Filtrer
Langues
Paul Gauguin
-
"Noa Noa" signifie "parfumé" en tahitien. Dans ce journal, tenu par Paul Gauguin (1848-1903) lors de son premier séjour polynésien, éclate à chaque ligne l'émerveillement devant la nature, l'amour de la civilisation menacée des Maoris, la sensualité que lui inspire Tehura, sa jeune fiancée : "je suis embaumé d'elle:".
-
Lettres à sa femme et ses amis : (*)
Paul Gauguin
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 22 Octobre 2003
- 9782246457893
Ces Lettres du peintre à sa femme danoise, Mette, et à ses amis, attestent du scandale Gauguin. Ecrites entre 1873, l'année de son mariage, et 1903, elles révèlent la vie d'un génie méprisé par son épouse à cause de sa pauvreté, séparé de ses enfants, misérable, et malade jusqu'en Océanie où il avait cru trouver la paix.
-
Écrit et orné de 23 aquarelles, conçu comme un véritable livre illustré où les images accompagnent l'histoire presque mot à mot, ce recueil représente le premier engagement de l'artiste en faveur de ces arts primitifs dont l'influence a marqué la peinture du XXe siècle.
-
Noa Noa ; journal original de Paul Gauguin à Tahiti
Paul Gauguin
- Editions l'Escalier
- 1 Janvier 2011
- 9782355830273
Extrait
M'écartant du chemin qui borde la mer je m'enfonce dans un fourré qui va assez loin dans la montagne. Arrive dans une petite vallée. Là, quelques habitants qui veulent vivre encore comme autrefois. Tableaux Matamua "Autrefois" et Hina maruru.
Je continue ma route. Arrivé à Taravao (extrémité de l'île), le gendarme me prête son cheval. Je file sur la côte est, peu fréquentée par les Européens. Arrivé à Faaone petit district qui annonce celui d'Hitia, un indigène m'interpelle :
- Eh! L'homme qui fait des hommes (il sait que je suis peintre), viens manger avec nous! (Haere mai ta maha), la phrase hospitalière.
Je ne me fais pas prier, son visage est si doux. Je descends de cheval ; il le prend et l'attache à une branche, sans aucune servilité, simplement et avec adresse.
J'entre dans une maison où plusieurs hommes, femmes et enfants sont réunis, assis par terre, causant et fumant.
- Où vas-tu? me dit une belle Maorie d'une quarantaine d'années.
- Je vais à Hitia.
- Pour quoi faire?
Je ne sais pas quelle idée me traversa la cervelle. Je lui répondis :
- Pour chercher une femme. Hitia en a beaucoup et de jolies.
- Tu en veux une?
- Oui.
- Si tu veux je vais t'en donner une. C'est ma fille.
- Est-elle jeune?
- Eha ("oui").
- Est-elle jolie?
- Eha.
- Est-elle bien portante?
- Eha.
- C'est bien, va me la chercher.
Elle sortit un quart d'heure et tandis qu'on apportait le repas des maioré, des bananes sauvages et quelques crevettes, la vieille rentra suivie d'une grande jeune fille, un petit paquet à la main.
A travers la robe de mousseline rose excessivement transparente on voyait la peau dorée des épaules et des bras ; deux boutons pointaient dru à la poitrine. Son visage charmant me parut différent de celui des autres que j'avais vus dans l'île jusqu'à présent et ses cheveux poussés comme la brousse, légèrement crépus. Au soleil une orgie de chromes. Je sus qu'elle était originaire des Tonga.
Quand elle fut assise près de moi je lui fis quelques questions :
- Tu n'as pas peur de moi?
- Aita ("non").
- Veux-tu toujours habiter ma case?
- Eha.
- Tu n'as jamais été malade?
- Aita.
Ce fut tout. Et le coeur me battait tandis qu'elle, impassible, rangeait devant moi par terre sur une grande feuille de bananier les aliments qui m'étaient offerts. Je mangeais, quoique de bon appétit, timidement. Cette jeune fille, une enfant d'environ treize ans, me charmait et m'épouvantait : que se passait-il dans son âme? Et dans ce contrat si hâtivement conçu et signé j'avais la pudeur hésitante de la signature, moi presque un vieillard. -
Désireux de créer « l'Atelier des tropiques » comme il l'écrit, Paul Gauguin s'installe définitivement aux îles Marquises en 1901. C'est là qu'il peint quelques-uns de ses chefs-d'oeuvre : L'Appel, Contes barbares, Femmes et cheval blanc... Il livre ses réflexions sur sa fuite loin de l'Europe dans Avant et Après, à la fois recueil de souvenirs et pamphlet dirigé contre les missionnaires qu'il accuse de mettre un voile sur la noble et naturelle beauté de la femme maorie.
-
Noa Noa (suivi de Combats esthétiques par Octave Mirbeau) [édition intégrale revue et mise à jour]
Paul Gauguin, Octave Mirbeau
- Ink book
- 13 Mars 2019
- 9791023207927
« Le 8 juin, dans la nuit, après soixante-trois jours de traversées diverses - soixante-trois jours pour moi de fiévreuse attente, d'impatientes rêveries vers la terre désirée - nous aperçûmes sur la mer des feux bizarres qui évoluaient en zigzags. Sur un ciel sombre se détachait un cône à dentelles. Nous tournions Moorea pour découvrir Tahiti. » (Gauguin)
Ce précieux cahier, rédigé et illustré par Gauguin est entré au Musée du Louvre, en 1927, avec l'ensemble de la collection Moreau-Nelaton ; il est reproduit aujourd'hui pour la première fois dans une version électronique d'après l'édition originale de 1897 - réédité en 1901 (illustrations couleur).
Suivi de Combats esthétiques : Paul Gauguin (par Octave Mirbeau).
Format professionnel électronique © Ink Book édition. -
Récit autobiographique du premier séjour effectué par Gauguin à Tahiti entre 1891 et 1893, "Noa Noa" («parfumé» en tahitien) relate sa découverte de la Polynésie et de la civilisation maorie en même temps que son aventure intérieure, celle de la renaissance esthétique et spirituelle d'un homme et d'un artiste qui, au contact des «sauvages», a fait mourir en lui «le vieux civilisé». Laissant parler sa jeune maîtresse Tehura, ce sont l'histoire, la cosmogonie, la vie quotidienne, les rites, la langue, les dieux, la sensualité et, somme toute, «l'âme» du peuple maori passant par le mystère de la femme qui traverse ce journal intime d'un peintre en quête d'un paradis terrestre, d'une sorte d'Eden mythique où retrouver l'innocence perdue. Deux textes de Victor Segalen, qui a découvert la version enluminée du manuscrit de "Noa Noa" après la mort du peintre, éclairent et enrichissent cette épopée polynésienne. "Noa Noa" constitue une oeuvre à part entière, incontournable pour qui veut comprendre l'immensité de la création de Gauguin et son apport non seulement pictural (par la marque décisive qu'il a laissé dans l'histoire de l'art moderne: primitivisme, fauvisme, nabisme, expressionnisme, cubisme,...), mais aussi littéraire.