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Paul Morand
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"Ce qui nous retarde tellement, monologue Pierre à voix haute, c'est que nous ne faisons qu'une chose à la fois. Et que nous hésitons entre divers gestes. Il m'a fallu vingt ans pour me créer une méthode et améliorer mes temps, mais que de faux pas encore."
Pierre épuise son entourage, il court plus qu'il ne marche, séduit sans aimer, jusqu'au jour où il rencontre Hedwige. Cependant, par sa hâte fébrile à précipiter le temps, Pierre gâche tout : l'amour, l'amitié, la paternité... À cette allure vertigineuse, il ne goûte plus ce qui fait le prix de la vie, ni les moments d'intimité, ni la poésie des choses. Il se consume et consume les autres en fonçant vers un but sans cesse renouvelé.
"À quoi reconnaître qu'on est arrivé si l'on ne s'arrête jamais ?" demande ainsi Hedwige. Pierre saura trop tôt qu'il ne s'agitait ainsi que pour arriver plus vite au rendez-vous de la mort. Écrit en 1941, ce roman propose ainsi une leçon de vie très actuelle. -
"Le mérite de ces pages, c'est d'être vécues ; leur réunion, c'est une collection privée, sinon mon musée secret ; chacune présente un jour, une minute, un enthousiasme, un échec, une heure décisive ou une heure perdue. Cela pourra être revécu, récolté par d'autres, par moi jamais plus."
Paul Morand -
Ce livre, le dernier de Paul Morand, étonne, au premier abord, parce que le grand écrivain s'efface derrière la voix et la parole de Gabrielle Chanel elle-même : « Je pris plaisir à relire mes feuillets volants [...]. Rien n'était de moi?; tout d'une revenante, mais qui, outre-tombe, gardait un galop effréné, son allure normale. Allure dans tous les sens du mot. » Au fil des pages, la vie, le travail, la personnalité de Coco se dévoilent et, par-delà, c'est l'histoire du xxe siècle qui s'éclaire d'un jour nouveau. À travers les portraits de Missia Sert, Erik Satie, Serge Lifar, Raymond Radiguet, Jean Cocteau, Picasso, Churchill, ce livre redonne vie au personnage même de l'insaisissable, mystérieuse et attachante créature dont Malraux disait qu'elle comptait, avec De Gaulle et Picasso, parmi « les plus grandes figures de notre temps ».
Je n'ai jamais connu l'insuccès. J'ai réussi de bout en bout tout ce que j'ai entrepris. J'ai fait aux gens plus de gentillesses que de misères. J'ai acquis le bien-être moral, à côté de l'autre. Cela me rend libre comme l'oiseau. M. Sartre a beau m'expliquer que je suis misérable, enfermée dans ma condition humaine [...], je suis décidée à être heureuse sans avoir besoin de ce poison quotidien, récemment inventé, qu'on nomme le bonheur. (Extrait) -
"Tout ce qui s'était passé à Paris pendant mes années d'absence confirmait la révolution des moeurs amorcée en 1917. Une génération revenait de la guerre, écoeurée d'hier, curieuse de demain, de ceux qui sauraient l'expliquer à elle-même, lui révéler le monde nouveau, lui faire l'inventaire géographique de son logis, la planète".
Paul Morand -
"La Croix gainée de violet rentra la première, suivie des pénitents, cohue de somnambules épuisés, titubants de fatigue, que ne réveillait pas le premier cri des coqs. Une tristesse profonde descendait sur cette fin de cérémonie, un goût de néant décomposait en vert le ciel bleu. Contrastes andalous, calices de fiel vidés parmi les verres joyeusement remplis, corps torturés parmi les danses souples, oliviers tordus parmi les lis rectilignes.
Pourquoi ces larmes dans ce paradis terrestre où le rossignol de l'Alcazar célébrait la nuit frémissante et où les premières hirondelles, depuis peu arrivées des Canaries, portées par les mêmes vents réguliers qui ramenaient les Conquistadores, aiguisaient déjà leurs ailes dans le jour naissant ?
Comme la dalle d'un sarcophage, la porte se referma sur la procession." -
"C'était un très vieil endroit de plaisir, ce qu'avaient dû être Tortoni ou le Grand Seize dans leurs derniers beaux jours. (...) J'admirais les stalactites des lustres, les courtines de soie, les glands, les passementeries sans jeunesse, les écussons brodés aux armes impériales. Au fond de grottes en damas cerise, à grands motifs fruités, refroidissaient les glaces biseautées, les boissons, les diadèmes. Des dames à plumes m'entouraient, très décolletées, avec des ventouses dans le dos, comme de vieux baisers, sollicitant de moi une galanterie. Des domestiques vénérables décantaient de chauds bordeaux, encore avec des gestes rituels, mais bousculés, envahis par un public de mecs et de prostituées ; on voyait dans leurs yeux la fin d'un monde."
