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Retraduit intégralement pour la première fois depuis plus de trois siècles, Du citoyen (1642 puis 1647) se révèle être bien plus qu'une étape en direction du Léviathan.
Initialement conçu comme la troisième et dernière section des Éléments de la philosophie, l'ouvrage est finalement rédigé et imprimé avant les deux autres. Si les circonstances de la guerre civile sont l'occasion de ce changement de calendrier, elles permettent surtout à Hobbes de percevoir l'autonomie de la philosophie politique. Le vaste laboratoire conceptuel qu'est le traité Du citoyen en présente l'ensemble des théorèmes.
Il ne se contente pas de fonder une doctrine de la souveraineté absolue, il pose aussi les bases d'une personnification de l'État et formule clairement les conditions d'une volonté du peuple. Ecrit en latin, c'est ce traité qui a fait l'éducation hobbesienne du public européen, jouant un rôle de premier plan dans la refondation politique et juridique du continent dont nous sommes les héritiers.
Sur lequel ils s'ouvrent en avertit le lecteur - ils mettent en ?uvre "la pensée profonde" (celle qui s'occupe de "sujets généraux"), non "la pensée superficielle" qui délibère dans les affaires particulières. Car c'est en philosophe que Hume aborde l'économie, opposant son naturalisme sceptique à toute entreprise métaphysique - théologique, téléologique ou contractualiste - qui viserait à endiguer le développement illimité de l'activité (industry), la passion moderne. Le lecteur peut découvrir dans le récit de la vie de Hume par lui-même (publié ici en ouverture) que ces discours firent connaître leur auteur à l'Europe de son temps et qu'ils constituent le seul de ses ouvrages ayant rencontré le succès dès sa parution - une révélation qui rend plus étonnant encore l'oubli de cette ?uvre fondamentale par le public français depuis 1888, date de sa dernière traduction française, fautive et lacunaire comme les précédentes. Nous écartons, bien entendu, le choix d'Essais politiques édité par R. Polin chez Vrin en 1972, fac-similé partiel d'une traduction du XVIIIème siècle qui laisse de côté la quasi-totalité des essais de 1752. La traduction que nous donnons ici d'après The Philosophical Works, édités par Green and Grose, qui reprennent l'édition posthume et autorisée de 1777, est donc nouvelle et intégrale.
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Les Cahiers philosophiques paraissent, depuis septembre 1979, au rythme de 4 numéros par an.
Animée et réalisée par des professeurs de philosophie de tous ordres d'enseignement, cette revue, qui se veut la preuve que la philosophie et son enseignement sont indissociables, publie textes, articles et essais ouvert à tous les aspects et à toutes les directions de la recherche et de la pensée philosophiques.
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En 1749, l'Académie de Dijon met au concours la question suivante : Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les moeurs. Alors qu'il va rendre visite à Diderot prisonnier à Vincennes, Rousseau feuillette le Mercure de France qui publie la question : « Si jamais quelque chose a ressemblé à une inspiration subite, écrira-t-il plus tard, c'est le mouvement qui se fit en moi à cette lecture ; tout à coup, je me sens l'esprit ébloui de mille lumières ; des foules d'idées vives s'y présentèrent à la fois avec une force et une confusion qui me jeta dans un trouble inexprimable. » Ces lumières subites, Rousseau nous les donne à murir dans ce discours qui remporta le premier Prix de l'Académie et le fit connaître du public. On y discerne déjà tous ses talents d'orateur et de grand théoricien.
Bien rares, en France, sont les savants, les écrivains, les artistes et même les artisans qui s´absorbent dans la matérialité de ce qu´ils font, qui ne cherchent pas à extraire - fût-ce avec maladresse, fût-ce avec quelque naïveté - la philosophie de leur science, de leur art ou de leur métier. Le besoin de philosopher est universel : il tend à porter toute discussion, même d´affaires, sur le terrain des idées et des principes. Il traduit probablement l´aspiration la plus profonde de l´âme française, qui va tout droit à ce qui est général et, par là, à ce qui est généreux. En ce sens, l´esprit français ne fait qu´un avec l´esprit philosophique.
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" pour un prince, donc, il n'est pas nécessaire d'avoir toutes les qualités susdites, mais il est tout à fait nécessaire de paraître les avoir.
J'oserai même dire ceci : si on les a et qu'on les observe toujours, elles seront néfastes ; si on paraît les avoir, elles sont utiles. ".
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Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points :
Mouvement littéraire : Voltaire et les Lumières Genre et registre : Le conte philosophique et les armes du comique L'écrivain à sa table de travail : Éléments pour une histoire de la publication de Micromégas Groupement de textes : Voyage et estrangement Chronologie : Voltaire et son temps Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture.
Né vers le milieu du Ier siècle après J.-C. fils d'esclave et esclave lui-même, Epictète avait d'emblée toutes les dispositions nécessaires à l'application pour son propre usage de ce condensé de morale stoïcienne. Dans un monde aveugle, les enseignements de ce manuel de lucidité nous rappellent que "en un mot, le seul ennemi qu'on ait à redouter, c'est soi-même".
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Conçus sous la forme d'un commentaire des dix premiers livres de l'Histoire de Tite-Live, les Discours représentent l'achèvement de la pensée machiavélienne, à mi-chemin entre Le Prince (1513), l'Art de la guerre (1519-1521) et les Histoires florentines (1520-1525). Ils marquent la naissance, au moment du déclin de la Respublica Christiana et du Sacrum Romanum Imperium, d'une nouvelle théorie et pratique de la «politique», à l'écart des idées antiques sur le meilleur gouvernement, des conceptions éthico-juridiques médiévales, et des modèles humanistes des «miroires des princes».
Il est essentiellement question dans les Discours de la sécurité et de la puissance des États, sur fond de cet état de guerre qui va désormais constituer la trame de leurs rapports. Apparaît ainsi ce qui jusque-là n'avait pas encore été pensé, la «politique étrangère», domaine pour la première fois «problématisé» par Machiavel.
La politique nouvelle se déploie sur le plan d'une historicité radicale où la vertu, c'est-à-dire la liberté des choix et des décisions, se subordonne à la fortune, à savoir aux nécessités de l'histoire. Face à cette historicité, se sont défaites aussi bien la métaphysique chrétienne du salut que la métaphysique platonicienne des formes idéales et intemporelles.
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