"Un jeune professeur de philosophie, d'origine parisienne, est affecté dans une ville du nord de la France. Déçu de cette affectation, nostalgique de sa vie dans la capitale, les premiers temps sont une épreuve. Il rencontre Jennifer, une coiffeuse, qui devient son amante. Tout les oppose : l'appartenance sociale et les ambitions, le langage et les goûts... Est-il possible pour un professeur d'aimer une coiffeuse ?
Ce roman propose une réflexion sur le choix amoureux, le racisme des sentiments, l'absurde de l'amour qui, parfois, nous fait choisir des partenaires qui ne sont pas notre genre."P. V.
Le mythe d'Orphée, poète qui échoue à ramener Eurydice des Enfers, permet à Philippe Vilain d'examiner la littérature française contemporaine. La littérature du XXIe siècle a largement abandonné la volonté créatrice, en particulier dans sa version « exofiction », où « c'est le sujet qui assure la visibilité du roman, non le projet esthétique ». Le sujet prime sur l'oeuvre même, annihilant le désir de création et menant à une impersonnalité quasi-journalistique. Que signifie cette étrange passion pour le « réel », la célébrité et les faits divers ?
Sans optimisme, mais sans nostalgie, ce livre pose aussi la question de la littérature à l'heure de la culture de masse. La massification dilue la qualité dans le goût du nombre, produit des « écrivains jetables », remet en cause l'aura de la littérature, favorise les livres dont dont le sujet intéresse plutôt que le style, et ceux dont le thème a déjà plu dans le passé, et cela même si la massification permet de faire émerger de bons auteurs, de fournir un « ailleurs » au plus grand nombre et de donner à plus personnes la possibilité de publier et de s'approprier l'exercice de l'écriture.
Que représente la littérature contemporaine dans l'industrialisation de la culture ? Qu'est-ce qu'un écrivain si tout le monde écrit et si lui-même se désengage de son art ? Qu'est-ce qu'écrire si l'écriture n'est plus un enjeu poétique ?
Une femme rencontre un homme, ils s'aiment. Ils ont la vie de tout le monde. Un couple, un enfant, une certaine lassitude qui n'est pas désagréable, aussi. Un jour, Dan annonce qu'il va voir ses parents aux Etats-Unis. Seulement voilà, il n'y va pas. Il disparaît même complètement de la vie de la narratrice.
Quinze ans après, l'obsession de la disparition s'étant émoussée, leur fille ayant grandi, d'autres hommes étant entrés dans sa vie, elle tente de gérer l'inexplicable. Peut-on vivre avec un fantôme ?
Emma Parker a vingt ans. Fille d'un diplomate américain, habituée des soirées de la jeunesse dorée, elle conduit une voiture rouge, porte une jupe rouge, brûle les feux rouges. Tout en elle est rouge d'insolence et d'ambition. Étudiante dans une université parisienne, elle rencontre le narrateur, un écrivain de près de deux fois son âge. Tout va très vite, tout est joyeux : ils s'aiment, ils sortent, ils marchent la nuit dans Paris...
Et tout change soudain, quand Emma apprend à l'écrivain qu'elle souffre d'une maladie peut-être fatale. Une nouvelle histoire d'amour commence, d'autant plus vive que la mort s'annonce. Mais qui est vraiment Emma Parker ? S'inspirant d'une aventure personnelle, Philippe Vilain, grand analyste du sentiment amoureux, donne dans ce roman prodigieusement virtuose une Surprise de l'amour contemporaine.
« Je n'oublierai jamais le jour où j'ai appris que ma femme me trompait. »Un SMS lu par hasard. Le héros découvre que sa femme a un amant. Et que se passe-t-il ? Rien. Il ne fait aucune observation, ne modifie pas son comportement. Il observe sa femme, sa femme infidèle. L'a-t-elle toujours été ? Est-elle bien celle qu'il croyait connaître ? Le choix du silence sauvera-t-il leur couple ? Qu'en est-il de la mystérieuse Morgan Lorenz ?Le portrait d'un homme trompé, le portrait d'une femme dissimulatrice, le portrait d'un couple éternel.