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Paul Morand a toute sa vie tenu des chroniques dans la presse. Lui, si réservé, s'y confiait parfois de manière inattendue. J'ai eu au moins cent chats rassemble pour la première fois les plus personnelles d'entre elles.
Souvenirs d'enfance, famille, amis, voyages... Parlant des autres (Proust, Larbaud...) il parle également de lui : « J'ai commencé par détester la danse... ». Le grand cosmopolite qu'il était se rend bien sûr à New York ou à Singapour, mais on le voit aussi parcourant la France, de Montfort l'Amaury à Villefranche-sur-Mer. L'inconfort anglais ? Les cafés italiens ? Son farouche angora blanc ou sa douce persane bleue ? Rien n'est étranger à Morand, dont l'oeil insatiable et la parole acérée dessinent en quelques images frappantes le sentiment du monde.
La préface inédite de Pauline Dreyfus rend brillamment compte de ce Morand intime, qui semble à mille lieux du grand voyageur pressé. Même s'il précise : « Naturellement, je ne puis vous parler de moi tel que je suis, vous donner la clé de ce qui est même pour moi un mystère ; une pudeur bien connue m'arrête », voici le livre qui s'approche au plus près d'un Morand intime. -
Un festival en quatre longues nouvelles. Fleur-du-Ciel commence à Vienne et finit à Pékin : trois officiers se disputent Ida Maria von Karisch, qui a vécu légèrement mais finit comme une sainte, lazariste, torturée à mort par les Boxers. La Présidente nous transporte dans une famille américaine. Le Bazar de la Charité est une histoire d'adultère qui se déroule comme un vaudeville, en marge d'un atroce fait divers. Dans Feu monsieur le duc, celui dont on lorgne l'héritage va berner après sa mort toute sa famille.
Quatre nouvelles au style à la fois élégant et très alerte, qui sont comme des instantanés d'un monde en train de disparaître. Paul Morand était hanté par le sentiment de l'agonie de l'Europe, il tenait à son rôle de témoin, lui qui avait connu la fin de la Belle Époque. Jean Giraudoux le qualifiait de "pessimiste gai", et c'est bien le ton de ce recueil. -
Les extravagants ; scènes de la vie de bohème cosmopolite
Paul Morand
- Gallimard
- L'Imaginaire
- 1 Novembre 2017
- 9782072299438
Voici le tout premier roman de Paul Morand, écrit en 1910-1911, et inédit jusqu'en 1986. On pensait que le manuscrit de cette oeuvre de jeunesse avait été détruit par l'auteur. Il a été retrouvé en 1978 chez un libraire de Los Angeles, et acquis par la bibliothèque de l'Université Yale.
À vingt-deux ans, l'auteur n'a pas encore trouvé son style, bref, ironique, détaché. C'est du Morand d'avant Morand. Mais l'intrigue ne manque pas de charme. Les extravagants est un roman d'éducation esthétique et morale où l'écrivain a mis beaucoup de sa jeune expérience : Paris, Londres, Oxford, Caen (où il fait son service militaire), Venise. Le héros, Simon de Biéville, s'attachera à deux héroïnes : Mrs Hyde, l'Anglo-Indienne en qui s'affrontent deux races mêlées, et la princesse Lemska, fière Polonaise vaincue par l'amour.
Ce qui donne aux Extravagants toute leur valeur aux yeux du lecteur familier de l'oeuvre de Morand, c'est d'y trouver exposé pour la première fois le thème auquel son nom est demeuré attaché : le cosmopolitisme. -
Jeune financier que les cours de la Bourse préoccupent plus que les femmes, Lewis tombe amoureux d'Irène - de la famille Apostolatos, riches banquiers de Trieste. Que deviendra l'amour entre ces deux requins qui, tout en se caressant, se disputent les mines de San Lucido, en Sicile ?
Au meilleur de sa forme, Paul Morand nous le dit dans ce récit superbe et cruel où le coeur et l'argent échangent leurs vocabulaires. -
"Seule la torture morale convient aux délicats... Il faut faire saigner, mais sans effusion de sang", déclarait Néron, qui s'y connaissait. Paul Morand l'a d'ailleurs choisi pour héros de la première de ces trois nouvelles, placées sous le signe du bizarre, quand ce n'est pas de la monstruosité.
