Rassemblant des textes épars, introuvables et inédits, qui forment un ensemble cohérent et structuré, ce livre est une traversée du siècle, qui n'est ni fronts idéologiques opposés, ni même styles adversaires, mais plutôt rythmes variés. Autrement dit, Sade et Rousseau y reviennent souvent...
Un recueil de textes enlevés, écrits d'une main virtuose, sur des thèmes qui sont aussi de notre époque : la séduction, l'inconséquence, la solitude, mais aussi le plaisir et les pleurs. Chérubin voisine avec Casanova, Watteau tend la main à Fragonard, et l'ombre de Sade, auteur noir et paradoxal s'il en fut, plane sur des pages propres à séduire et enseigner tout honnête homme.
Un manifeste de légèreté et de profondeur.
« Ma géographie n'a jamais passé l'âge de raison. Elle stagne dans celui des merveilles. C'est la géographie d'un flâneur, d'un flâneur des deux rives, mais principalement de l'autre rive, une géographie d'image d'Epinal et de Vase de Soissons, une géographie de dessin d'enfant, d'odeur de craie et de tableau noir, de sources, avec de gros soleils jaunes pleins de rayons, des nuages crémeux et des prairies des quatre saisons. Elle emprunte les chemins vicinaux. Elle voit des îles dans le ciel. Elle croit que les vents sont un pays. Je voudrais faire la géographie des ombres de l'automne. Une géographie pour oiseaux et pour marmottes. Elle avance sur des routes qui n'existent plus et sont enfouies sous deux siècles, trois siècles, d'humus, d'histoire et de mort. Elle considère que les cimetières sont un ingrédient de la géographie, au même titre que les marées, les montagnes ou les brises de mer, et comme aussi le gel, les bouvreuils, les gulf stream, les bois flottés de la Patagonie qui ont découvert l'Europe bien avant que Christophe Colomb ne rencontre l'Amérique. »Gilles Lapouge