Après avoir posé des jalons concernant l'histoire de la folkloristique russe, l'auteur retrace la grande aventure scientifique que fut la recherche de chants épiques et de contes dans les régions reculées de la Russie du siècle dernier. Un chapitre est ensuite consacré à chacun des genres les plus célèbres du folklore verbal russe (incantations, contes, chansons rituelles, chants épiques, etc.).
Quelle perception des faits de maladie les gens de la Grande Terre ont-ils de nos jours, quelles explications en donnent-ils ? Le champ de la maladie constitue le lieu d'interprétations et de pratiques beaucoup plus larges que les seules affections physiques et mentales. Il s'agit à la fois de corps social, de religion et de métaphysique.
Cet essai emprunte une méthode qui se veut cartésienne pour déterminer parmi le foisonnement des travaux actuels ce qui permet d'en discerner la richesse ou au contraire les routines. Il fait référence aux fondateurs comme Malinovski ou Mauss ; il tente de dégager ce qui est distinct et clair, ce qui informe ou qui donne sens. Des fils conducteurs pour mener l'enquête dans ce monde changeant.
Comment l'alcoolisme est-il pensé et vécu par les alcooliques et leur famille ? Comment ces derniers réorganisent-ils leur existence en vue de lutter contre la rechute ? Comment se donnent-ils les moyens de choisir entre la liberté et la mort pour reprendre leur formule ? L'auteur répond à ces questions en proposant une analyse des systèmes symboliques dans lesquels est intégré l'alcoolisme.
Sociétés sans chefs, les Warlpiri et leurs compatriotes australiens célèbrent par des mises en scène rituelles des ancêtres mythiques et des sites sacrés. Derrière des traditions millénaires, transparaît dans la perception et les pratiques aborigènes une logique en réseau incroyablement actuelle.
Quel est l'impact de la colonisation sur les modes de pensée des peuples colonisés? Les auteurs de cette étude ont choisi le terrain du comparatisme en multipliant les va-et-vient à travers l'Atlantique, entre l'Europe colonisatrice et l'Amérique conquise.
Il s'agit d'une recherche collective, rédigée par des anthropologues et des épistémologues, portant sur l'état actuel de la discipline ethnologique. À partir d'études de terrain empiriques, et d'une relecture de grands textes fondateurs (le Naven de Bateson, Les Syste`mes politiques des hautes terres de Birmanie de Leach, Les Argonautes du Pacifique Occidental de Malinowski...), les auteurs s'efforcent de repenser la théorie ethnologique à la lumière de nouveaux questionnements. À quelles conditions peut-on construire une lecture critique de l'histoire des fondements de cette discipline ? Comment reformuler le problème de l'objet anthropologique ? Comment dépasser, éventuellement en les englobant, les modèles positivistes et relativistes, tout en maintenant les exigences d'une théorisation de la discipline ? Sont proposées de nouvelles pistes sous forme d'hypothèses : la schématisation, la fiction, la métaphore, le voir, le style, l'altérité, le métissage conceptuel. Ce collectif est destiné tout autant aux étudiants de second et troisième cycle, qu'aux enseignants-chercheurs intéressés par le destin de leur discipline.
En 1947, le communisme s'est définitivement installé en Roumanie, pays agricole aux coutumes vivantes et fortes, gouverné par une monarchie constitutionnelle. Bucarest, la capitale, était à l'époque une ville cosmopolite, pittoresque, étonnante, un merveilleux carrefour de races, de figures, de moeurs, d'aventures (Paul Morand). C'était comme si le ciel était tombé sur la tête des Roumains. L'expérience Pitesti est considérée comme le modèle de l'installation de ce régime. Elle a été conçue comme une méthode spéciale de rééducation par la torture. On l'appelait : l'arrachement des masques. Le but : une métamorphose de l'identité pour obtenir l'homme nouveau, un type d'humain fabriqué en série, une sorte de créature sans ancêtres, sans dieu, parlant une langue de bois et dépourvue de toute spontanéité. L'arrachement des masques est Un livre sur le communisme, certes, mais sur le communisme au quotidien, celui réellement vécu dans les pays communistes. (...). Un livre sur la nature de l'humain, aussi ; un livre explorant les extrémités où peut conduire l'illusion démiurgique. Jusqu'où peut-on fabriquer le membre d'un groupe social, le citoyen, l'homme ? Car il semble bien que, durant les années cinquante, le régime communiste roumain ait, délibérément, décidé de fabriquer des hommes nouveaux, selon une méthode aussi répugnante qu'efficace, à partir d'un laboratoire : la prison pour étudiants de Pitesti. [...] C'est un livre de psychanalyste, aussi - et c'est là une bonne part de son originalité. [...] Un livre sur la Roumanie, surtout ! - actuel, vivant, complexe, paradoxal... à l'image du pays. La Roumanie de demain se fera avec les Roumains d'hier, tous rescapés de la rééducation communiste, tous marqués au fer, tous traumatisés au sens fort du mot, je veux dire : au sens clinique du mot [...] (Tobie Nathan, préface). Cette vaste expérience d'idéologie totalitaire n'a laissé aucun héritage, seulement des profondes cicatrices assez laides au souvenir.
En plus d'une documentation vaste et nouvelle, ce livre offre au lecteur une vue d'ensemble sur la civilisation hittite et tout un faisceau de croyances et pratiques des plus anciens Indo-Européens.