérés, d'innombrables jugements à l'emporte-pièce ; tous les ingrédients sont là d'un procès en sorcellerie. Mais un peu de mauvaise foi souriante n'est pas interdit vis-à-vis des intellectuels qui cultivent souvent la mauvaise foi grinçante. »A. M.
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« Nous assistons à la mort des élites ou plus prosaïquement à la disparition de la classe dominante telle que Marx l'avait mise en scène : la communauté se dissout, qui réunissait les détenteurs de tous les pouvoirs, politique, économique, médiatique, intellectuel. Ce n'est pas simplement l'effet du populisme dont le marqueur idéologique demeure la haine à l'égard de ceux d'« en-haut ». C'est évidemment le résultat des lâchetés et des faux pas des élites elles-mêmes. Mais c'est surtout le résultat d'une société « hyperdémocratique », dirigée par l'opinion et les médias. De là l'apparition, à la place des anciennes élites, d'une élite de notoriété qui recherche l'influence à défaut du pouvoir, le salut individuel plutôt que des intérêts de classe. Son poids réel est illusoire : ce sont, désormais, par un étrange retour de balancier, les hommes qui font l'histoire et non plus les forces sociales. Le crépuscule des petits dieux est donc irréversible. »
Alain Minc -
L'après-crise est commencé
Alain Minc
- Gallimard (réédition numérique FeniXX)
- 10 Juillet 2020
- 9782072077111
Des idées directrices et des stratégies, c'est ce dont le pays et le pouvoir ont aujourd'hui le plus besoin. Celles que propose Alain Minc, co-auteur du célèbre rapport sur l'informatisation de la société et industriel de gauche de la jeune génération, ont le mérite rare d'appuyer des principes d'action sur un diagnostic d'expert. Le pire est devant nous, mais la crise est pourtant dépassée. Le déclin économique de l'Europe est inévitable et nous condamne à un âge de rareté qu'aucun miracle technologique ne nous épargnera. Mais nous sommes déjà dans l'après-crise. Il se dessine au rythme des transformations qu'une société de plus en plus diversifiée s'impose à elle-même, malgré les vieux réflexes rentiers qui ont toujours empêché la France d'être un pays vraiment capitaliste, malgré les poussées du social-corporatisme défensif. Il se joue dans la capacité de la société à gérer sa propre effervescence à la place des surplus que dégageait la croissance. L'après-crise exige paradoxalement davantage d'État - pour mieux ruser avec les lois du marché économique mondial et servir de bouclier industriel -, davantage de marché - seule issue à l'emballement des dépenses publiques et aux impasses de l'État-providence -, davantage de société civile - seul facteur de rééquilibrage spontané auquel doit s'adapter le jeu institutionnel. La philosophie qui se dégage de ce plaidoyer étato-libertaire pour une société polymorphe suppose une inversion des priorités : la société d'abord, non l'économie. Alain Minc esquisse, en praticien, un rapport nouveau de l'économique, du social et du politique qu'ici et là économistes, philosophes et historiens s'efforcent de définir et de penser.
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La mondialisation heureuse
Alain Minc
- Pocket (réédition numérique FeniXX)
- Presses pocket
- 2 Avril 2019
- 9782266292375
Les marchés financiers régulent aujourd'hui l'économie mondiale. Cet état de fait qui n'ira qu'en s'amplifiant n'est certainement pas à considérer comme un épouvantail menaçant les libertés individuelles ou nationales : c'est tout au contraire par une meilleure compréhension des mécanismes de la mondialisation que l'intérêt sera servi. Tel est le défi que le pouvoir politique doit relever sans tarder, sans quoi le pays connaîtra un déclin inéluctable. Ce nouvel essai d'Alain Minc se clôt sur une "Lettre ouverte à Lionel Jospin" : "La France - écrit-il notamment - a, en main, toutes les cartes qui lui permettraient de vivre une mondialisation heureuse. Son seul drame, le chômage de longue durée, est à portée d'une solution : il existe pour en sortir deux cheminements d'esprit libéral, l'un de droite, l'autre de gauche ; à condition de ne pas se tromper de diagnostic et de faire preuve de continuité. Mais, au lieu de prendre progressivement cette voie, notre pays continue à s'égarer dans des débats économiques qui font rire le monde entier. Il ne renonce pas à trouver un modèle sans équivalent ailleurs, comme s'il allait, seul dans l'univers, inventer une solution miracle."
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Depuis que l'histoire s'est remise en mouvement, après la chute du communisme, les Occidentaux oscillent entre le culte des dates et le goût des prophéties. Côté dates, 1989 aurait clos le vingtième siècle et le 11 septembre 2001 aurait ouvert le vingt-et-unième. Côté prophéties, nous avons connu l'irénisme dans les années quatre-vingt-dix, la paix et la prospérité étant supposées régner pour « les siècles des siècles », puis après les Twin Towers, le conflit des civilisations et une troisième guerre mondiale d'un nouveau type.
Tel est le mélange de faits et de simplismes qui nourrit notre quotidien. Il occulte les forces souterraines à l'oeuvre qui établissent le décor du théâtre mondial. Ces forces mêlent fatalité, paradoxe et hasard. Elles portent en elles le poids des phénomènes qui relèvent de « l'histoire longue » braudelienne : traditions, identités, cultures. Quelques-unes se lisent à livre ouvert ; d'autres sont encore inscrites à l'encre sympathique.
