Le tsunami de 2004 et le cyclone Nargis de 2008 qui, à près de quatre ans d'intervalle, ont touché l'Asie du Sud-Est ont donné lieu à la mise en place de centaines de projets humanitaires et de développement. Ils ont apporté de profonds bouleversements dans la région en révélant une multitude d'enjeux, qu'ils soient politiques, économiques ou culturels. Néanmoins, sur le terrain et dans les rapports et propositions d'action ces projets visaient bien entendu à aider les victimes des catastrophes, rendues vulnérables par les éléments naturels. Là où tout était détruit, il fallait reconstruire mais, rapidement, nous nous sommes rendu compte qu'il ne s'agissait pas uniquement d'une reconstruction, mais plutôt d'une véritable construction : à l'urgence suit le développement, auquel des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées confrontées du jour au lendemain. La question se pose donc : un développement pour qui et pourquoi ? En observant la mise en place des actions dès le début, nous avons pu constater que les valeurs soutenues par les projets et la façon dont fonctionnait la réalité locale, complexe et efficace, n'étaient pas compatibles et que, dans certains cas, les conséquences de ces politiques de développement allaient devenir à leur tour catastrophiques, aboutissant à la création de citoyens de seconde zone n'ayant aucun autre choix que de se plier à la volonté de l'Etat et des ONG. Il s'agit ici d'observer les conséquences qu'a pu apporter une aide trop intéressée, mais aussi d'en comprendre les raisons. Pourquoi tant d'ONG ou d'organismes de développement, en voulant aider les victimes, les ont accolées à une précarité qui, si elle n'est pas toujours économique, touche néanmoins à la conscience et l'expression de leur identité ?
La longue crise qui sévit en Thaïlande a touché tous les secteurs d'activités en révélant au monde des dysfonctionnements de la société thaïlandaise qui « posent question » aux acteurs économiques, aux chercheurs et aux journalistes. Ce carnet se justifie pour plusieurs raisons. La première est que de nombreux analystes internationaux nous ont demandé un avis sur la situation. Nous présentons ici une réponse la plus cohérente possible en fonction de nos données. La deuxième est que l'Irasec, de par sa position géographique (situé à Bangkok) est au coeur de l'événement et a pu suivre au quotidien la situation. La troisième est que l'Institut prépare une réédition de sa Monographie nationale sur la Thaïlande contemporaine dans une version remaniée et actualisée qui lui permet d'avoir une réflexion plus profonde sur les origines de la crise. Il s'agit donc de mettre ce matériel à disposition. Pour ce faire, nous avons sélectionné trois contributions de la nouvelle version de Thaïlande contemporaine, absentes de la première édition, qui abordent le problème de front en les condensant pour les besoins du carnet. Nous y avons ajouté les interviews menées dans le cadre de cette réédition, que nous présentons avant leur réécriture (les versions complètes paraîtront dans la monographie). Le chapitre de Jacques Ivanoff (Cnrs - Irasec) « Construction ethnique et ethnorégionalisme en Thaïlande », celui de Narumon Hinshiranan Arunotai (université de Chulalongkorn - Cusri) et Olivier Ferrari (chercheur associé Irasec - Cusri) « La Thainess ou la pratique de l'idéologie culturelle en Thaïlande », et celui de Arnaud Leveau (Irasec) « Une crise multicolore, état des forces en présence » seront publiés dans leur intégralité dans la Monographie nationale Thaïlande contemporaine sous la direction de Stéphane Dovert et Jacques Ivanoff (dernier trimestre 2010, www.indessavantes.com ).
L'objectif du Traité européen de psychiatrie et de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent est de proposer une étude rigoureuse et fine du développement psychologique, de ses perturbations et des troubles psychiatriques qui peuvent survenir chez l'enfant depuis la période périnatale jusqu'à l'adolescence, ce faisant d'identifier les facteurs qui participent à leur genèse ou à leur pérennisation : facteurs neurobiologiques, génétiques, impact des milieux familial ou socioculturel dans lesquels vit l'enfant et des interactions qu'il entretient avec ceux-ci, voire parfois de certaines conséquences de pathologies somatiques préexistantes... Les différentes approches théoriques, étiologiques, diagnostiques et thérapeutiques sont présentées par des praticiens venus de différents pays européens, tous reconnus pour leurs compétences quant aux questions exposées, mais aussi pour la diversité de leurs expériences personnelles, permettant la confrontation de celles-ci, dans le champ d'une pédopsychiatrie, vaste, diversifiée et surtout ouverte. Les champs recouverts explorent six grands axes : les différents aspects du développement de l'enfant et de l'adolescent (psychoaffectif, sensoriel, de l'attachement, du langage, de l'identité sexuelle...) ; · l'examen et l'évaluation de l'enfant et de l'adolescent (examen clinique, psychologique, cognitif, neuropsychologique, psychomoteur, du langage...) ; · la psychiatrie périnatale (celle de la vie foetale, des premières interactions parents-nourrisson...) ; · les grandes catégories nosographiques ; · l'organisation de la psychiatrie infantojuvénile dans les pays européens ; · les différentes modalités de la prise en charge (les différentes psychothérapies, les différents modes de rééducation cognitives, psychomotrices, de langage, les questions liées aux apprentissages scolaires, les traitements médicamenteux, les aspects législatifs de la protection de l'enfant et de l'adolescence...). Les deux grandes originalités de cet ouvrage sont : · l'importance accordée à l'approche psychopathologique comme mode de compréhension des processus psychiques à l'oeuvre, au-delà d'une unique référence à la seule symptomatologie repérable en première approche clinique ; · l'importance accordée à la diversité de l'approche européenne, tant dans l'organisation des soins que dans l'impact des modèles socioculturels de chaque pays dans la compréhension de la psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent.