Début 1990, la série télévisée de David Lynch, Twin Peaks, crée l'événement. Le créateur, novateur et sulfureux, d'Eraserhead (1977) et de Blue velvet (1986) révolutionne le concept et l'écriture de feuilleton de télévision. En 2017, Lynch réalise une troisième saison intitulée Le retour . Entre-temps, il y aura eu Twin Peaks : Fire Walk with me (1992), oeuvre de cinéma magistrale, méprisée alors, unanimement réévaluée aujourd'hui. Par l'exploration de ses dimensions culturelles et esthétiques, cet essai cartographie l'univers et le réseau édifiés par D. Lynch.
D'où le cinéma de Michelangelo Antonioni tire-t-il son étrange pouvoir de fascina-tion ? Assurément de la qualité si particulière du regard que le cinéaste, film après film, a posé sur la matière filmée : un regard qui s'exerce sur fond de vacuité, à fleur de cette béante inconsistance où les choses qu'on ne peut tenir à l'oeil, ni contenir dans un récit, se rechargent constamment de mystère et s'élèvent à la puissance de l'évidement.
La seconde moitié du XXè siècle a vu émerger dans l'histoire du cinéma mondial "l'Empire du Soleil Levant", puis "le Pays du Matin Calme". Sous une gestuelle superficiellement qualifiée d'exotique, la somptuosité des costumes et la splendeur de l'image ont séduit l'Occident. Mais seule une étude approfondie de ces cultures lointaines permet d'en assimiler tout le raffinement. De l'art du Gandhara à la Route de la Soie, l'impressionnante silhouette de Bouddha ne cesse d'interroger l'éternel dialogue entre l'Orient et l'Occident.
En une décennie à peine, la dernière du 20° siècle, le cinéma coréen a explosé à la face du monde, au propre comme au figuré : révélation de réalisateurs pour certains aujourd'hui oubliés, et exubérance festive, voire explosive, à l'écran. Ce livre décrit ce temps assez bref où le cinéma coréen se fit l'espace de tous les excès.
Il suffit de quelques plans pour reconnatre un film de Franois Truffaut : lgants, mystrieux, ils plongent le spectateur dans un univers de violence et de passion dont il ne ressort pas indemne. La mise en scne est chez lui un travail de traduction, de transposition, de chiffrage du vcu qui sera, au fil des annes, de plus en plus prcis. C'est au coeur de son exprience que Truffaut a puis l'inspiration pour nous livrer cette oeuvre magistrale d'autofiction.
C'est à travers une analyse poussée de sa filmographie que cet ouvrage montre comment le réalisateur américain Jim Jarmusch éloigne le spectateur du monde, en parvenant à créer une distance qui lui permet de changer son regard. L'auteur met ici en avant les questions politiques sur le travail, la désindustrialisation ou encore l'anomie soulevées par ses films. Plus encore, c'est au-delà du détour esthétique que Jarmusch parvient à s'adresser au monde intime du spectateur, interrogeant sa solitude et sa difficulté à être soi.
Témoin de la décennie meurtrière des années 70, la commedia all'italiana fut l'une des empreintes cinématographiques laissées par les traumatismes de la société italienne. Aujourd'hui, avec le recul de l'histoire, le cinéma comique italien apparaît comme un observateur privilégié. Des auteurs de comédies tels que Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola, Lina Wertmüller, Luigi Comencini, Luigi Zempa ou encore Marco Ferreri, se penchèrent sur les problèmes de société et de violence, et proposèrent un vrai examen de conscience et une réelle critique identitaire sur une page obscure de l'histoire de l'Italie.
Quel est le rôle des sons au cinéma, comment agissent-ils sur notre perception des films ? Quels sont les effets créés par les bruits, les voix, les chansons, la musique ? Cet ouvrage s'appuie sur des exemples tirés de nombreux films pour mettre en évidence la part des sons au cinéma. Dans cet art audio-visuel, les éléments visuels et sonores ne sont pas simplement additionnés, mais entrent en interaction et produisent des synergies.
La musique navigue entre fonctionnalité et indépendance au cinéma comme dans l'opéra. L'idée d'une musique au service de l'image se retrouve tant dans les métaphores visuelles employées par les biographes de Beethoven que dans Alexandre Nevski et Ivan le terrible. Pourtant, élément de mémoire et de mystification émotionnelle du film, au coeur de la problématique du rythme et de la temporalité intrinsèque de l'oeuvre, la musique peut tant se rattacher à la vie intérieure des personnages, à la diégèse et à l'intrigue que s'accorder toute latitude par rapport aux images.
A travers une série d'études sur les films de F.W. Murnau, consacrées à divers aspects de l'oeuvre de ce grand cinéaste, on voit se manifester l'obsession d'une pureté qui ne peut donner lieu à des films que sous des formes qui la compromettent et la dénoncent - comme le givre, disait Cocteau. Peut-on donc filmer la pureté ? Murnau nous montre que tout peut être sujet à apparition, y compris la transparence.
Harold Pinter est l'un des dramaturges britanniques les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle. Il fut également un scénariste remarquable, travaillant avec les plus grands réalisateurs et les plus grands acteurs de son époque. Cependant, ses scénarios sont beaucoup moins connus que ses pièces de théâtre. C'est donc à ses dix-neuf adaptations de romans que l'on s'intéressera ici.