C'est le duel subtil entre l'empereur histrion et son vieux maître fatigué, Sénèque, stoïcien pas très stoïque, qui a fasciné Paul Morand. Un mot, une intonation, un silence, et Sénèque sait que c'en est fait de sa vie. Mais si sa jeune épouse Paulina veut l'accompagner dans la mort, Néron le prend pour une nouvelle offense, et fait refermer les veines de la femme trop fidèle. "Je la condamne à vivre !" s'écrie-t-il.
Les Compagnons de la Femme, tel fut le nom que prirent les saint-simoniens qui partirent, à la suite du Père Enfantin, à la découverte de l'Orient, symbole de la Mère. Ayant tout quitté, y compris leurs épouses, au nom de l'amour, ils ont voulu percer le canal de Suez trente ans avant de Lesseps. Dans leur folie généreuse, ils croyaient régénérer l'humanité....
Le château aventureux est l'histoire d'une malédiction qui se répète dans une famille italienne à travers les siècles. Deux fois, il naît une naine. Et l'on fait tout pour la préserver du contact des gens de taille normale. Mais les deux fois, l'amour vient brouiller les plans les mieux faits, et apporter une tragédie, qui, pour être naine, n'en est pas moins une tragédie. -
Paul Morand se fait le géographe ironique de l'Europe qui se relève de la Première Guerre mondiale. Se relève ou se recouche ? Une comtesse hanovrienne entreprend d'initier une Américaine au culte de Sapho. Un diplomate détourne un instant Mata-Hari de ses devoirs d'espionne. Un homme politique portugais finit dans les bras de celui qui voulait l'assassiner...
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"- Oh, ce ne fut pas grand-chose... une scène entre la mère et le fils, comme il y en a eu tellement ! Celle-ci, peut-être... Un soir, il devait être six heures, il y eut des cris à l'étage de Madame... J'entendais hurler : "Tais-toi... Tais-toi... demande pardon !" J'ai eu peur, tant elle criait fort ; je suis montée et j'ai entrouvert la porte. Madame tenait à la main la cravache noire de Monsieur, celle aux trois bagues d'or, celle de Saumur, et elle avait une figure si effrayante que j'ai cru qu'elle allait assommer le petit. Devant elle le petit, ramassé comme un petit lion ; et derrière, M. le sous-préfet, qui n'avait pas l'air à son aise.
- Et c'est depuis ce drame que Frédéric a changé ?
- Le silence, c'était devenu sa façon à lui d'être méchant." -
Préface de Marcel Proust.
"Vous dites :
- Décrivez-moi votre amie !
Je réponds :
- Elle a un ventre poli, une chair ferme où les morsures ne restent pas, des seins écartés.
- Jeune ?
- Très jeune : elle débouche les bouteilles avec ses dents, s'assoit face au jour, n'est pas nécessairement chez elle, se donne sans nuances, n'a pas envie de faire l'amour tous les jours.
- Au fond, tout cela n'est pas très agréable.
- Aussi retourne-t-on vers les amies qui disent : "j'aime faire plaisir", "vous êtes un enfant', 'ma voiture peut vous reconduire", "vous êtes mal, prenez encore ce coussin", "parce que je sais que vous aimez ça...".
Paul Morand -
Dans ce « voyage », Morand se sert de l'Amérique comme tremplin pour atteindre le Japon, Pékin, Shanghaï, Manille, le Siam, Ceylan... Tous les sens sont en alerte. Ne jamais être dupe de soi ni des autres, guérir des chagrins et de la honte de vivre, tel est le programme avec, en passeport, un style éblouissant. Détails incongrus, émotions rares, va-et-vient entre l'exotisme radical et les banlieues d'un coeur resté à quai : « Au risque de perdre l'équilibre, s'arrêter tout à coup, posé sur le globe en porte à faux, comme le soulier-réclame, le meilleur stylo. »
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Huit nouvelles. Trois régions : les Antilles, l'Afrique, les États-Unis. Un jeune garçon qui rêve de devenir le Lénine de son peuple fait un coup d'état à Haïti. Combien de temps durera sa dictature ? Une danseuse afro-américaine est initiée aux pratiques vaudous dans le Harlem des années 1920. Survivra-t-elle ? La dépouille du roi d'un pays d'Afrique disparaît. Une malédiction ? Dans ces récits où le fantastique le dispute à l'érotisme, où un style virtuose transfigure les mythes d'une des plus anciennes civilisations du monde, Paul Morand rend hommage au génie de la culture noire.
