« Tu sais, un jour, sur le terrain, on m'a bandé les yeux en me racontant l'exécution sommaire de la veille. J'ai parlé à des hommes furieux, armés jusqu'aux dents mais pas fous. J'ai bu du thé brûlant et du café bien noir avec des hommes qui maniaient la kalachnikov et l'ArmaLite comme ils priaient Allah cinq fois par jour ou Dieu avant de se mettre au lit le soir. J'ai traversé des villes en guerre avec des hommes et des femmes qui avaient tué la veille ou le matin même et qui tueraient encore, pour une cause grande comme un peuple. »
En 1991, un journaliste français, jaloux de son indépendance, trouve son compte dans les poudrières du monde et les histoires d'amour vécues comme des parenthèses. Attiré par le récit, animé par le besoin d'informer ses lecteurs et séduit par le jeu, il se lie sur le terrain avec des hommes qui renseignent l'État et d'autres qui militent pour la décolonisation en Irlande du Nord. Une jeune journaliste québécoise fascinée par Samuel Gallagher, un écrivain irlandais qui nageait dans les eaux troubles de l'IRA avant d'être exécuté par un groupe paramilitaire près de Belfast, part à la recherche de son sujet.
Gens du Nord, c'est l'histoire d'une rencontre sur l'échiquier de la guerre qui fait exploser les secrets.
Trois jeunes femmes ont disparu à Malabourg. Les amours cachées, les conditions matérielles délicates et la rumeur s'imposent alors entre les gens comme des obstacles et des fantômes.
L'hiver suivant, Alexis et Mina quittent le village. Lui s'exile en France pour apprendre à composer des parfums. Elle s'installe à des centaines de kilomètres de la mer pour tout oublier. Ils se retrouveront quelques années plus tard à Montréal.
Malabourg se déploie en Amérique, dans la partie nord du continent ; entre les Appalaches et la mer, à la lisière de la forêt boréale, sur les routes québécoises et les rives du fleuve Saint-Laurent, dans les rues de Montréal dont se sont emparés les étudiants en grève, sur l'Interstate 87 et à New York, l'étalon états-unien des grandes villes américaines.
Kolia est né dans un camp de travail de Sibérie orientale en 1937. Très jeune, il fait la connaissance de Iossif, un détenu originaire d'Europe de l'Ouest qui lui transmet les rudiments pour survivre au bagne et lui enseigne le calcul, le russe et le français, avant de disparaître comme la plupart des êtres qui ont habité cette prison à ciel ouvert.
Libéré à la mort de Staline, Kolia apprend à vivre dans la société soviétique. Il devient clown blanc dans un cirque à Moscou, y trouve le réconfort d'une famille et connaît le succès jusqu'à l'implosion de l'URSS. Mais le souvenir de Iossif et du goulag le hantera toute sa vie.
Kolia, c'est le roman d'un homme et de son double circassien, le clown prestidigitateur au visage blanc et aux traits redessinés pour la piste. Puis c'est le récit d'une amitié fondamentale et inachevée, fil rouge dans l'histoire de cet homme que la violence du monde n'a pas cassé.
Nouvelle rubrique! Chaque numéro, un auteur nous racontera ici les évènements marquants de son dernier semestre.
L'Inconvénient se branche cet automne sur la crise sanitaire engendrée par la pandémie de COVID-19 qui ébranle la société depuis plusieurs mois déjà. Au-delà des statistiques quotidiennes et des incessants débats sur la gestion de la crise sanitaire, les philosophes, les essayistes et les écrivains réunis dans ce numéro vous invitent à prendre du recul et à explorer le sens et les impacts de la pandémie sur nos vies et notre société. Comment sera l'après-pandémie ? Changerons-nous vraiment ou oublierons-nous après un moment, bien confortablement installé dans une normalité retrouvée ? Qu'est-ce que le confinement aura apporté, de bon ou de moins bon ? Également au sommaire, un portait de Benjamin Klein dans la rubrique Peinture, un de Bill Evans dans la rubrique Jazz, de nouveaux aphorismes inédits de Cioran en bande dessinée et des essais sur des oeuvres littéraires récemment parues.
C'est l'auteur François Blais que l'on retrouve à la une du numéro hivernal de la revue Lettres québécoises, photographié chez lui à Charrette dans la campagne mauricienne. L'auteur s'est prêté au jeu de l'autoportrait et du questionnaire LQ, Dominic Tardif l'a rencontré en marge de la séance photo, Josiane Cossette lui adresse une lettre et David Bélanger offre une traversée de son oeuvre. Ce numéro présente aussi un dossier sur l'écriture et l'édition hors de la région métropolitaine. Il laisse la parole aux auteurs, autrices, éditeurs et éditrices qui racontent comment leur coin de pays influence leur travail. Le Cahier critique fournira à qui le voudra un vaste éventail de suggestions de lecture et le cahier Vie littéraire, lui, propose entre autres un portrait d'Yves Thériault et une chronique sur le courage de déplaire. Aussi, un poème de Jean-Marc Desgent, une nouvelle d'Ariane Lessard et Pierre Bouchard illustre sa lecture de La femme qui fuit d'Anaïs Barbeau-Lavalette.