Exemple des premières : la transformation des Etats-Unis, d'un nouveau monde qui nous ressemblait tant, à un autre monde qui nous est de plus en plus étranger. Exemple des secondes : le développement, à terme, d'un modèle capitaliste chinois qui pourrait donner raison aux prophéties les plus noires sur le destin de l'économie libérale. Mais où classer la plasticité de l'Occident, dont celui-ci est inconscient, et qui avalera le terrorisme, comme il l'a fait pour tant d'autres chocs ? Et la plus grande faiblesse de notre système économique, qui ne tient pas au risque d'accident sur les marchés mais à l'absence de social-démocratie dans les nouveaux pays émergents ? De même, doit-on regarder l'Europe comme un « OVNI » dans le monde contemporain ou, au contraire, comme l'illustration même de la modernité, sa complexité témoignant de son adaptabilité ?
La France est malheureusement à mille lieues de ces débats-là. Plus « village gaulois » que jamais, en pleine régression dans sa compréhension du monde, elle choisit des mauvais enjeux et ignore les vrais. -
L'Europe ? Tous en parlent ou en rêvent. Pourtant, le risque est grand, dès demain, de découvrir que cet avenir radieux est encombré de nuages et que l'Europe pourrait susciter quelques surprises. Au coeur de ce livre, une réflexion décisive sur "la nouvelle question allemande" et sur la manière dont, insensiblement, la République fédérale glisse de l'Europe de l'Ouest à l'Europe du centre, pivot et poumon d'un ensemble qui ira de l'Atlantique à l'Oural. En effet, un processus - inexorable ? - transforme l'Europe communautaire des pères fondateurs en une Europe continentale qui, enjambant le rideau de fer, risque de conduire à une "finlandisation" douce mais fatale, malgré l'espoir qui commence à clignoter du côté de Moscou. La lucidité serait-elle, désormais, europessimiste ? Pourtant la partie n'est pas jouée, les raisons d'espérer ne manquent pas et cette "grande illusion" peut se muer - Alain Minc le dit - en vrai destin. Informé, décapant, passionné, ce livre ouvre un débat capital - dans lequel la langue de bois tenait, jusqu'à présent, trop souvent lieu d'idées.
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Alain Minc croit à l'économie de marché. Il croit au capitalisme, à sa capacité de mouvement et de renouvellement. Seulement voilà : une société de marché ne suppose pas, à ses yeux, l'argent-roi. Le capitalisme ne porte pas nécessairement en germe l'argent-parasite. La dynamique d'une économie moderne n'exige pas des inégalités de patrimoine insupportables. Un jour, prévient-il, la réaction viendra. Elle sera d'une brutalité à la mesure de la naïveté d'aujourd'hui. Et, ce jour-là, le débat reprendra, absurde à nouveau, sur la légitimité du capitalisme. Devancer ce débat, conjurer le déferlement de l'argent fou, tel est le propos de ce livre. Avec en filigrane cette idée simple : si notre capitalisme ne se dote pas très vite de règles, s'il s'avère incapable de contrebalancer par une éthique la religion de l'argent, la France pourrait bien finir par ressembler davantage à une société du tiers monde qu'à un pays réellement développé. Réinventer la "vertu" pour entrer dans le XXIe siècle.
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1989 aura été une année de grâce : le communisme mort, l'optimisme triomphant, le capitalisme arrogant, la démocratie reconnue. Mais le danger gagne vite. Déjà, à l'Est comme à l'Ouest, les nations pointent à l'horizon. Précédées ou accompagnées d'hommes providentiels, cultivant avec une délectation délétère un avatar du national-populisme, elles entendent se venger d'une trop longue humiliation. Leur ferment ? La peur, réelle ou fantasmée. L'incertitude à l'extérieur, les pulsions d'identité à l'intérieur, avec pour prétexte l'immigration et les minorités. Après un demi-siècle d'internationalisme, nous voici obligés de réinventer une idée nationale, elle-même adossée à une vision de la démocratie qui sache prendre en compte cette nouvelle réalité. Et d'en appeler à la résurrection du Politique (contre la politique) et de l'Etat-nation (contre les nationalismes) : "La nation, oui, mais sous le gouvernement de la raison.".
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Oui, la France peut être réformée. Non, elle n'est pas condamnée au déclin. Alain Minc dit, ici, ce que les Français, s'ils osaient, pourraient entreprendre. Propositions, idées, projets - chaque page de ce livre nous rappelle cette vérité : être réformiste, c'est la seule manière, moderne, d'être révolutionnaire.
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Alain Minc se penche sur le système nerveux de la France, c'est-à-dire sur son système médiatique ; et son constat est terrible : la France des médias - journaux, télévision, audiovisuel en général... - va mal, très mal. Comment en est-on arrivé là ? Le Média-choc, c'est donc un peu ce big bang qui, après guerre, a donné naissance au système de communication dans lequel nous vivons aujourd'hui. Pour aborder cette étude, Alain Minc choisit ainsi l'approche économique - nos médias sont pauvres... - culturelle - la France entretient, avec son système de communication, les mêmes relations ambiguës qu'avec l'argent - ou politique - car le pouvoir d'Etat est, dans ce pays, le grand responsable de son sous-développement audiovisuel.