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Les cahiers de la NRF Tome 2 : journal inutile Tome 2
Paul Morand
- Gallimard
- Les Cahiers de la NRF
- 1 Novembre 2017
- 9782072375460
Ce journal couvre les dernières années de la vie de Paul Morand, de juin 1968 à avril 1976 : trente-deux cahiers manuscrits, déposés par lui à la Bibliothèque Nationale, et un dernier cahier inachevé.
Suivant les volontés de l'auteur, leur contenu ne devait être ni consulté ni publié avant l'année 2000. Il entendait ainsi les mettre à l'abri des indiscrétions et commentaires de ses contemporains.
Ces notes rédigées au fil des jours, sans se relire ni se corriger, mêlent rencontres, propos rapportés, réflexions personnelles sur les événements actuels et évocations du passé, lectures et voyages. Écrit tantôt au feutre, tantôt au Bic, tantôt au stylo ou au crayon, accompagné de feuilles volantes, de pages arrachées à des carnets, de photographies, de coupures de journaux, de lettres épinglées (certaines, d'époques diverses, sont réunies dans les Annexes du tome II où figure également un index général), ce Journal se présente comme une oeuvre qui n'est pas si éloignée des collages des peintres. Il comporte même quelques petits dessins manuscrits, des dizaines de cartes postales et de papiers d'hôtels à en-tête de tous les pays du monde. Cosmopolite comme son auteur, révélant, comme lui-même l'écrit, son envie jusqu'à la fin "d'être ailleurs". -
Dès les années 1920, Paul Morand a compté pour ami Pierre Benoit, l'illustre auteur de L'Atlantide. De nombreux points communs les rapprochent : le goût du voyage, la passion de l'aventure, une conception de l'art littéraire romanesque où domine la figure féminine. À partir des années 1930, le rapprochement se marque davantage : Paul Morand songe à entrer à l'Académie française, où l'influence de Pierre Benoit est grande. Puis, après la longue interruption de la guerre et de l'après-guerre, les lettres reprennent et s'intensifient dans les années 1950, quand Paul Morand est pris par une idée fixe : être admis dans l'illustre compagnie pour retrouver son prestige perdu après ses années passées à travailler pour le régime de Vichy. On le voit manoeuvrer pour atteindre son but qui se solde par un échec retentissant en 1958 avec le retour au pouvoir de son plus ferme ennemi, Charles de Gaulle. Contre toute attente, la fin du livre découvre un autre Paul Morand, sensible à la maladie de l'épouse de son ami et prenant part à son deuil ... Comme l'écrit Gabriel Jardin, cet ensemble inédit, fresque tragi-comique de la vie littéraire de l'après-guerre, est l'occasion, au gré des lettres de Paul Morand, de découvrir la « preuve d'une amitié qui dévoile un peu plus la part sensible d'un homme qui, il est vrai, n'aimait pas se livrer sinon indirectement par ses livres. »
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1909. Brodsky. Webb. Van Norden. Ram. Quatre étudiants à l'Université de Columbia à la tête d'une société secrète : « Les Champions ». Objectif : devenir maîtres de l'Amérique. Leur rêve va subir les fracas de l'histoire. Première Guerre mondiale, crise de 1929... Ils emprunteront des chemins différents, choisiront des camps politiques opposés. Leur alliance survivra-t-elle aux brouhahas du XXe siècle commençant ? Dans son style d'une merveilleuse sécheresse, tout en vitesse et en coups d'arrêt, Paul Morand décrit le déclin de la vieille Europe et l'avènement de l'empire américain. L'histoire de quatre garçons qui voulaient défier leur siècle.
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Rococo rassemble six récits écrits entre 1916 et 1933. La mort du cygne cabriole sur fond de rivalité entre une danseuse de l'Opéra de Paris et une étoile bolchevique. La semaine de Bath consigne l'exil doré de la cour anglaise et des corps diplomatiques dans la station balnéaire alors que les Allemands menacent Londres en 1916. Noeuds coulants d'Asie s'enroule autour d'histoires de poisons orientaux et féminins. Mort du roi de la chance conte l'histoire d'un joueur extraordinaire tombant à cause d'un caprice de sa fiancée. L'enfant de cent ans confronte une neurasthénique atrocement belle au « vertige mortel de son inexistence ». Feu ! est une farce incendiaire et mondaine sur le suicide. Mr. U arrange une rencontre à trois heures du matin entre un quidam new-yorkais et un revenant chinois vieux de mille ans... Ce cocktail "baroque" offre un condensé de l'art morandien : virtuosité, culture et confiance infinie dans les pouvoirs de l'imagination.
