Chariton, Xénophon d'Ephèse, Achille Tatius, Longus et Héliodore. Les oeuvres de ces cinq romanciers, oubliés aujourd'hui, sont à l'origine de bien des chef d'oeuvres de la littérature occidentale mais aussi la source d'inspiration de nombreux musiciens, peintres ou cinéastes. Chaque évocation de la nature est propre à son auteur, mais pour tous, c'est l'occasion d'illustrer un élan créateur original, de dire le monde en changement, tout en l'inscrivant dans les traditions ancestrales.
Cet essai vise à faire connaître un auteur tardif, peu étudié dans le cursus des langues anciennes et qui a longtemps été présenté comme un rhéteur sans grand intérêt. Même si Les aventures de Leucippé et Clitophon présentent des lieux communs et répondent aux normes littéraires du roman hellénistique, il s'agit aussi d'une oeuvre tout à fait singulière, originale sur bien des points. Les étudiants candidats au concours de l'Agrégation trouveront là un outil intéressant.
Le premier tome d'Homère et l'Anatolie paru dans la même collection mettait en évidence un certain nombre d'analogies entre la littérature homérique et la civilisation hittite des deuxième et premier millénaires. Comme nous le signalions déjà, l'Iliade se situe à un point de convergence entre l'Anatolie et la Grèce. Nous reprenons aujourd'hui notre propos en mettant en lumière d'autres aspects qui suggèrent que de nombreux traits anatoliens sont perceptibles dans la littérature antique.
Les deux premiers tomes d' « Homère et l'Anatolie » avaient pour ambition de mettre en évidence un certain nombre d'analogies entre la littérature homérique et la civilisation hittite des deuxièmes et premier millénaires. Les auteurs reprennent aujourd'hui leur propos en élargissant leur comparaison à d'autres civilisations d'hier et d'aujourd'hui. Certains thèmes qui semblaient avoir été oubliés réapparaissent tardivement et permettent ainsi de mieux comprendre certains mythes.
Les questions liées à la mémoire culturelle des groupements humains _ familles ou peuples _ intéressent généralement les anthropologues de l'art et de la culture ; celles liées à l'Histoire concernent, quant à elles, prioritairement les historiens. Il s'agit, conséquemment, de deux démarches distinctes. Les récits littéraires _ narratifs par essence _ se situeraient, en principe, du côté des historiens. Les textes de J.M.G. Le Clézio prennent souvent appui sur le passé, l'ancien. Mais le rapport aux origines relève-t-il nécessairement de l'Histoire seule ? Le Clézio semble se situer dans un entre-deux : le passé des siens se joue, certes, de manière historique, mais ce qui intéresse, c'est la teneur, l'émotion de ce qui est advenu, en un mot, ce que la mémoire conserve. Se dessine dès lors une pratique de littérature et d'anthropologie singulière et originale, mâtinée de poésie. Construite sur une posture mémorielle, l'oeuvre se souvient...