Quel rapport entre la prière chrétienne et la philosophie ? Apparemment aucun. Pourtant, « la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité» (Jean-Paul II, Fides et ratio). C'est le chemin de Claude Tresmontant philosophe, laïc vivant dans le monde, homme de la recherche, et penseur catholique.Claude Tresmontant n'a guère écrit sur la prière. Il n'était pas un « auteur» ou un « maître spirituel ». Il fut un enseignant de philosophie à la Sorbonne, un chercheur de la Vérité. Pour la trouver, il insistait sur l'analyse rationnelle des faits, et sur la lumière ultime qu'est le Christ Jésus.Mais son oeuvre philosophique fut portée par la contemplation, l'adoration de « l'unique Incréé ». Par surcroît, sa recherche métaphysique de la Vérité intégrale fut un « itinéraire de l'esprit en Dieu ». Toute son oeuvre, sa parole et son écriture, ouvrent à la prière, à la contemplation, à la ferveur sobre et pleine de pudeur vis-à-vis de Celui qui est « l'Homme véritable uni à Dieu véritable ». Sans jamais chercher à séduire ni se plier aux idées reçues, il permettait à ses auditeurs et permettra à ses lecteurs de trouver ou de retrouver la prière chrétienne.
Yves Tourenne est entré chez les franciscains à la suite de sa conversion. Docteur en théologie et en philosophie, il a enseigné la philosophie au Centre Sèvres à Paris et enseigne désormais au séminaire de Bayonne.
La métaphysique n'est pas quelque chose de mystique, ni de magique, ni d'irrationnel. La métaphysique est tout simplement l'analyse logique complète, intégrale, du donné de notre expérience. Il s'agit tout simplement de s'instruire en ce qui concerne ce qui est donné dans notre expérience, dans toute notre expérience, et de s'efforcer de raisonner correctement." A l'opposé du nominalisme, Claude Tresmontant jugeait que le choix préalable de la démarche des sciences expérimentales inaugurée par Aristote peut seul nous prémunir contre ce risque de croire que nos idées sont des réalités, quand, dans les faits, elles ne sont le plus souvent que des constructions sans objet, ce qui est la mort de la philosophie. Il s'est toujours efforcé d'analyser les problèmes de manière rationnelle en partant de la réalité donnée objectivement dans l'expérience. Et au coeur de cette expérience, celle du peuple hébreu et la langue dont elle est le compte-rendu ont, dans la genèse de sa pensée, une fonction originelle et décisive. Une oeuvre magistrale, ouverte et décisive pour l'avenir de la pensée...".