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Pinar Selek
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Le chaudron militaire turc : un exemple de production de la violence masculine
Pinar Selek
- Des Femmes
- Essais
- 5 Octobre 2023
- 9782721012456
Quels mécanismes sociaux et politiques transforment un
enfant en un sujet de violence ? Pour éclairer une des dimensions de ce processus, Pinar Selek sonde le service militaire, obligatoire en Turquie, à travers une enquête de terrain menée en 2007 et dévoile les articulations entre militarisme, nationalisme et patriarcat. Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, elle élargit sa réflexion à nos sociétés tout entières, régies par le néolibéralisme et le néoconservatisme dans un contexte mondial de
guerres et une montée des régimes autocratiques.
C'est dans un cadre très particulier, celui du système répressif turc, que Pinar Selek a mené son enquête, défiant la censure omniprésente. Exilée en France depuis 2011, elle est victime d'un acharnement judiciaire de la part de l'État turc depuis vingt-cinq ans et menacée de mort. Condamnée à la prison à perpétuité et sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré à son encontre par les autorités turques, elle continue de se battre, soutenue par une très grande solidarité internationale. Un nouveau procès s'ouvrira le 29 septembre 2023. -
« Au premier regard, on ne voyait pas, usées à force
de passages, les frontières de cette ville de l'exil et du
tourisme, ni les chemins empruntés par les Italiens,
les Russes et les Anglais, suivis par les Arméniens,
les Arabes, les Juifs, les peuples des Balkans et de
l'Afrique.
Nice, comme les autres villes, ne fait pas entendre sa voix tant qu'on ne s'est pas blotti contre sa poitrine
pour pleurer au moins une fois, tant qu'on ne s'est
pas couché dans ses bras. Par bonheur, les Zinzins
avaient été nombreux à l'entendre : Gouel le Chanteur
des rues, Alex le Prince des poubelles, Manu la
fondatrice des Paranos et Azucena la Zinzine aux
chaussures rouges, celle qui vient de se présenter
comme "Bleue". » P. S. -
Le génocide arménien a un siècle. Une page noire de l'histoire turque, toujours controversée, toujours taboue; un drame qui hante les esprits et les coeurs de génération en génération. Pinar Selek interroge son rapport à cet épisode et à la communauté victime. Au fil des souvenirs et des rencontres, elle raconte ce que signifie se construire en récitant des slogans qui proclament la supériorité nationale, en côtoyant des camarades craintifs et silencieux, en sillonnant Istanbul où les noms arméniens ont été effacés des enseignes, en militant dans des mouvements d'extrême gauche ayant intégré le déni.
Au-delà de la question arménienne, ce témoignage sensible, engagé, parfois autocritique, dénonce les impasses de la violence et sonde les mutations de l'engagement collectif. -
À Yedikule, un des plus anciens quartiers d'Istanbul, quatre jeunes épris de liberté cherchent leur place dans une société figée depuis le coup d'État de septembre 1980. La condition des femmes et des minorités, les conventions sociales, l'oppression politique: tout leur pèse. Sema la rêveuse voudrait entrer à l'université. Salih l'apprenti menuisier cherche à perpétuer son art là où il a grandi tandis qu'Hasan le musicien aimerait faire vivre le sien sur les routes du monde. Seule Elif opte pour la voie périlleuse de la révolution. Quatre parcours, mais une même devise : Il nous reste un demi-espoir...Hommage à une ville et à ses communautés, réflexion sur l'appartenance, leçon d'humanité, ce premier roman de Pinar Selek est celui de toute une génération qui cherche sa voie entre la Turquie d'hier et celle de demain.