La philosophie, une affaire grecque ? Seulement européenne, occidentale ? Absolument pas.
Partout dans le monde, d'autres cultures, d'autres langues ont des usages multiples de la raison et de son exercice, qui produisent des systèmes de pensée rigoureux, déductifs, démonstratifs. Des philosophies à part entière. Encore faut-il trouver des chemins pour y accéder.
En grand pédagogue, Roger-Pol Droit nous propose d' « entrer dans les têtes » des philosophes d'ailleurs, indiens ou chinois, logiciens bouddhistes tibétains ou japonais, penseurs juifs ou arabo-musulmans.S'adressant à tous, dans une langue limpide et précise, cette brève histoire fait découvrir des univers intellectuels captivants, souvent méconnus, parfois mal compris. Et notamment des philosophes arrivés récemment parmi les auteurs du baccalauréat, comme Zhouang Zi, taoïste aux provocations paradoxales, Nâgârjuna, théoricien bouddhiste de la Voie du Milieu, Maïmonide, maître du Talmud, Avicenne, penseur de l'iIslam des Lumières. Et bien d'autres, mis en perspective.
Un guide inédit pour renouveler la réflexion sur les ressorts de la philosophie, son histoire, ses frontières et son évolution, tout comme ses relations aux sagesses, religions et spiritualités.
" Roger Pol-Droit entraine son lecteur, avec rigueur et clarté, dans un tour du monde des pensées. " Le Monde
" Philosophie " ? Un mot qui fait souvent peur. On imagine des questions compliquées, des livres dont on ne comprend même pas le titre, un vocabulaire énigmatique. Ce ne serait pas une activité pour tout le monde.
On se trompe, en croyant cela.
Car tout le monde s'interroge sur le sens de la vie, sur la mort, la justice, la liberté... Chacun est coupable de raisonner, d'organiser ses idées. C'est d'ailleurs tout ce qu'il faut : des questions, et de la méthode.
La philosophie n'est donc pas un casse-tête, mais une activité qu'on peut pratiquer comme la musique ou le sport : en débutant, en amateur ou en professionnel. L'essentiel est de bien commencer...
Quand ma fille a eu treize ans, je me suis rendu compte qu'elle n'avait pas reçu la moindre éducation religieuse. J'ai été surpris par les points de repère qui lui manquaient : la Bible, Dieu, le Coran, la signification du sacré... L'unité et la diversité des religions, personne ne lui en avait clairement parlé. Pourtant, il est indispensable d'avoir sur ces questions des points de repère. Dans tous les pays voisinent désormais des gens de croyances différentes qui doivent apprendre à se connaître. Les religions sont un élément essentiel de l'expérience humaine. Si nous n'en parlons pas à nos enfants, des trésors d'humanité risquent de leur échapper.
Où trouver la vérité ? Dans les sciences, les religions, les arts ? Dans la raison humaine ? Ou dans la parole divine ? Cette vérité est-elle unique ou multiple ? Existe-t-elle vraiment, ou bien n'est-elle qu'illusion ? Et si c'est une fable, à quel besoin répond-elle ?
Les philosophes n'ont cessé de tourner autour de ces questions. C'est pourquoi elles servent de fil conducteur à ce voyage dans la pensée, de Platon à nos jours.
Vingt épisodes retracent avec clarté et allégresse ces aventures de la vérité, où l'on rencontre notamment Épicure, Machiavel, Descartes, Spinoza, Voltaire, Rousseau, Kant, Marx, Nietzsche...
Objectif : offrir aux débutants, du lycéen à l'honnête homme de notre temps, une approche vivante, ni pédante ni sectaire, de l'histoire de la philosophie.
Nous sommes tous différents. Nos croyances ne sont pas les mêmes, nos choix politiques non plus. Alimentation, vêtements, préférences, habitudes nous distinguent.
De fait, nous ne serons jamais tous d'accord. Et c'est bien pour cela que la tolérance est indispensable : elle évite que nos désaccords se transforment en affrontements et en guerres.
D'où vient cette idée ? Quelle est son histoire ? Quels sont ses points faibles, ses forces, ses limites ? Faut-il tout tolérer ?
En répondant à ces questions de manière claire et accessible, Roger-Pol Droit donne finalement à comprendre qu'il revient à chacun d'entre nous aujourd'hui – jour par jour, heure par heure – de contribuer à construire la tolérance.