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C'est pour découvrir l'Occident que Jâli, prince héritier de Karastra, a fui la cour de son père.
Guidé par Renaud d'Ecouen qui lui sert de chauffeur et de chambellan, il explorera tour à tour les bas-fonds de Marseille et de Londres, les petits cénacles d'Oxford, le dancing de l'hôtel Claridge et les nuits interlopes du Paris des années 1920. Mais la révélation de ce monde brillant et cruel n'est, pour le prince Jâli, que l'instrument d'une autre révélation plus capitale, celle de soi-même.
Avec Bouddha vivant, étincelante chronique de l'Occident tel qu'il s'offre à un regard asiatique, Paul Morand a donné une suite aux Lettres persanes de Monesquieu, une suite remise au goût du jour, animée par le rythme trépidant des années folles. -
Journal d'un attaché d'ambassade : (1916-1917)
Paul Morand
- Gallimard
- blanche
- 1 Novembre 2017
- 9782072031830
Ce Journal va du 16 août 1916 au 9 décembre 1917, la partie inédite comprenant la période du 1er août au 9 décembre. Paul Morand, jeune attaché d'ambassade, vient d'être transféré de Londres au Cabinet du ministre des Affaires étrangères. Qu'était Paris pendant la Grande Guerre ? Personne peut-être ne l'a dit avec autant de justesse et de sensibilité que Paul Morand dans ce livre. Il était au centre de la vie politique : il voyait quotidiennement Briand, Philippe Berthelot, Ribot. Il était au centre de la vie mondaine : ses amis s'appelaient Proust, Cocteau, Giraudoux, Léger, Misia Sert, Hélène Soutzo, Bibesco.
Il en résulte un étonnant document, écrit au jour le jour, avec toute la modestie du talent et tout le charme de la jeunesse. On contemple un tableau de Paris en guerre qui ressemble encore au Paris de Proust, où l'on dîne comme sous le Second Empire avec des personnages de l'époque, et où on a autant d'esprit sinon plus qu'en temps de paix.
Paul Morand, en rapportant seulement ce qu'il voyait et ce qu'il entendait, avec un oeil d'artiste et une oreille infaillible, nous offre une série de croquis infiniment plus précieux que tant de grandes peintures grandiloquentes et fausses. Tout Paris est là, tout l'esprit français, on serait même tenté de dire toute la partie de l'âme française qui n'est pas au front ; ce n'est pas la plus admirable, mais c'est peut-être la plus curieuse à observer. -
La dame blanche des Habsbourg
Paul Morand
- Perrin (réédition numérique FeniXX)
- 8 Octobre 2019
- 9782262085087
Dans les châteaux royaux de la Hofburg et de Schnbrunn, lorsqu'un membre de la famille impériale va mourir, un fantôme apparaît. Sur ses chaussons de danseuse et dans sa robe à traîne, la Dame Blanche des Habsbourg fait la navette d'un trépas à l'autre. Cette ravageante beauté a fort à faire : les Habsbourg ne sont pas, comme les Atrides, une famille d'assassins mais plutôt une famille d'assassinés. La tragédie est leur lot. Dans le décor prestigieux de la Vienne d'autrefois, la Dame Blanche ouvre ici un défilé d'ombres illustres : Marie-Louise et l'Aiglon, Maximilien et Charlotte, Rodolphe, François-Joseph et Elisabeth, l'inoubliable Sissi, les voici tous ressuscités en une éblouissante évocation sous la plume magique de Paul Morand qui leur rend, l'espace d'un livre, les couleurs de la vie. Avec la rigueur de l'historien et la sensibilité du romancier, Paul Morand nous livre les secrets de coeur des Habsbourg, qui furent souvent aussi les secrets de la politique de leur temps.
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« Que met-on dans ses livres ? Ce qu'on n'est pas et ce que l'on voudrait être, comme dans les rêves. Les livres sont des désirs refoulés, des actes manqués. Les petits s'y dépeignent grands, les laids s'y travestissent en Don Juans, les sages font figures de fous et les sédentaires d'aventuriers. »Paul Morand, « Ma légende »