Le constat de Philippe Vilain n'est pas flatteur : la littérature française contemporaine est en proie au désenchantement. Quelles sont les raisons de ces écrits consensuels et dociles, qu'ils soient sociologiques ou narcissiques ? L'abandon de la recherche du style est sans conteste la première. Qui se soucie de l'écriture, de la forme ?
À travers une relecture des écrivains les plus contemporains, Philippe Vilain révèle tout un mouvement de délégitimation de la notion d'idéal esthétique et s'interroge sur la place et la fonction de la littérature aujourd'hui.
Arrogance. Je n'ai jamais cessé d'aimer ce nom aux sonorités douces qui s'associent d'emblée pour moi à celles d'élégance, comme pour m'inviter à songer que l'insolence et le mépris signent, au fond, une certaine distinction de l'esprit".".
Narcisse, c'est l'écrivain l'autofiction d'aujourd'hui. On reproche son impudeur, son égocentrisme, son amoralisme. En autant de chapitres qui reprennent ces accusations (« l'impudeur autobiographique » ; « petits meurtres entre amis : un genre sans éthique »...), Philippe Vilain leur fait un sort.
Rappelant les origines du genre, de saint Augustin à Montaigne, Philippe Vilain montre que le reproche d'égocentrisme fait à ce qui ne s'appelait pas encore « autofiction » a toujours existé, et a toujours été faux. Loin de chercher à promouvoir son « moi » dans une entreprise publicitaire, l'écrivain d'autofiction vise au contraire une leçon plus générale. Narcisse, ce n'est pas seulement moi, Narcisse, c'est nous.
Ne se plaçant pas seulement sur le terrain théorique, Philippe Vilain s'appuie sur une expérience personnelle, sa relation avec Annie Ernaux, qui a elle-même écrit un livre sur le sujet (L'Occupation, Gallimard, 2001). Une histoire d'amour devenant des livres successifs, n'est-ce pas l'objet même de l'autofiction ?
Le livre se conclut par un long et passionnant entretien où Serge Doubrovsky, l'inventeur du mot « autofiction », et de la chose, confie : « l'Autofiction, pour moi, ne ment pas, ne déguise pas, elle énonce et dénonce dans la forme qu'elle s'est choisie. »
Paris, place du Châtelet, un après-midi d'été. Un homme aborde une femme, grande, mince, des lunettes de soleil dans les cheveux. Elle rayonne. Sa beauté s'impose comme une évidence. Ils deviennent amants, par jeu, sans bien savoir s'ils s'aiment. Pourtant, Flore Jensen est mariée, apparemment heureuse dans son couple. Avec cet amant-là, ce n'est plus son mari qu'elle trompe, c'est l'ennui. Ou une blessure plus profonde encore...
? Paris l'après-midi présente un regard inattendu sur l'adultère : alors que, d'habitude, il est observé du point de vue de la femme, c'est ici l'amant qui le raconte. Et qui, finalement, devient objet à la place de la femme.
? Eminemment contemporain, Paris l'après-midi nous montre un type d'homme ballotté et indécis. Mais c'est un indécis qui sait ce qu'il veut. Dans les affaires d'amour, toutes les ruses sont permises si on veut arriver à son bonheur.
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C'est l'histoire qu'un homme qui joue. Pourquoi joue-t-il ? Paul gagne convenablement sa vie, il a une femme belle et intelligente qui réussit dans son métier. Il n'a qu'une passion : les matches de football en ligne. Il calcule, il pronostique, il parie, il gagne, il perd.
Sara souffre. Paul promet d'arrêter. Il recommence. Ment. Croit à ses mensonges. Recommence. Et toujours en se donnant les justifications les plus habiles, les plus spécieuses, les plus mensongères. Avec la finesse psychologique qu'on lui connaît, la délicatesse dans l'approche des sentiments violents, Philippe Vilain fait dans Une idée de l'enfer le portrait d'une passion, le portrait d'un couple. C'est avec sa vie que le joueur joue.