Les essais rassemblés dans cet ouvrage balisent et condensent une vingtaine d'années d'enquêtes ethnologiques, de réflexions et de lectures au cours desquelles Alban Bensa, spécialiste du monde kanak, propose une approche novatrice de la différence qui le conduit à concevoir véritablement, loin de la fossilisation des cultures, la fin de l'exotisme d'antan.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Conrad et Stevenson nous en apprennent-ils moins sur les tropiques que Malinowski, et Chateaubriand ou Proust que Lvi-Strauss sur l'homme en socit ? Pourquoi les crivains (les grands) disent-ils mieux le monde que les anthropologues patents ? Dans ce livre impertinent, douze spcialistes de l'enqute en science sociale se plongent dans les expriences vcues o s'enracinent quelques grands textes littraires : Montaigne, Lamartine, Pouchkine, George Sand, Nerval, Flaubert, Rimbaud, Kipling, Virginia Woolf, Cline, Montherlant, Camus sont ici successivement sollicits. Si l'ethnographe n'existe que par l'enqute de terrain, les crivains s'y astreignent tout autant. Leur matriau collect et son laboration jusqu' la fiction est ici pluch de prs. Avertissement cuisant : cette archologie met au jour une relation tangible aux mondes arpents. Une dimension sociale et humaine que la prose anthropologique escamote trop souvent sous les conventions narratives et conceptuelles. Salubre retour au terrain en ces temps de tout textuel.
Peut-on exister collectivement sans une histoire à présenter et à transmettre ? Chaque commune française n'a-t-elle pas des édifices, des objets, des vestiges à exposer et, au moins, un passé à raconter ? Évident ou discret, troué de lacunes et d'oublis, tiraillé entre l'archive et la légende, le récit historique fonde, dans nos sociétés, ...