Le matérialisme a toujours fait problème, étant donné les enjeux idéologiques et donc politiques qu'il a impliqués et qu'il implique toujours. Cet ouvrage tente d'examiner le matérialisme sous ses différentes formes prises au cours des siècles et de justifier ses bases. Ce qui est en jeu, c'est l'existence de la matière, la conception que l'on doit s'en faire, son extension et, bien entendu, notre capacité de la connaître et d'en expliquer les diverses formes, des plus humbles aux plus hautes. Il s'agit aussi de le confronter à différentes questions comme la foi religieuse, l'art, la dimension métaphysique des choses (si elle existe) et, question finale, celle du Sens (avec une majuscule). Il faudra aussi envisager lucidement la question des limites éventuelles de l'ontologie matérialiste, quitte à surprendre et à la rendre plus modeste... mais aussi plus convaincante dans son ordre propre.
Dans ce nouveau livre, Yvon Quiniou aborde la question importante de l'égalité de la femme et de l'homme. Il prend résolument parti pour un féminisme issu des luttes des femmes du début du 20e siècle, avec une identité absolue des droits dans les fonctions sociales, mais dans une différence de genre. Il s'oppose alors à un nouveau féminisme qui veut la nier et masculiniser la femme avec les défauts de l'homme, dont Virginie Despentes constitue un exemple caricatural. Cette réflexion anthropologique et sociologique, peut se réclamer de ceux qui, comme Aragon, souhaitent que la femme soit « l'avenir de l'homme » et que la féminité, dans ses qualités spécifiques, soit aussi un idéal humain partagé.
Cet ouvrage passe l'idéalisme philosophique qui a dominé notre histoire intellectuelle, de l'Antiquité à nos jours, au crible du matérialisme. Il fait apparaître son enracinement général dans le faible développement des sciences et des techniques, et sa persistance anachronique aujourd'hui. Critiquant l'influence que la religion a eue sur l'idéalisme, il en montre le rôle néfaste dans l'histoire, en se mettant souvent au service des pouvoirs en place et de leur idéologie. Yvon Quiniou en appelle donc, pour finir, à un réveil de la philosophie : un matérialisme accordé aux sciences et motivé par l'idéal progressiste d'une humanité émancipée, dont Marx nous a fourni l'idée.
« Comment penser l'homme aujourd'hui, dans une perspective matérialiste désormais imposée par les sciences ? Celui-ci est incontestablement soumis aux déterminismes de la biologie, de l'histoire et de la psychologie, lesquels ne font pas de place au libre arbitre traditionnel. Mais il ne suffit pas d'en reconnaître l'efficience ; encore faut-il les articuler de manière fine et éviter de verser dans l'idée qu'une de ces instances l'emporterait fondamentalement sur les deux autres »
Extrait de: Yvon Quiniou. « L'Homme selon Marx. » iBooks.
La montée d'une fascination incontrôlée pour la démesure, à travers le développement des sciences et des techniques, est inquiétante : le monde naturel aujourd'hui est détruit, notre vie et notre identité sont menacées par la consommation marchande. La cause principale s'en trouve dans un capitalisme débridé et irresponsable, déjà dénoncé par Marx, mais aussi dans des affects humains visant la puissance dont le transhumanisme est la forme ultime. Contre cela, Yvon Quiniou refuse les réactions irrationnelles de ceux qui, comme Nietzsche ou Heidegger, veulent nous faire revenir en arrière et nient les bienfaits possibles d'une maîtrise de la nature. Il appelle donc à un réveil critique général et à une nouvelle sagesse humaniste, politique et sociale : retrouver un sens de l'humain au service d'une vie « mesurée ».
Depuis la fin du système soviétique, nous connaissons une crise sans équivalent de la politique qui paraît renoncer à intervenir moralement dans la marche du monde. Comment lui redonner une ambition tout en évitant le risque totalitaire ? L'ouvrage répond en distinguant clairement l'éthique individuelle et la morale prise dans sa dimension collective. S'appuyant sur Kant et Rousseau, se réclamant d'une manière originale de Marx, multipliant les références polémiques et les débats (Nietzsche, Foucault, Hayek, Comte-Sponville), l'auteur entend ainsi revitaliser "l'hypothèse communiste".
Yvon Quiniou entend ici relever le défi que la science lance à la philosophie en investissant l'ensemble de la réalité : elle ne peut survivre qu'en élaborant une pensée matérialiste, liée à celle-ci et associée à une pratique politique émancipatrice. Sur cette base où elle retrouve son double objectif originel, le Vrai et le Bien, il peut démythifier des grands noms de la philosophie contemporaine et dénoncer leur irrationalisme, qui voue la réflexion à l'impuissance théorique et pratique.
« Marx croit au progrès », « La lutte des classes est une pure invention de Marx », « Pour Marx, l'histoire est écrite d'avance », « Le communisme, c'est l'état omniprésent », « Pour Marx, la religion est "l'opium du peuple" », « Marx veut rendre tous les hommes égaux », « Le communisme est une utopie, il a échoué partout » ... Yvon Quiniou procède ici, d'une manière vivante et précise, au bilan d'une pensée complexe et mal connue, souvent déformée par ceux-là même qui se déclarent « marxistes ».
« La lecture des Lois de l'imitation, pour qui s'intéresse à l'histoire de la sociologie française, produit l'effet d'une démystification. L'ouvrage, dans la diffusion critique qui trop souvent se substitua à l'examen attentif de ses thèses, semble avoir fait l'objet d'un faux procès. Et plus encore, on est conduit à se demander si la grande opposition entre Tarde et Durkheim, dont on sait qu'elle alimente le débat sociologique à la fin du XIXème et dans les premières décennies du XXème siècle [1] , ne repose pas en définitive sur un profond malentendu. »
Extrait de: Gabriel de Tarde. « Les lois de l'imitation. » iBooks.
Dans cet ouvrage à deux voix, le matérialisme est interrogé : sur son statut scientifique d'abord, que l'idéologie spiritualiste dominante tend à nier malgré l'apport de Darwin. Mais aussi en comparant le matérialisme classique de Marx et celui, vitaliste, de Nietzsche. Mais aussi sur des questions plus larges qui interpellent la pensée matérialiste : comment concevoir la morale ? Implique-t-elle nécessairement l'athéisme ? Comment concevoir l'aliénation humaine ? D'où l'intérêt de revenir au matérialisme historique marxien et de l'éclaircir.