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Neuhoff/e
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25 ans, rien que du malheur. Ça n'est pas tout à fait exact. Les années 70 n'étaient pas si dures à supporter, allons. Pas de vapeurs. Les jeunes gens ne savent pas où ils en sont. Ils ignorent s'il vaut mieux entrer aux Bains-Douches, ou dans la Pléiade. Tous leurs malheurs viennent de là. Ils confondent Isabelle Adjani et Anna Karénine. Ils ont cru que le cinéma était plus important que la vie. Ils se sont pris pour Drieu La Rochelle, et ils ne se sont pas suicidés. Ils aimaient Fitzgerald, et ils n'ont pas rencontré Zelda. C'était d'une injustice. Il leur restait les livres, les leurs, ceux des autres, les films. Que faire ? Mitterrand était au pouvoir. On disait, un peu vite, qu'ils étaient dans l'opposition. Ils avaient d'autres soucis. La politique, au fond, ils s'en foutaient. Ce qu'ils voulaient ? Être riches et célèbres, comme dans les films de Cukor. L'époque ne se prêtait pas à ça. Ils ont fait un flash-back, une mise au point. Ils se sont penchés sur leur passé, si maigre, si triste, en vérité. J'ai repensé à tout ça. Peut-être que ça m'a fait mal. Le plus souvent, ça m'a fait ricaner. Un Triomphe est l'histoire de cet éclat de rire. La gorge serrée.
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Contrairement aux apparences, Nos amies les lettres est un livre sérieux. On l'accusera d'être parisien, alors qu'il est fait pour les provinciaux. Ils y découvriront la critique littéraire de A à Z, l'envers du décor, les clés de ces articles que vous lisez sans vous douter de rien. Tout n'est pas si pourri, au royaume des gens de lettres. Seulement, il y a du copinage, des individus qui ont mauvais goût, des règlements de comptes (assez peu), des renvois d'ascenseur (pas mal) et même - le pire ! - des journalistes qui sont sincères. Nos amies les lettres, c'est la semaine de quelqu'un qui lit les rubriques littéraires depuis des années. Ce quelqu'un pourrait être vous ou moi. Il se trouve que c'est moi. Bref, je me suis dévoué : et puis, je suis quand même un peu plus au courant que vous. C'est une sorte d'agenda. Et, comme dans tout agenda qui se respecte, on tombera sur les vrais noms. Naturellement, il y en aura certains qui ne seront pas très contents. Pourtant, l'auteur n'estime guère les avoir maltraités. Cela fait un temps fou qu'il les suit à la trace, qu'il épie leurs manies, leur dispense des blâmes et des bons points. La vie littéraire est un jeu de l'oie. Du lundi au dimanche, en voici les cases principales. Les dés sont désormais entre vos mains. À vous de jouer.
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« "Comment est-ce que tu peux divorcer ?" dit mon père au moment de l'addition. Nous avions déjeuné dans cette brasserie à l'angle de la rue du Bac et de la rue de Varenne où ils servaient un tartare au paprika assez unique. »
« Neuhoff traite avec drôlerie des glissements de terrain, des chutes d'arbres dans la géographie sentimentale et sociale d'aujourd'hui. » Bernard Pivot, de l'académie Goncourt, JDD.
« Neuhoff sait raconter dix ans de vie en deux lignes... Du Claude Sautet bousculé par le Cassavetes de Husbands. Très drôle et très triste, très violent et très tendre. Comme nos vies... Une comédie de moeurs de grande classe. » Christian Authier, Le Figaro.
« Un superbe roman. Un peu à la façon d'une longue nouvelle de Fitzgerald. » Gilles Martin-Chauffier, Paris-Match.
« Une chronique des jours malheureux, où chaque phrase est un enchantement. Quel écrivain ! » Patrick Besson, Marianne.
« Il faut se méfier de Neuhoff, comme il faut se méfier de Blondin ou de Giraudoux. Ce sont des écrivains mezza voce, de la litote, du dépouillement... Il fait de la pudeur un style. Au lieu de dramatiser, il gomme. Au lieu de s'appesantir, il glisse... Art de l'ellipse, du dépouillement, de la rapidité : la classe, quoi ! » Jacques-Pierre Amette, Le Point.
« Ce roman est ce que les Anglais appellent une comédie de manières. Quand on dit comédie, c'est par politesse. Une tristesse passe sur ce livre vif et rapide. À lire d'office. » Charles Dantzig, Bibliobs.fr
« Un cinglant roman de désamour, des pages d'une sobriété poignante. Comme si Neuhoff n'avait feint de s'emporter que pour mieux cacher ses larmes. » Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.