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L'Herne
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S'il est un travail vivant - mode d'activité essentiellement humain - c'est d'abord le travail manuel, méprisé par les Anciens, véritable levier qui met le monde en mouvement et pivot spirituel de la communauté réconciliée. Il faudra libérer le travail, pour que naisse une société d'hommes libres, pour qu'autour de la production se cristallise la fraternité. Il appartient aux travailleurs de se réapproprier l'appareil productif, pour que s'élargisse « peu à peu le domaine du travail lucide ». Avec le travail ainsi entendu, l'homme sort de l'imaginaire et se conforme « au vrai rapport des choses ».
Le travail peut devenir transfiguration. Il peut être une « forme de sainteté ». -
Le texte de Simone Weil que nous publions est extrait de Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (1934), un ensemble d'études consacrées à la critique politique et sociale. Son « grand oeuvre », dira-t-elle, qui fit fort impression sur son ancien professeur de khâgne, le philosophe Alain. Il en parlera comme d'un travail de première grandeur. Elle a vingt-cinq ans mais c'est un travail qu'elle ne publiera pas de son vivant. Nous sommes au milieu des années 30, la Russie est sous la chappe stalinienne, Hitler vient d'arriver au pouvoir, la France est confrontée à des mouvements politiques et sociaux d'une rare violence. C'est dans ce climat de grande incertitude que Simone Weil entreprend un travail de réflexion fondamentale sur la nature de l'oppression dans toutes les sociétés, y compris communistes (l'oppression peut subsister lorsque l'exploitation disparaît). Et sur les conditions d'une liberté effective, qui passe par une libération de la force spirituelle des individus et des peuples.
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Notes sur la suppression générale des partis politiques
Simone Weil
- L'Herne
- 22 Janvier 2014
- 9782851971296
« Prendre parti », « prendre position pour ou contre » : un schéma manichéen qui s'est substitué pour le peuple à l'obligation de penser. C'est une véritable « lèpre », dit Simone Weil
Pour que le peuple puisse vivre dans la justice et la liberté, il faut faire taire les passions collectives et rendre possible l'expression d'une pensée sur les problèmes fondamentaux de la vie publique. D'où la première mesure d'urgence : la suppression des partis politiques. Il en va de l'avenir de la démocratie.