La psychanalyse, une science ? Cette question, maintes fois posée, ne trouvera pas dans les points de vue qui s'expriment ici de réponse définitive. Serait-ce d'ailleurs souhaitable ? Pour Claude Le Guen, la scientificité n'est ni un absolu ni un état donné. La psychanalyse doit en gagner la qualité et la justifier chaque jour dans sa praxis. Là, se joue son destin. Pour Olivier Flournoy, à l'opposé, le contre-transfert ne pouvant être qu'inconscient, il serait vain et dangereux de vouloir éliminer la part d'inconnu et de hasard qu'implique la pratique analytique. Isabelle Stengers propose une définition : la science est une activité pratique collective, impliquant l'invention des moyens de constituer les phénomènes en témoins fiables des arguments échangés. La psychanalyse, à son origine, répondait à ces critères mais, juge-t-elle, Freud en 1937 a fait un constat d'échec. Que s'est-il passé ? A partir de quoi faudrait-il relancer le processus ? Pour Jean Guillaumin, les rapports de la psychanalyse et de la science devraient être revus à la lumière d'une théorie de la connaissance - voire la re-connaissance - qui ne soit pas limitée par l'idéal formaliste et hypothético-déductif de la pensée mathématique étendue aux « sciences de l'homme ». On le constate, le débat reste ouvert, ce qui est bien dans la manière de Freud. N'a-t-il pas toujours laissé aux notions théoriques de la psychanalyse cette part d'incertitude qui les rend si effectives dans le rapport humain que représente, avec toute sa rigueur, sa pratique ?
La psychanalyse, une science ? Cette question, maintes fois posée, ne trouvera pas dans les points de vue qui s'expriment ici de réponse définitive. Serait-ce d'ailleurs souhaitable ? Pour Claude Le Guen, la scientificité n'est ni un absolu ni un état donné. La psychanalyse doit en gagner la qualité et la justifier chaque jour dans sa praxis. Là, se joue son destin. Pour Olivier Flournoy, à l'opposé, le contre-transfert ne pouvant être qu'inconscient, il serait vain et dangereux de vouloir éliminer la part d'inconnu et de hasard qu'implique la pratique analytique. Isabelle Stengers propose une définition : la science est une activité pratique collective, impliquant l'invention des moyens de constituer les phénomènes en témoins fiables des arguments échangés. La psychanalyse, à son origine, répondait à ces critères mais, juge-t-elle, Freud en 1937 a fait un constat d'échec. Que s'est-il passé ? A partir de quoi faudrait-il relancer le processus ? Pour Jean Guillaumin, les rapports de la psychanalyse et de la science devraient être revus à la lumière d'une théorie de la connaissance - voire la re-connaissance - qui ne soit pas limitée par l'idéal formaliste et hypothético-déductif de la pensée mathématique étendue aux « sciences de l'homme ». On le constate, le débat reste ouvert, ce qui est bien dans la manière de Freud. N'a-t-il pas toujours laissé aux notions théoriques de la psychanalyse cette part d'incertitude qui les rend si effectives dans le rapport humain que représente, avec toute sa rigueur, sa pratique ?
Si l'espace s'est trouvé au centre des préoccupations des analystes, au cours de cette dernière décennie, le temps, lui, fait encore figure de parent pauvre. Le présent essai constitue, à cette heure, la première tentative pour élaborer une temporalité propre à l'expérience analytique. Pris entre l'a-temporalité de l'inconscient - qualification issue des effets, à la fois ponctuels et indéfinis, de ce dernier, dans la relation intersubjective propre à la cure - et la durée factuelle des séances, elle-même sujette à controverses, l'analysé et son analyste vivent de concert un temps particulier, un temps secondaire, qui régit leurs rapports de manière originale. Son instauration ouvre la voie à une dialectique de l'image, et du souvenir-écran. Son dénouement permet de parler de fin d'analyse, sans avoir recours à de vaines formules (le Je advient, la gratitude, l'auto-analyse), qui masquaient jusqu'à présent une faille dans la conceptualisation.
Olivier Flournoy, poursuivant la réflexion de Sigmund Freud à propos de la relation entre analyste et analysé, cherche à dépasser la métapsychologie, théorie psychologique du psychisme au singulier, pour une compréhension de l'intersubjectivité. Il envisage une métapsychanalyse, qui théoriserait les phénomènes vécus en analyse et qui, du même coup, pourrait légitimer la psychanalyse comme science. Fort de son expérience, l'auteur déjoue les conceptions psychologiques classiques, et nous entraîne dans son aventure clinique, où rêves et paroles tissent une relation à deux. Il nous montre, au-delà de la défense d'y toucher, comment des vérités cachées retrouvent toute leur valeur dans une jouissance du dit.