Roger-Pol Droit (wwwrpdroit.com) est philosophe et écrivain, traduit en trente-deux langues.
Tout le monde parle d'éthique. Affaires, sports, médias, médecine..., le terme concerne aussi la vie quotidienne.
Mais son sens demeure souvent obscur. Est-ce simplement la morale ? Ou l'invention de règles nouvelles ? Et qui doit réfléchir ? Des experts, ou bien chacun d'entre nous ?
Dans un style limpide, Roger-Pol Droit éclaire l'histoire du mot. Il met en lumière avec pédagogie les enjeux des croyances religieuses et des analyses philosophiques.
Depuis les sagesses de l'Antiquité jusqu'à la bioéthique de demain, les perspectives changent. Mais l'axe central demeure le même : le meilleur guide, pour l'éthique, c'est toujours le souci des autres.
Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain, chercheur au CNRS, est membre du Comité national consultatif d'éthique pour les sciences de la vie.
Qu'est-ce que Derrida nomme « déconstruction » ? Que signifie « visage » pour Levinas, « mort de l'homme » pour Foucault ? De quoi parlent le « pragmatisme » de James, la « phénoménologie » de Husserl, « l'anthropologie structurale » de Lévi-Strauss ? Comment comprendre le « devenir animal » chez Deleuze, « l'agir communicationnel » chez Habermas ? Dans ce livre vous attendent des réponses vivantes, claires et directes.
Maîtres à penser propose un voyage en vingt épisodes dans la philosophie contemporaine, du début du xxe siècle à nos jours. Courants, concepts, écoles de pensée y sont présentés avec l'immense talent de pédagogue de Roger-Pol Droit.
Sous sa plume, les grands théoriciens s'incarnent, deviennent les personnages d'une époque tourmentée, qu'ils façonnent et transforment. En exposant leurs combats et leur influence, il vous ouvre les portes des grands débats actuels.
C'est l'histoire d'une amitié impossible. Entre Voltaire et Rousseau, les deux géants des Lumières. Dans un XVIIIe siècle en effervescence, ils se lisent, s'écrivent, s'admirent. Avant le temps des déceptions, du mépris, des insultes, où finalement ils se haïssent à mort. Sans jamais se rencontrer... Ce qui les oppose ? Tout ! Dans ce face à face, loin de leurs statues, on découvre Voltaire adulé et mondain, affairiste et généreux, candide et manipulateur, Rousseau exalté et dépressif, ambitieux et sauvage, passionné et libre. On les accompagne dans la farandole de l'époque, de Paris à Genève, de Potsdam à Londres, de châteaux en auberges, de salons en théâtres, philosophant avec Diderot, d'Alembert, Grimm, leurs amis communs, batifolant avec des femmes souverainement libres comme Madame de Warens, Madame du Châtelet, ou avec l'humble lingère Thérèse Levasseur... Sans le savoir, ils dessinent la confrontation, plus que jamais actuelle, de deux mondes : Voltaire, « en-haut », choisit progrès, opulence et scepticisme, Rousseau, « en bas », défend nature, frugalité et vertu. Comédie des sentiments, ce premier roman du philosophe Roger-Pol Droit est une fête de grand style. On y apprend que, pour engendrer des idées, les icônes de la philosophie jouissent, souffrent et rêvent.
« Philosophie indienne », cela existe-t-il ? Des manuels scolaires, aujourd'hui encore, affirment que non. Certains penseurs aussi, comme Heidegger.
Pourtant, quelques générations auparavant, des philosophes européens se sont enthousiasmés. Schopenhauer et Nietzsche en Allemagne, Cousin et Renouvier en France, d'autres encore ont jugé qu'il fallait prendre en compte la philosophie indienne.
Que s'est-il passé, d'un siècle à l'autre ?
Pourquoi l'Inde a-t-elle pratiquement disparu de la scène philosophique ?
Existe-t-il, oui ou non, de la philosophie en Inde ?
Telles sont les questions que cet essai tente de poser, en mêlant érudition, ironie et écriture limpide.
Qu'est-ce que l'Occident ?
Le mot est partout, dans les nouvelles du jour comme dans les livres d'histoire.
