Filtrer
Nicolas Bancel
-
Torture en Algérie, place de l'histoire coloniale dans le récit national, questions relatives aux immigrés venus des anciennes colonies... L'histoire coloniale et postcoloniale fait aujourd'hui débat dans la société française. C'est précisément l'objet des postcolonial studies que de relire cette histoire en cherchant à saisir comment la colonisation a profondément affecté les sociétés colonisées, les anciennes métropoles et, au-delà, l'ensemble de l'Occident. Comment le racisme colonial s'enracine-t-il ? Quelles en sont les conséquences aujourd'hui ? Les rapports géopolitiques et économiques, inégaux durant la colonisation, se reproduisent-ils ? Nicolas Bancel se propose d'explorer, parmi d'autres, ces questions. S'appuyant sur des exemples concrets, il éclaire les idées développées par les postcolonial studies, explorant leur apport, mais aussi leurs limites.
-
Colonisation et propagande : le pouvoir de l'image
Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire, Alain Mabanckou, Dominic Thomas
- Le Cherche-Midi
- 3 Mars 2022
- 9782749172286
Un beau livre illustré par des images exceptionnelles, jalonné d'extraits de textes d'époque sur l'histoire de la propagande coloniale.Pendant plus d'un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio... tous les supports ont participé à cette apologie de la " plus grande France ". Au coeur de l'État, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Au coeur de cette dynamique, l'image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l'on appelait les " indigènes ".
Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l'adhésion du plus grand nombre à l'Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l'univers symbolique structurant l'imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l'identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d'un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la " mission civilisatrice " s'est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la " République coloniale ", dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent. -
Vers la guerre des identités ?
Pascal Blanchard, Dominic Thomas
- La découverte
- 26 Mai 2016
- 9782707190468
Pourquoi notre pays a-t-il plongé dans ce maelstrm régressif, animé par une pensée néo-réactionnaire et décliniste, suscitant la peur devant l'Étranger, l'immigré ou le réfugié, déversant ses imprécations contre l'Europe et la " mondialisation " ? Comment éclairer la montée en puissance inexorable du FN, le nationalisme, la passion de l'entre-soi et de la communauté ethnique ? Après La Fracture coloniale (2005) et Ruptures postcoloniales (2010), un nouveau point d'étape informé et offensif. En 2005, les auteurs de cet ouvrage publiaient
La Fracture coloniale, juste avant la révolte dans les banlieues. Dix ans plus tard, l'espoir d'une évolution positive s'est effondré. D'où la nécessité de faire le bilan des crises identitaires et sociales qui traversent la France, pour sortir des impasses du présent. Pourquoi ce pays a-t-il plongé dans un maelstrm régressif, animé par une pensée néoréactionnaire se délectant du déclinisme, suscitant la peur devant l'étranger, l'immigré ou le réfugié, déversant ses imprécations contre l'Europe et la " mondialisation " ? Comment expliquer l'inexorable progression du Front national qui ravive sentiments nationalistes et passion de l'entre-soi ?
Aucune leçon n'a été véritablement tirée des événements de 2005. De la faillite de notre modèle d'intégration aux atermoiements de la politique de la Ville, de l'ethnicisation des territoires aux désastres de la lutte contre les discriminations, de l'enkystement du chômage dans les quartiers et les outremers à la fragilisation des classes moyennes, des thèses délirantes sur le " grand remplacement " à la haine de l'islam, des crispations communautaires au ressac de l'antisémitisme, de notre impossibilité d'affronter le passé colonial aux expéditions aventureuses dans nos anciennes colonies, cet ouvrage, réunissant les meilleurs spécialistes sur ces questions, entend dresser le bilan des crises et crispations qui obscurcissent l'horizon. Autant d'analyses qui questionnent le repli identitaire pour lutter contre les obscurantismes de tout bord. -
L'invention de la race ; des représentations scientifiques aux exhibitions populaires
Thomas David, Dominic Thomas Dominic Thomas
- La découverte
- Recherches
- 16 Juin 2016
- 9782707183187
Comment est né le concept moderne, scientifique, de " race " ? Pourquoi est-il devenu si rapidement hiérarchique, distinguant les " races inférieures " des " races supérieures " ? Comment a-t-il pu revêtir une telle importance au cours du XIX e siècle et du début du XX e siècle, jusqu'à être utilisé pour expliquer l'histoire et le devenir de l'humanité ? Des contributions des meilleurs spécialistes internationaux. Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2014.
Comment est né le concept de " race " ? Pourquoi est-il devenu si rapidement hiérarchique, distinguant les " races inférieures " des " races supérieures " ? Et comment ce concept a-t-il pu revêtir une telle importance, aussi bien au sein de la communauté scientifique qu'auprès du grand public, au cours du XIXe siècle et du début du XXe, jusqu'à être utilisé pour expliquer l'histoire et le devenir de l'humanité ?
L'Invention de la race analyse la genèse des conceptions scientifiques de la " race ", et montre que les nouvelles techniques de mesure et de représentation des corps racialisés opèrent une révolution visuelle majeure, inscrivant la différence humaine dans la biologie. Cet ouvrage avance qu'à partir d'une origine européenne l'idée de race s'est étendue - par les connexions transnationales de réseaux scientifiques et marchands - à tout l'Occident, mais aussi au Japon, à la Corée et à une partie de la Chine. Partout, elle suscite représentations et politiques raciales discriminatoires.
