Vingt-deux lettres, un an de correspondance, de mots que l'on écrit recroquevillé sous la lampe, en faisant semblant de croire que l'autre est là.
Trois études, la première est consacrée à Mozart, la seconde à Van Gogh et la troisième à Rainer Maria Rilke. Elles interrogent la biographie au regard de l'oeuvre ou l'oeuvre au regard de la biographie. Elles tendent à démontrer que l'une et l'autre quoique bien évidemment contemporaines mènent chacune leur vie propre.
Un chant du Japon à la manière de l'auteur.
Texte autobiographique destiné, lors de son écriture en 1888, à ses seuls proches, qui raconte les journées d'émeute de juin 1848, auxquelles il participa en compagnie de son frère. La transportation de Jacques-Eugène Leiris, après un passage à Belle-Isle-en-Mer, se poursuivra en Algérie.
Prose des sables est une collection de textes qui se partagent sur le thème du sable et du désert. Mais l'ensemble de ces petites proses n'est pas composé dans un souci d'exégèse stricte. Il prolonge davantage certaines lectures faites dans la délectation, se développant librement au fil des goûts de l'auteur en matière de poésie, littérature et cinéma. Prose des sables se rapproche plutôt de l'essai personnel dans lequel la continuité de l'analyse ne s'éloigne jamais de l'expérience intime et du sentiment. Cette promenade dans les sables de la mémoire nous invite, à retrouver Hopper, Ungaretti, Dubuffet, Munch, Antonioni, Jünger, Hoffmann, Eberhardt, Gaspar, Saba...
De ce poème, rien n'a été voulu, cherché, attendu, il a surgi en quelques semaines de l'hiver 1986-1987.
Comment! Denis Roche se dispute encore avec le roman! Après Louve basse où l'auteur meurt de la plus belle écriture d'un autre, ici c'est un romancier qui ruse de toute sa syntaxe et ment à son personnage qui a des idées bien arrêtées en matière de roman.
Une réflexion de l'auteur autour du cycle Narration d'équilibre.
« Il y a toujours un livre et un crâne qui se rentrent l'un dans l'autre... » écrit Huguette Champroux. L'économie comme la violence d'une langue abrupte quoique savante font de ce poète un personnage à part dans une modernité où il est temps de la découvrir et de lui donner sa place.
Un long poème dédié à Michel Leiris, et une étude poétique de son écriture.
Les neuf poètes dont nous donnons à lire des textes, sont invités à la Quatrième Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne, en novembre 1997, et c'est à ce titre qu'ils sont ici assemblés ; ils sont nés autour de 1960, et participent de cet ensemble de poètes dont nous avons pu lire les poèmes en revues, quelquefois en livres. Presque tous ont une pratique de la traduction.
Peut-on parler d'une "génération", au sens où ce mot évoque des postures, des orientations et des manières d'écriture proches, voire communes ?
Cela reste à voir tant les approches formelles, les traitements du récit et les rapports au monde sont divers.
Lectures, donc, parmi d'autres possibles, d'écritures d'aujourd'hui, et des plus récentes...
H. D.
Animateur de la revue "Action poétique" depuis 1955, membre du Comité de la revue IF depuis sa création en 1992, poète, anthologiste, chroniqueur, directeur de collections, théoricien, traducteur, on a pu écrire qu'il est un des personnages clés de l'histoire de la poésie contemporaine. Henri Deluy est né, en 1931, à Marseille. Instituteur, journaliste, bibliothécaire, il est actuellement directeur de la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne. Il a fait un long séjour en Europe centrale. Nombreux voyages. L'ambition de ce livre est de faire mieux connaître le poète. Et de le faire aimer.
Une analyse en quatre temps du mystère de Délie de Maurice Scève. Le corps de Daphné, L'anagramme du désir, Les emblèmes et leur temps, Les larmes pré baroques dessinent ici la carte de l'un des plus beaux paysages de la poésie française « Au centre heureux, au coeur impénétrable » Lettre et image dizain et emblème Délie relance l'espace figural du Moyen Âge, et nous atteint au coeur du présent. Tension sans résolution et sans repos, le poème est pris entre deux mouvements opposés. Élucidation il s'agit de la définition du désir et obscurcissement, suscitation d'opacité et de mystère. Suite discontinue d'instant où l'obscur engendre l'illumination, où l'Amour, « maraviglioso grammatico », métamorphose la mort et la vie. J. R.
Les poèmes de Charles Racine déroutent, et attirent. Lus ici, aujourd'hui, ils paraissent comme griffés dans le rugueux d'un mur maçonné à la diable, avec giclées de plâtre et coulures de chaux. Une friche entrouverte par la parole et le couteau, une parole merveilleusement ébréchée, un couteau tourné contre soi. Ils éveillent, ils débusquent le sens et le non-sens, et de leur altercation fusent les séquences d'un phrasé énigmatique, qui ricochent dans l'air acide, qui relancent le déconcert...
"Cette longue légende qui m'entraîne, et qui m'apparut peut-être sur le chemin englouti d'avance"
Extrait de la préface de Jacques Dupin
Une suite poétique tendre dans les méandres du jazz, de l'amour et du regard écrit au plus près.
Franchir devient rêve - La bibliothèque, l'étouffement. Volumes rangés, verticaux, pierres, inertes - Attendre.
Je suis mort, j'occupe un cercueil... Je suis calme, serein. Une idée suivie de sa décomposition. Comme les corps, les idées se décomposent. Je n'en parlerai pas, elles se déferont d'elles-mêmes.
Un nouveau et vaste poème.
La question de l'image et du son a été traitée par l'auteur dans une trilogie, dont voici le volet central.
Une suite poétique inspirée par le fragment 3 d'Héraclite : Taille du soleil, la largeur d'un pied d'homme.
En faisant confiance à cet art d'écrire de Julien, j'espère ne pas avoir trahi son secret en écrivant les pages qui précèdent. Ni d'ailleurs le secret de personne. Parce que ces pages ne diront rien qui vaille à ceux que l'empereur voulait exclure du petit nombre des lecteurs compréhensifs de ses écrits philosophiques. Elles ne leur diront même rien du tout. Car dans l'esprit de leur auteur, ces pages ne contiennent rien d'autre ni de plus qu'un modeste salut adressé aux bons entendeurs de la Philosophie : par-dessus les océans et à travers les siècles.
Et la voilà passée, elle a fait son travail, sans rien me demander, du don beauté aveugle, sans savoir qu'elle donnait.
Aujourd'hui/j'ai suivi le sommeil/dehors/en rêvant/dans la rue/et le rêve a coulé/sur le trottoir/glissé/d'une langue épaisse/sauve/il fait du mortier/je pourrais/s'il le fallait/le transcrire/mais je n'ai rien de plus à dire/que lui...
Premier recueil. La mer ressasse/un mot perdu/Tu tends l'oreille/Des cris d'enfants/les cris des mouettes/Grondant dessous/la mer rumine/sans trêve un mot/de langue morte...