Mais il a tellement de sens différents que souvent la confusion règne.
Est-ce une région du monde ? L'Europe ? L'Amérique ? Les deux ? Ou l'ensemble des pays riches ?
Serait-ce une forme de société ? Un système économique ? Une morale ? Une religion, une manière de vivre, un état d'esprit ? Faut-il se réjouir de son existence, ou bien la maudire ?
Où donc se trouve l'Occident aujourd'hui ? Dans certaines parties du globe ? ou bien est-il devenu mondial ?
Pour sortir des images confuses et des idées floues, qui sont sources de haine et de violence, il faut clarifier ces interrogations. C'est l'objectif de ce livre.
Roger-Pol Droit est philosophe et écrivain. Il a publié une vingtaine de livres, dont plusieurs sont traduits dans le monde entier.
La vogue du bouddhisme fait oublier combien sa découverte par l'Occident est récente. L'Europe commence à entrevoir le Bouddha vers 1820 seulement. Les orientalistes assemblent alors assez vite les diverses pièces - mongoles, chinoises, indiennes, tibétaines... - de ce puzzle culturel. L'émergence d'un tel continent, jusqu'alors presque inconnu, commence par surprendre et par inquiéter.
La plupart des philosophes allemands et français du XIXe siècle trouvent en effet dans le bouddhisme matière à épouvante. Ils y voient une religion où "l'homme doit se faire néant" (Hegel). Cette volonté de destruction, ce "culte du néant" (Victor Cousin), célébré par une "Eglise du nihilisme" (Renan), constituent une menace pour l'ordre établi. Dans l'imaginaire philosophique européen, le bouddhisme représente d'abord la négation de la vie, la destruction de soi. En retraçant l'histoire de la découverte du bouddhisme, Roger-Pol Droit écrit une page oubliée de l'histoire du nihilisme moderne.
En effet, à propos de l'Asie bouddhiste, les textes de Schopenhauer ou de Nietzsche, de Gobineau ou de Renouvier décrivent l'Europe d'après la Révolution française. Finalement, c'est l'Occident qui imagine une religion de l'anéantissement au moment où lui-même découvre l'effondrement de ses valeurs, de ses hiérarchies traditionnelles. Le spectre de l'athéisme, les révoltes sociales, la montée de la haine raciale, le pessimisme sont au rendez-vous.
Si nous pensons au temps présent en lisant cette enquête, n'est-ce pas que notre histoire s'est en partie préparée dans ce laboratoire méconnu de l'Occident, le culte du néant ?
Pourquoi promener le père fondateur de la philosophie dans notre actualité ? Pourquoi lui faire rencontrer Teddy Riner, Bob Dylan ou Thomas Pesquet ? Et même observer nos smartphones, croiser nos migrants, découvrir attentats terroristes et réchauffement climatique, McDo et Pôle emploi, Emmanuel Macron et Donald Trump ? Tout simplement pour découvrir en jouant des traits essentiels de sa pensée, expérimenter des écarts entre nous et lui. Pour discerner ce qu'il peut nous faire saisir d'essentiel, que nous ne verrions pas sans lui. « Incroyablement utile » Maurice Szafran, Challenges « Un exercice de métaphysique concrète » Bernard-Henri Lévy, Le PointRoger-Pol Droit est philosophe et écrivain. Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages remarqués.
Un nabot minable peut-il devenir homme des neiges ? Et si j'arrive en car à Mesles, comment repartir en car à Vannes ? Que choisir : potage ou papotage, steak ou pastèque ? Avec des murs, comment faire une gelée de coins ? Les Huns, finalement, sont-ils un peuple premier ?
Ces questions se posent dans les " titrucs ", textes très courts, en roue libre, inclassables, truffés d'affreux calembours, graffitis griffonnés comme des comptines, des cris dans la cour de récréation, des haïkus par dessus-tête, des saluts de loin, à Boris Vian, Lewis Carroll, Robert Desnos et quelques autres. Des rires à offrir à ses amis.
Roger-Pol Droit, écrivain et philosophe, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont plusieurs sont traduits dans le monde entier.
Le bonheur est devenu la grande illusion de la philosophie. Aujourd'hui, de nombreux philosophes - et non des moindres - célèbrent sans fin plaisir, vie bonne ou joie d'une vie philosophique. Ils promettent, à tous ceux qui veulent les croire, que la philosophie va changer leur existence, pacifier leur vie, leur garantir la sérénité. En un mot : les rendre heureux.