Depuis l'avènement des technologies informatiques, une nouvelle sorte d'image existe : l'image numérique. Créée à l'aide de l'ordinateur, cette image de synthèse fera la rencontre du 7e art ; elle transformera le cinéma. L'esthétique de l'image, les méthodes de production, les possibilités expressives du média et même la mise sur le marché des films en seront profondément bouleversés.
Cet ouvrage propose sept regards sur Lola Montès, dernier film de Max Ophuls (1955), par des spécialistes dont la lecture est guidée par différents champs disciplianires: star studies, étude des genres, histoire des techniques, relations du cinéma avec les autres arts, approches génétiques... Il s'agit de remettre en perspective les scandales et débats autour de ce "chef d'oeuvre maudit".
Les quatre films qui composent cette étude, tout divers qu'ils soient, s'articulent autour d'une période qui court des années 50 à la fin des années 60. Au coeur des "trente glorieuses", cette période voit émerger la modernité telle que notre début de vingt-et-unième siècle la continue. Si l'ancrage des films de Tati dans la société française de l'époque s'impose d'évidence, celui des films de Bresson peut sembler plus discret, moins immédiatement sensible.
Entre Solaris et Le Sacrifice, Andrei Tarkovski a élaboré une nouvelle manière de représenter la spatialité au cinéma. Cet ouvrage tente de décrypter ce phénomène de l'habitation comme structure et valeur constituante des films du cinéaste.
Au Brésil, la diffusion des telenovelas, feuilletons télévisés, chaque soir pendant huit mois, provoque des discussions d'ampleur nationale. Ils changent les évènements de l'actualité en pathos, transformant des conflits sociaux en conflits familiaux. Les télénovelas ne transforment pas radicalement la société, elles accompagnent les changements sociaux, constituant un véritbale ciment national.
La Palme d'Or attribuée au Festival de Cannes, en 1997, à Abbas Kiarostami pour le Goût de la cerise fut la consécration de la carrière d'un cinéaste dont l'oeuvre avait déjà été récompensée dans le monde entier. Avec son regard d'Orientale, l'auteur nous propose un voyage à l'intérieur d'un cinéma enraciné dans la culture d'origine de ce cinéaste iranien dont l'esthétique suscite de nombreuses interrogations chez le spectateur occidental.
Cinéaste ayant su mêler le souffle des fresques à la délicatesse des miniatures, Raymond Bernard (1891-1977) a marqué les années 20 et 30 par quelques oeuvres magistrales : héritier de Griffith dans Le miracle des loups (1924), il signe avec Le joueur d'échecs (1926) l'un des sommets du cinéma muet français. Après d'autres chef-d'oeuvres, il est éloigné des studios sous l'Occupation et ne retrouvera pas après-guerre le niveau de ces grandes productions, mais tournera encore quelques films notables (Le jugement de Dieu, 1950).
Robert Lang retrace ici le développement du mélodrame dans les cinquante premières années du cinéma américain, à partir de films clés réalisés par les trois plus grands spécialistes du mélodrame à Hollywood, DW Griffith, King Vidor et Vincente Minnelli. La famille apparaît comme un sujet central du cinéma américain, le mélodrame familial est devenu le genre dominant... Une contribution à la compréhension de la culture américaine.
L'Ecole de Barcelone fédère de jeunes réalisateurs qui ont pour noms Vicente Aranda, Joaquin Jorda, Gonzalo Suarez, ou Pere Portabella. Unis par leur haine du franquisme et leur désir de réinventer le cinéma, et sous l'influence du néoréalisme italien et de la Nouvelle Vague Française, ce collectif aura été le laboratoire d'une expérimentation esthétique probablement sans précédent dans l'histoire du cinéma espagnol.
André Sauvage (1891-1975), cinéaste de l'entre-deux-guerres fait partie des plus talentueux de la période. Malgré ses qualités indéniables d'artiste et de grand réalisateur, André Sauvage demeure quasiment inconnu du grand public, oublié en raison d'une affaire tragique : celle de l'expédition Centre Asie commandée par André Citroën en 1931, La Croisière jaune, qui signe la fin de sa carrière cinématographique.
Cet ouvrage est consacré au cinéma d'auteur israélien, mouvement nommé la Nouvelle Sensibilité et à son évolution dans les années 60 et 70. Il étudie les aspects esthétiques et thématiques de cette cinématographie, l'influence du cinéma d'auteur européen, notamment de la Nouvelle Vague française, ainsi que certains aspects économiques (méthodes de financement et de production). Les films de la Nouvelle Sensibilité sont analysés comme une réaction au cinéma de propagande sioniste d'une part, et au genre de la comédie populaire "orientale" d'autre part.
Dans ce livre, le premier à être consacré à une analyse d'ensemble de MAUS, A Survivor's Tale, Pierre Alban Delannoy propose d'interroger la pertinence de la bande dessinée à traiter d'un sujet aussi grave que celui de la Shoah. MAUS est cette tentative insensée : la descente aux enfers d'un fils de survivant qui cherche à s'approprier symboliquement une place au sein de sa famille en des lieux et des temps où elle fut durement éprouvée par la Génocide. Puisque ces lieux, ces temps et ces personnes sont désormais inaccessibles, Spiegelman tente de s'en approcher par les images mentales et dessinées que suscitent le témoignage de son père.