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Octave Mannoni
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Psychologie de la colonisation
Octave Mannoni
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 20 Mai 2022
- 9782021508550
En 1947 éclate à Madagascar une insurrection considérée comme le signe avant-coureur de la décolonisation en Afrique. Elle est très violemment réprimée, mais se poursuit jusqu'à la fin 1948. Octave Mannoni, qui vit dans le pays, écrit alors ce texte fondateur, qui constitue une critique radicale du colonialisme. Il y montre, par la voie de la psychanalyse et de la psychologie, comment les images que le colonisateur s'est fabriquées du colonisé le nient : « Le Nègre, c'est la peur que le Blanc a de lui-même. » Mannoni analyse le mécanisme de dépendance unissant le colonisé au colon par l'écran imaginaire que chacun a dressé entre lui et l'autre. La perspective anthropologique est donc aussi essentielle dans cette réflexion que les préoccupations politiques qui l'ont motivée.
Cette analyse, totalement nouvelle en 1950, provoqua de vigoureuses critiques d'Aimé Césaire et de Frantz Fanon, qui visèrent particulièrement le « complexe de dépendance » du colonisé. Mannoni y répondit dans des articles ou de nouvelles introductions aux rééditions successives du livre, dont cette nouvelle édition rend compte. Aucune analyse du racisme n'est neutre, il le sait. C'est donc aussi une « décolonisation de soi-même » qui s'impose, toujours à recommencer, comme il l'écrira dans un article ultérieur, donné ici à la suite du livre.Octave Mannoni (1899-1989), psychanalyste, était aussi philosophe et ethnologue, une polyvalence qui l'a installé comme une voix originale dans le champ de la psychanalyse française.Préface de Livio Boni, philosophe et psychanalyste, qui travaille sur l'implication de la psychanalyse dans la critique de la condition coloniale. Il a notamment publié L'Inde de la psychanalyse. Le sous-continent de l'inconscient (Campagne première, 2011) et, avec Sophie Mendelsohn, La vie psychique du racisme (La Découverte, 2021). -
Je sais bien, mais quand même...
Octave Mannoni
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 20 Mai 2022
- 9782021507195
Au milieu des années 60, Octave Mannoni écrit un article dans lequel il précise sa réflexion psychanalytique sur le fonctionnement de la croyance et celui du déni, conceptualisés par Freud mais considérés comme des thèmes marginaux en psychanalyse. Il va décortiquer l’expression si banalement employée « Je sais bien, mais quand même… », la placer au centre des problématiques propres à la Verleugnung (« déni de réalité ») et l’illustrer par des exemples passionnants tirés de l'ethnologie ou de la littérature : le récit d’un rite initiatique chez les Indiens Hopi ou encore celui d’un extrait des Mémoires de Casanova dans lequel le célèbre séducteur est saisi de superstition un soir de gros orage. D'une grande clarté, la prose vive et non dénuée d'humour d'Octave Mannoni avance avec précision dans les sinuosités du concept.
Octave Mannoni (1899-1989) était psychanalyste. Cet esprit libre, passionné de poésie et de botanique, enseigna durant 30 ans, en Martinique et à Madagascar, la philosophie et la littérature jusqu'à sa rencontre avec Lacan, fin 1945, qui l'installe en écriture. Il n’aura de cesse de s’appuyer sur sa connaissance fine de l'ethnologie, de la philosophie et de la littérature pour étoffer sa pratique psychanalytique. Ses principaux écrits sont publiés au Seuil, dont Psychologie de la colonisation, Clefs pour l’Imaginaire ou l’Autre Scène et Ça n’empêche pas d’exister.
Préface de Sophie Mendelsohn, psychanalyste, qui est à l’initiative de la constitution du Collectif de Pantin, réunissant psychanalystes, philosophes et anthropologues autour de l'incidence de la race en psychanalyse. Elle a récemment coécrit avec Livio Boni La Vie psychique du racisme (La Découverte, 2021). -
Études françaises. Volume 22, numéro 1, printemps 1986
Christie McDonald, Ginette Michaud, Pierre Gravel, William Kinsley, Jean-Louis Baudry, François Peraldi
- Les Presses de l'Université de Montréal
- 18 Mai 2024
- 9782760651487
D'où viennent les idées ? Comment s'enchaînent-elles ? Qu'est-ce qui rend possible l'émergence d'une « pensée » qu'on appellera (sous réserve) associative ? Quelles sont les retombées d'une telle découverte ? La question de l'association - des idées (au dix-huitième siècle), libre (au vingtième) - travaille à la limite de l'intellection et de la rationalité, ainsi qu'aux limites de divers champs disciplinaires. Pour ressaisir son enjeu, nous avons réuni dans ce numéro des philosophes, des psychanalystes et des littéraires autour de quelques textes nodaux (Diderot, Hume, Sterne, Freud, Joyce, Pynchon) où l'on trouve une théorie et une pratique de l'association. Deux questions (entre autres) nous ont servi de fil conducteur : comment l'association se rend-elle « pensable » (c'est-à-dire intelligible) tout en maintenant son rapport à l'inconnu ? Comment opère-t-elle discursivement ? Et, puisque nous observons ici le processus de l'association à partir de deux moments historiques différents et que, dans chacun des « cas », elle annonce une manière de penser autre, cette question aurait-elle partie liée avec notre « inconscient épistémologique » ?
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Dans une colonie imaginaire, les Fonctionnaires remplissaient leurs fonctions quand, un jour, on décida de les remplacer par un monstre moderniste : la machine. Jour et nuit, sans congés, sans dimanches, sans fin, la machine propose, calcule, corrige, digère, administre. Elle sait tout, elle décide de tout et parle même français « avec l'accent américain ». Cependant, les Fonctionnaires continuent à travailler en s'envoyant des lettres les uns aux autres. D'une façon symbolique, l'Administration fonctionne sans aucune action sur le monde extérieur. La machine révèle ainsi des vérités surprenantes. Mais, de l'employé et de la machine, qui détient la vérité de l'autre ? Une préface, écrite en vue de l'édition italienne, nous apprend que cette fiction est aussi le récit déguisé d'une psychanalyse. S'il est vrai que l'auteur a écrit cette chronique au cours de sa propre analyse, il est vrai aussi que, d'après lui, « nous sommes tous colonisés ».
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Clefs pour l'imaginaire ou l'autre scene
Octave Mannoni
- Seuil
- Le Champ freudien
- 29 Janvier 2016
- 9782021315578
Vingt essais divers, qui traitent de littérature (Mallarmé, Rimbaud, Salinger, Henry James, Proust), de théâtre (problème de l'illusion théâtrale), de la linguistique saussurienne et de textes psychanalytiques freudiens. Un seul mouvement, une seule méthode : pour déchiffrer l'Imaginaire, s'introduire sur l'Autre Scène où c'est le jeu du signifiant qui gouverne. Un jeu que ne saurait, par ailleurs, exposer une linguistique livrée à elle-même : sur certaines fonctions signifiantes aussi, l'enseignement de la psychanalyse est irréductible à tout autre.
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Un commencement qui n'en finit pas. transfert, interpretation, theorie
Octave Mannoni
- Seuil
- Le Champ freudien
- 29 Janvier 2016
- 9782021315561
Reconnaître la psychanalyse à sa place. On parle toujours de moins que d'elle si on oublie qu'elle est partie, dans la relation Freud-Fliess, du transfert. Que c'est seulement à partir du transfert que l'interprétation – celle que Freud engage alors sur les rêves – est possible. Et que c'est seulement sur la base de cette interprétation-là qu'une théorie – ainsi de la métapsychologie chez Freud – est, en analyse, possible.
Symétriquement, ce serait demander à la psychanalyse plus qu'elle ne peut prétendre, que de vouloir lui assigner la solution de problèmes propres à d'autres pratiques, tel l'enseignement, ou à des sciences, même quand elles lui sont voisines, telle la linguistique.
La clé ici où se repérer pour bien marquer les différences, c'est et cela reste le transfert.
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Le pire danger qui pourrait menacer l'analyse, ce serait de substituer son pouvoir à celui de la médecine, qu'elle a si justement critiquée. Règle cardinale qui doit guider aussi bien l'analyste dans le travail clinique – pour le dire abruptement, le transfert doit tourner à l'avantage de l'analyse, non de l'analyste – que dans l'évaluation de la théorie – l'analyse n'est pas une science positive et sa seule vérité, c'est que la vérité est refoulée, une vérité jamais une fois pour toute révélée mais suspendue à l'aventure de l'interprétation.
"La Théorie, écrivait Freud après Charcot, ça n'empêche pas d'exister." Le redire n'est pas négliger la portée cruciale de la métapsychologie mais rappeler que l'analyste est un homme d'expérience et que, celle-ci, la clé est dans l'interprétation où, chaque fois, ce sont deux inconscients qui, l'un à l'autre, se répondent.