Ce vieux rêve, né dans l'Antiquité, avait pourtant été radicalement abandonné. Il revient en force. Or ce mirage est néfaste, car la philosophie n'est ni un ouvre-bonheur, ni une machine à rendre heureux, mais une école de lucidité, de critique et d'ironie. Au risque de se perdre, si elle l'oublie.
En confondant la liberté du sage antique et le bonheur formaté, la philo-bonheur contribue en réalité au maintien de l'ordre et de la servitude. Critiquer une à une ses prétendues évidences, démonter ses subterfuges sont des tâches urgentes. C'est ce que propose Roger-Pol Droit dans cet essai incisif, polémique, pédagogue et solidement argumenté.
Refuser les généralités, parce que la philosophie, j'en suis convaincu, se tient dans les détails, les petits faits, les grains de sable de l'histoire et de la pensée.
Parler uniquement de ce qui rend vivant – l'amour, la liberté, les amis, les maîtres qu'on admire.
Tenter de nuire à la bêtise, et à ce qui l'accompagne – servitude, ignorance, mépris.
S'intéresser aux pensées d'ailleurs, à tout ce qui démultiplie la réflexion, interdisant de la clore sur une seule question, langue ou culture.
Savoir à chaque instant que sérieux ne veut pas dire ennuyeux, et que l'allégresse est aussi un devoir.
C'est ainsi, au fil du temps, que j'ai conçu ma philosophie : ni doctrine ni système, plutôt un regard, un ton, une affaire de style.
C'est elle que je souhaite aujourd'hui partager.
Bien entendu, dans ce dictionnaire subjectif, j'ai veillé à ne pas oublier, à côté des grands thèmes classiques revisités en 152 entrées, les martiens, les pirates, Onc Picsou... et le potimarron.
R.-P. Droit
Chercheur au CNRS, enseignant à Sciences Po, Roger-Pol Droit écrit régulièrement dans Le Monde, Le Point, Les Échos et Clés. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, dont plusieurs sont traduits dans le monde entier. www.rpdroit.com
Avez-vous déjà été victime d'un voleur de plafonds ?
Savez-vous au juste quand les pommes ont définitivement disparu ? Et pourquoi l'heure exacte s'est évanouie ?
Connaissez-vous la vie secrète de Che Guevara en Finlande ? Et les effets secondaires du gel à fixer le temps ?
Sans doute pas, mais c'est déjà trop tard. Vous avez pris ce livre en main, vous l'avez retourné, vous allez plonger dans un allègre cauchemar à découvrir en 50 épisodes. D'un récit à l'autre, des personnages s'entrecroisent, des questions surgissent, quelques crevettes également. Entre fous rires et tremblements.
Roger-Pol Droit invente ici un univers inattendu, désopilant et déglingué, inquiétant et poétique, quelque part entre polar, conte philosophique et science-fiction. Inclassable et jubilatoire.
Deux amis se promènent. L'un est philosophe, l'autre neurologue. Ils conversent pour le plaisir, en marchant, durant quatre saisons, dans les champs et les bois. Ils dialoguent librement, sans façons, en cherchant à comprendre ce qui se passe en nous pendant que nous marchons.
La marche favorise-t-elle la pensée ? Si oui, pourquoi ? La pensée est-elle comparable à une marche ? Comment le cerveau contrôle-t-il à la fois les mouvements des jambes, l'équilibre et la posture du corps ? Quels rapports entre ces trois caractéristiques de l'espèce humaine : penser, parler, marcher debout ?
Chemin faisant, dans des termes simples et précis, ils évoquent enfin les relations entre sciences et philosophie, leur fâcheux divorce, leurs retrouvailles souhaitables.
Entre divergences et convergences, leur commune volonté d'y voir clair est communicative. Et leur allégresse vite partagée. Pas à pas.
Roger-Pol Droit, philosophe et écrivain, a été chercheur au C.N.R.S. et enseignant à Sciences-Po. Son oeuvre, une quarantaine de livres (recherches, pédagogie, enquêtes, fictions), est traduite en plus de trente langues.