L'ouvrage montre aussi que les théories sur les hiérarchies raciales ont influencé les spectacles ethniques (dont les zoos humains), les expositions internationales et coloniales, la photographie ou les collections ethnographiques qui ont largement contribué à forger une vision du monde fondée sur l'inégalité des races.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2014. -
Le grand repli
Pascal Blanchard, Ahmed Boubeker
- La découverte
- Cahiers libres
- 22 Septembre 2015
- 9782707188229
Ce livre est d'abord un livre de colère, une réaction à un processus qui mène la France au bord de l'abîme, sur fond d'angoisses identitaires et déclinistes : le grand repli. Les auteurs de cet essai livrent ici une réflexion libre, tranchée, où les analyses se croisent et s'opposent même parfois, pour prendre la mesure d'un moment qui menace nos fondements démocratiques.
Ce livre est d'abord une réaction au processus qui mène la France au bord de l'abîme, sur fond d'angoisses identitaires et de nostalgie de grandeur. Comment en est-on arrivé là ? À cette fragmentation de la société, à ces tensions intercommunautaires, au ressac effrayant de l'antisémitisme, du rejet de l'islam et de la haine de soi ? Comment en est-on arrivé à une logique de repli généralisée ? Comment la France a-t-elle pu céder en quelques années à la hantise d'un ennemi intérieur et au rejet de l'immigration ? Comment expliquer les blocages de la mémoire collective sur la colonisation ou l'esclavage ?
Certes, nous ne sommes plus au " bon temps des colonies ", mais certains ont la nostalgie de cet " ordre impérial ", revendiqué comme l'idéal d'une " France blanche ". Et le mythe du " grand remplacement " va de pair désormais avec le fantasme du " grand départ " des immigrés issus des pays non européens et de leurs enfants. Nous en sommes là ! Il est grand temps de réagir. -
Building Europe with the Ball
Gregory Quin, Philippe Vonnard
- Peter Lang AG, Internationaler Verlag der Wissenschaften
- 3 Juin 2016
- 9783035395556
Since 1990, football history has become increasingly important within the field of sport science, yet few studies have centred on the Europeanization of the game from the interwar period onwards. This period saw the creation of a sovereign institution dedicated to European football, the establishment of specific rules about players' transfers and contracts and, in particular, the development of competitions. This book examines the development of European football between 1905 and 1995 from a transnational perspective. It offers a space for discussion to both early-career and established historians from a range of different countries, leading to a better understanding of the crucial turning points in the Europeanization of the game. The volume aims to promote valuable new reflections on the role of football in the European integration process.
-
La République coloniale : Essai sur une utopie
Françoise Vergès, Pascal Blanchard
- Albin Michel
- 1 Mai 2014
- 9782226296801
La « République coloniale »... Cette figure étrange, hybride, un peu monstrueuse, puisqu'elle rassemble deux visions opposées, résume l'utopie d'un Empire républicain, d'un impérialisme démocratique, d'une « plus grande France ». Pendant près d'un siècle, la République sera en guerre, militairement et juridiquement, pour maintenir son autorité sur des dizaines de millions d'indigènes.
En même temps, la République colonise par générosité, par bonté. « Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures », déclare Jules Ferry devant la Chambre des députés, le 28 juillet 1885. Les rêves d'une douceur de la colonisation, d'une mission civilisatrice accompagneront ainsi les massacres, l'exploitation brutale, le déni du droit.
L'étude de la participation active et dévouée des républicains à l'aventure coloniale - construction juridique, culturelle et politique de l'Empire - permet de mettre en lumière les effets de cette utopie sur la culture, la politique et le droit en ce début de XXIe siècle. Cet essai, qui décrit l'intime intrication entre « République » et « colonisation », ouvre des pistes de réflexion neuves pour comprendre pourquoi la colonisation fut en grande partie oeuvre républicaine, en quoi elle a renforcé la République elle-même, et comment ce « couple maudit » engendre toujours des situations de crises. -
Décolonisations ? élites, jeunesse et pouvoir en Afrique occidentale française (1945-1960)
Nicolas Bancel
- Éditions de la Sorbonne
- 8 Juillet 2024
- 9791035109509
La décolonisation de l'Afrique occidentale française marque-t-elle une rupture ? C'est la question que pose ce livre. En plongeant dans cette histoire complexe, Nicolas Bancel propose une analyse articulant l'histoire politique et institutionnelle de l'AOF à l'histoire moins connue de la formation et de la politisation des élites ouest-africaines. Après 1945, une nouvelle génération devient l'avant-garde politique de l'anticolonialisme, malgré les tentatives des autorités coloniales de la contrôler. Au cours des années 1950, les syndicats se renforcent, la jeunesse entre en ébullition politique alors qu'apparaissent les premiers partis indépendantistes d'Afrique occidentale française, menaçant l'ordre colonial d'un front commun. C'est dans ce contexte que les indépendances sont négociées entre les autorités coloniales et la première génération de lettrés africains, leaders des partis politiques de masse. La nouvelle génération politique a perdu la partie ; pourtant, ses projets politiques et sociaux sont-ils si différents de ceux des autorités coloniales ?En suivant la formation intellectuelle et corporelle de cette élite, on comprend qu'un processus d'hybridation culturelle est à l'oeuvre. Ce processus se caractérise par l'incorporation de valeurs, de normes et de styles de conduite qui rapprochent ces anticolonialistes radicaux de leurs adversaires. Porteurs de valeurs et d'outils intellectuels venus d'Occident, ils engagent une concurrence mimétique avec l'Europe, caractérisant toute l'ambiguïté des décolonisations et ouvrant sur une nouvelle perspective pour appréhender la continuité des politiques coloniales menées après les décolonisations.