Yves Agid est professeur émérite de neurologie et de biologie cellulaire à Sorbonne Université, ancien chef de service (hôpital de la Salpêtrière), membre de l'Académie des sciences, co-fondateur de l'Institut du Cerveau. C'est un spécialiste de l'étude des mécanismes et du traitement des maladies neurodégénératives.
Sommes-nous à la veille d'une nouvelle humanité ? Les mutations en cours (révolution numérique, nanotechnologies, ingénierie génétique, sciences cognitives) transforment-elles notre représentation de l'homme de demain ? Quelles sont les données à connaître ? Les principaux enjeux ? Quelle responsabilité nous incombe ?Pour répondre à ces questions, Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont entrepris un tour du monde scientifique et dialogué avec 50 experts. Leur enquête interdisciplinaire, stimulante et sans équivalent, fournit une irremplaçable boussole, accessible à tous, pour qui veut comprendre les enjeux du monde à venir.
Ces gens ont de curieuses manières de vivre. Ils laissent venir des trous à leur manteau, enseignent dans une école vide, s'accouplent en public, tombent en extase. Leurs façons de mourir ne sont pas moins singulières : l'un se jette dans un volcan, l'autre s'enduit de bouse de vache, un troisième ne s'arrête plus de rire. Presque tous ont des problèmes avec l'argent.
Ces expérimentateurs obstinés, on les appelait dans l'Antiquité chercheurs de sagesse, ou encore philosophes. La modernité a oublié combien ils furent étranges.
Pour rencontrer ces sages perdus, deux écrivains ont choisi de fouiller dans une poussière d'histoires, de propos et d'anecdotes. Ils ont filtré et restauré. Résultat : une face inhabituelle et très surprenante de la philosophie occidentale.
Et si l'on osait reparler d'espoir ? Et pas seulement en parler, mais le vivre à nouveau. Dorénavant, l'avenir fait peur au lieu de faire envie. Chacun nourrit toujours des espoirs intimes, mais les grands espoirs collectifs sont en panne.Comment redonner un avenir à l'espoir ? Voilà ce que nous cherchons. En explorant d'abord ses sources grecques, juives et chrétiennes. En suivant ses tribulations occidentales, du mythe de Pandore au siècle des révolutions, qui le révèlent tour à tour ambigu, religieux, politique, continûment orienté par un désir de futur.
Pourtant, dans notre monde obsédé par l'immédiat et le seul présent, l'espoir en vient à manquer d'horizon, de temps, d'action, de pensée vivifiante. Nous proposons de reprendre l'espoir au sérieux, de lui redonner sa place et ses chances, d'en refaire l'apprentissage. Contre tous les philosophes qui s'en sont méfiés ou l'ont rejeté, nous jugeons vitale cette singulière émotion pensante. Sans un espoir lucide et bien tempéré, l'humanité perdrait sa dignité. M. A. et R.-P. D.
Trop souvent, la philosophie se présente comme une série de problèmes qui seraient à la fois inévitables et insolubles pour tout esprit normalement constitué et qui fait de la philosophie : Dieu, les relations du corps et de l?âme, la liberté, le bonheur, etc.
Henri Atlan et Roger-Pol Droit souhaitent indiquer des chemins qui mènent ailleurs ? paraphrasant ainsi le titre de Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part. Ils conduisent vers des contrées intellectuelles où ces grandes impasses, tout simplement, n?existent pas. La pensée juive, celle du Talmud comme de la Kabbale, la pensée indienne, celle du
brahmanisme et du bouddhisme, forment des univers philosophiques où nos interrogations réputées les plus nécessaires n?ont plus de consistance.
Il est donc possible de revisiter quelques grands thèmes fondamentaux de la pensée philosophique occidentale en montrant qu?ils ne possèdent plus, dès qu?on les déplace ailleurs, le même sens ni la même nécessité. Le dialogue entre Henri Atlan et Roger-Pol Droit avance dans cette direction, susceptible de modifier ce que nous appelons
« universel ».
Les auteurs parlent clair. Leur échange de vues s?adresse à un large public. Aucune connaissance spécialisée n?est requise pour suivre cette tentative d?ouvrir la pensée à de nouveaux horizons. Pour faciliter les repères, les principaux textes auxquels les auteurs font référence sont reproduits sous forme d?encadrés.